PHYLLISIA ROSS : Le coeur à Haïti

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Phyllisia Ross, je suis artiste et musicienne d’origine haï-tienne et américaine. Je joue du piano depuis mes 3 ans et chante depuis l’âge de 5 ans. La musique, c’est toute ma vie et mon but est de délivrer de la joie et de la paix aux gens.

Comment es-tu arrivée dans ce milieu ?
Je baigne dans ce milieu depuis mon enfance. C’est à 16 ans, à l’école d’art et de la musique, qu’une jeune fille qui travaillait pour un label et avait déjà signé des artistes m’a découverte. Je dirais que j’étais destinée à la musique dès l’âge de 3 ans, entre temps je suis juste devenue professionnelle.

Est-ce à ce moment que tu as que tu voulais devenir chanteuse ?
En faite non, je voulais être médecin, à l’age de 10 ans mon père est décédé et je lui avais promis d’aller à l’école et d’être graduée. J’ai donc eu mon diplôme de biologie à Miami. Je pensais devenir Médecin, faire une carrière, avoir des enfants et des petits-enfants, mais il en a été autrement.

Comment pourrais-tu définir ton style musical ?
“Diversité”, je peux chanter différents styles musicaux. Je ne me limite pas à un style particulier et je continuerais á le diversifier et chanter de tout, aussi longtemps que cela sera possible.

Y a-t-il une relation entre ton style musical et tes origines ?
Mes origines influencent beaucoup ma musique et mon style de vie en général. J’ai été élevée par une mère noire et un père blanc. Cette richesse m’a permis d’explorer les deux cultures sans limite, ni tabou. Je remercie mes parents de m’avoir offert cet esprit libre avec le pouvoir de tout explorer.

Peux-tu nous parler d’Haïti ?
Haïti fait partie d’une grosse part de ma vie même si je n’y ai pas vécu. Ma mère a été élevée là-bas donc j’ai reçu les valeurs, la morale et le courage des habitants de cette chère patrie que je me dois de bien représenter.

Comment expliques-tu la fréquence de tes voyages en France, quelle est ta connexion avec ce pays ?
J’étais déjà venue en France performer avec Jah Cure au Zénith. J’ai toujours eu une bonne connexion avec la France. Premièrement, ma famille parle français et ma mère adore la France.
Ensuite, je ne m’attendais pas à ce succès avec le public français, mais depuis la sortie de l’album “ Konsa”, du zouk et du kompa, j’ai reçu encore plus d’amour du public français. J’espère leur donner au ant d’amour en retour à travers mes chansons.

Si on se retourne vers ta carrière musicale, tu as eu des collaborations avec des chanteurs de renom comme Ne-Yo. Quel est ton meilleur souvenir d’une de tes collaborations ?
Ma meilleure collaboration fut avec Marvin. En fait, nous nous sommes rencontrés dans un hôtel, une heure et deux bouteilles de vin plus tard, nous avions écrit “Ma vie sans toi”. Trois jours après, nous tournions le clip qui est aujourd’hui à près de 10 millions de vues sur internet. La chanson a eu beaucoup de succès et ceci de manière très rapide.

Si tu avais une baguette magique et que tu pouvais choisir un artiste français ou anglais en vie pour une collaboration, qui choisirais-tu ?
Shaggy, comme artiste anglophone. Booba, comme artiste français. Booba est respecté et aimé en France, j’ai eu l’occasion de le rencontrer et ce que j’aime chez lui c’est son dévouement pour ce qu’il fait. Shaggy et lui représentent bien leurs racines dans leur travail et j’aime cela.

Tu es une femme sublime. Selon toi, est-ce un avantage ou un inconvénient pour ta carrière ?
Merci… Tu sais quoi, j’ai dû me confronter à cela toute ma vie. Je ne me soucie pourtant pas beaucoup de mon look, je suis un garçon manqué. Ma mère est pour moi la plus belle femme du monde. Elle m’a toujours dit : “Prends conscience de ta beauté” et je lui répondais: “La beauté vient du cœur, de l’intelligence et des intentions”. Pour moi, il n’est pas question que de beauté extérieur mais aussi de beauté intérieur.

Que peut-on attendre de toi cette année ?
Je prie pour sortir un album, mes fans me l’ont demandé donc je leur donnerai. Nous travaillons actuellement dessus. J’ai beaucoup voyagé, j’ai été inspirée par les différentes cultures des villes et pays visités et je le partagerai dans cet album. Je prie pour avoir plus de collaborations dans mes prochains albums mais surtout plus de musique et de bonnes vibes.

Si je te dis “Roots”, cela t’évoque quoi ?
L’honnêteté, mes origines, être authentique. Le nom du magazine représente énormément à mes yeux.

Édition : ROOTS n°18