KANIS : « Haïti, c’est mon âme ! »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Niska Garoute, surnommée Kanis. Je suis artiste dans plusieurs domaines. Je fais de la musique, du design graphic et de la peinture. J’aime passionnément la mode et surtout ma culture. Je suis Haïtienne, de grands-parents Américains et Libanais mais j’ai grandi toute ma vie en Haïti avant de m’installer à Miami. J’ai également séjourné à New York, le temps d’y faire mes études de design graphic et de me lancer définitivement dans la musique.

Comment décrirais-tu ton univers musical ?
C’est un mélange de mes racines afro-caribéennes et de hip-hop. Au départ, j’étais auteure pendant quelques années. J’ai pas mal travaillé et écrit pour les autres jusqu’à décider de lancer ma propre carrière en tant qu’artiste chanteuse/rappeuse.

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Qu’est-ce qui fait, selon toi, la touche « Kanis » ?
La touche Kanis c’est, en permanence, une fusion de plusieurs univers. Plusieurs formes d’art, plusieurs styles musicaux, plusieurs cultures… Mais le point de départ est que je suis Haïtienne et j’essaierai toujours de mettre Haïti en avant, même dans mon flow hip-hop. Autre chose, je suis unique en mon genre, que ce soit dans ma vibe musicale ou ma façon de m’habiller, je ne pense pas qu’il y ait 2 Kanis (rires). J’essaie de ne copier personne et de proposer ce qui me semble être le plus authentique et en accord avec qui je suis.

Les 3 moments les plus mémorables depuis tes débuts ?
1er : Lorsque j’ai commencé à être populaire en Haïti, tout le monde me reconnaissait, voulait prendre des photos… Un jour, je suis à l’aéroport en France et je présente mon nom en disant que je suis une artiste et que je m’appelle Niska. Le personnel de l’immigration m’a zlorsarépondu : « Absolument pas non, on a déjà notre Niska en France, il va falloir changer ton nom » (rires). Et c’est ce qui m’a fait changer mon nom en Kanis. J’ai réalisé que, même si Niska est mon vrai prénom, il ne m’appartient plus totalement.
2ème : Être sur scène pour la 1ère fois et entendre les gens chanter les paroles de mes titres, mot pour mot, c’était vraiment mémorable !
3ème : Le jour où j’ai signé mon premier contrat avec Columbia. C’était le 10 décembre 2019. Même si je ne suis plus chez eux, c’était un objectif et atteindre ce but a été un moment très touchant.

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Tu reviens d’un long séjour en France…
Paris pousse à la créativité. C’est une référence dans la mode, c’est aussi une place très puissante dans la musique afro. Étant donné mon background artistique et ma diversité d’inspirations, c’est un lieu magique pour moi. Entre les musées, l’art, les cafés, les looks des Parisiens… Cette ville est ma muse, une véritable source d’inspiration et c’est pour cela que j’aime bosser sur mes projets en France. Quant à mon rapport avec la France, j’adore Paris et le pays, dans sa globalité. J’ai un très bon rapport avec le public français, plus spécialement avec les gens issus de la Caraïbe mais aussi les Africains. Et j’ai vraiment hâte, un jour, de faire un titre avec un gros artiste français.

Originaire de Haïti, que cela représente-t-il pour toi ?
C’est mon pays, c’est mon âme. Même si j’ai la chance de voyager et que je chante en plusieurs langues, c’est afin de pouvoir exploiter tout ce qui se passe dans le monde et, un jour, revenir dans mon pays pour y ouvrir une école professionnelle et/ou artistique. En attendant, je bosse avec des petites fondations qui aident sur place. Je me considère comme une ambassadrice itinérante d’Haïti et pourquoi pas, un jour, le devenir officiellement ?

Un message à adresser à la diaspora haïtienne ?
J’espère que la diaspora haïtienne présente dans le monde entier aura l’occasion d’écouter mon nouveau projet car j’y ai mis mon cœur, avec toujours ce désir de mettre la lumière sur Haïti à une échelle internationale. Nous, les artistes haïtiens avons besoin de vous. De façon plus globale, je dirais à la diaspora qu’il est de notre responsabilité de nous unir pour la survie de notre pays. Ce n’est pas une Terre qui est finie et vouée à une éternelle dangerosité. Soyons unis, n’ayons pas peur de notre culture et oeuvrons ensemble.

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Quels sont les projets musicaux pour le début d’année 2024 ?
J’ai mon projet qui doit éclore pour le début d’année 2024. En attendant, je suis en train de sortir des singles, notamment le dernier « Marrakech » qui porte sur une histoire d’amour. J’ai plusieurs autres morceaux avec de gros artistes caribéens et africains qui seront présents sur le projet. C’est un projet très divers, où j’ai mélangé 4 langues (créole, anglais, espagnol et français) et qui devrait plaire au plus grand nombre.

Si je te dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
L’Afrique ! J’ai toujours aimé mélanger la modernité avec un aspect « roots ». Mon 1er titre s’appelait « Veve Lokal », c’était une vibe tribale mélangée à du hip-hop. Je me sens le devoir de représenter l’Afrique, notamment via Haïti.