NADEGE 100 GÈNE : Une maman barjot qui fait du stand-up

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Nadège, “100 gène” sur les réseaux sociaux et aussi sur scène. J’ai 31 ans, hors taxe. Je suis maman et d’origine Haïtienne.

Vous avez changé de nom sur les réseaux sociaux ?
Effectivement. Avant j’étais présente sous un autre compte Instagram, partagé à deux, qui se nommait « Les Mamans Barjots » et qui a été piraté. Ça a donc été l’occasion pour moi de repartir de zéro et finalement pouvoir faire ce que je voulais faire : du stand-up, depuis une bonne année maintenant. Du coup, j’ai changé pour mon nom de scène : “100 gène”.

Les Mamans Barjots, c’était quoi au juste ?
On était 2, avec une ancienne collègue de travail, on avait envie de partager notre folie et nos moments de vie avec sa fille et mon fils. Ça a été fait comme ça, dans un premier temps. Puis, on s’est pris au jeu de partager et de faire de l’influence pour des marques, etc.

Vous avez attendu d’avoir une notoriété sur les réseaux pour vous lancer dans le stand-up ou en faisiez-vous déjà avant cela ?
Ce n’est pas vraiment lié. Quand il y a eu le piratage de notre compte, en février 2020, on avoisinait les 30 000 abonnés, donc je suis retombé à zéro. Aujourd’hui, je suis à 14 000 personnes qui me suivent sur mon compte dédié stand-up. Il n’y a aucun rapport entre la notoriété, les réseaux et mon envie de faire du stand-up, car je ne partageais vraiment pas les mêmes contenus.

D’où vient ce goût pour le stand-up ?
C’est quelque chose que j’ai refoulé, je pense, syndrome de l’imposteur, croyance militante (rires). Je me suis toujours dit que je n’étais pas capable. Finalement, la vie a fait que j’ai fait différentes choses, et je me suis dit pourquoi ne pas tester ce volet-là. Je fais rire mes amies, je fais rire quelques personnes que je croise au détour de rues… Je me suis dit, que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferai pas dans ma tombe. Donc je me suis lancée et j’ai essayé. J’ai eu la chance de rencontrer l’humoriste Wahid, avec qui on a échangé. On a également fait un live pour la start-up avec qui je travaillais à ce moment-là. Il m’a dit que j’étais drôle et je lui ai dit que j’aimerais bien faire de l’humour, mais que je n’osais pas. Il m’a alors racontée son histoire. Il m’a ensuite dit que je devais me faire confiance et écrire. Il m’a également demandé de lui envoyer mon texte et que, quand j’aurais finalisé mon texte, il allait m’inviter à faire sa première partie.

C’est de l’humour autour de la vie des mamans ?
Pas du tout. Au retour du confinement, vu que j’ai passé beaucoup de temps avec mon fils, il y a un peu de séquelles (rires). Mais sinon, à la base, pas du tout. Je ne suis pas maman, je suis un être humain, Nadège. Je raconte des choses plus ou moins marrantes sur des choses du passé et du présent.

Avez-vous des figures d’inspiration dans l’humour ?
Je ne m’inspire pas, mais j’aime beaucoup Elie Kakou et Les Inconnus. En personne actuelle, en place, j’aime beaucoup Fadily Camara et Edgar-Yves qui me font mourir de rire. Je n’ai pas vraiment de style, je suis moi-même. Je suis à mi- chemin entre le stand-up et aussi l’humour personnage, parce que j’aime beaucoup ce style-là.

Comment le Covid a-t-il impacté vos débuts ?
Effectivement, cette interruption a été embêtante pour moi car je venais de débuter. À la reprise du premier confinement, j’ai essayé de tourner sur plusieurs plateaux, je continuais à être extrêmement active sur les réseaux sociaux, à sortir des vidéos au moins 2 ou 3 fois par semaine. J’ai eu la chance d’être partagée et repartagée par des personnes du monde de l’influence et d’être remarquée. Actuellement, je continue sur cette lancée : dans quelques jours, je tourne dans une vidéo pour les Eclaireuses et Fun Radio. Je fais également partie du Paulette Comedy Club créé par le magazine Paulette. Le magazine a choisi 4 femmes humoristes, dont moi, pour se produire sur la scène du Chouchou Hôtel le 7 juillet prochain. J’ai hâte. Je pense que mon engagement et ma régularité sur les réseaux sociaux m’ont permis aussi de pouvoir toucher les gens.

Quel est votre lien avec Haïti ?
Je suis d’origine haïtienne mais je ne suis pas très ancrée dans cette dans la communauté haïtienne. Je n’ai pas encore eu la chance d’y aller. C’est quelque chose que j’ai en projet et j’espère pouvoir montrer à mon fils ses racines, d’où vient sa mamie. J’aimerais profiter de ce magnifique pays.

Si vous aviez un message à adresser à la diaspora…
J’ai fait 50 000 métiers, j’ai eu 17 000 vies. Le message que j’ai envie de laisser est qu’on peut être ce qu’on veut être, à condition de vouloir l’être.

Si je vous dis le mot « ROOTS », vous me dîtes ?
La terre !

Édition ROOTS 10 ans