L’Éthiopie, connue pour être l’une des mères de l’humanité, a su abriter et conserver son histoire. Entre les multiples découvertes, comme le premier Australopithèque du nom de Lucy dans la région de Hadar, le règne de l’empereur Hailé Sélassié ou encore sa forte résistance face à la colonisation, elle est considérée par beaucoup comme une terre sainte.
Propulsée mondialement par son élan rastafari depuis la nomination de l’empereur Hailé Sélassié, « l’élu de Dieu », la popularité de l’Éthiopie s’est longtemps basée autour de ce courant de pensée. Initié dans un premier temps par le dirigeant lui-même, puis ayant rejoint les cotes jamaïcaines en créant une empreinte dans le monde entier, le rastafarisme n’était toutefois pas la seule religion dominant le territoire éthiopien.
Représentant environ 60 % de la population éthiopienne, le christianisme est majoritaire sur le territoire, composé cependant de différents courants comme le catholicisme, l’orthodoxie ou encore l’évangélisme. La diversité du christianisme a su s’étendre sur toute l’Éthiopie.
Pionnière de la religion chrétienne, les églises gravées dans la roche de la ville de Lalibela restent des éléments iconiques de la culture éthiopienne, créées afin de reconstituer le Jérusalem des chrétiens. Construite sous l’ordre du roi Gebre Mesqel LALIBELA au début du treizième siècle, cette cité se nomme également la Jerusalem Ethiopienne.
La tension est à son comble, les deux religions prônant deux idéologies différentes. Les échanges entre les deux camps sont parfois compliqués, l’un ne prenant pas en compte les différences de l’autre. On peut également évoquer le courant évangélique qui, quant à lui, est apparu lors de la fondation de l’Éthiopian Kale Heywet Church, en 1927, par l’organisation chrétienne SIM. Au fur et à mesure, plusieurs autres églises évangéliques voient le jour.
Dans un second temps, l’islam représenterait environ 33 % des Éthiopiens. Elle apparaît au septième siècle. Mahomet, le fondateur de l’islam, aurait trouvé refuge dans les régions du nord de l’Éthiopie dans la ville d’Aksum. Il y jouera un rôle majeur aux côtés du roi Nagashi et priera même pour lui à sa mort. Toutefois, le pays reste chrétien, ce qui crée des affrontements entre chaque religion. et des conflits éclatent entre les différents royaumes. L’islam a toujours combattu afin d’avoir les mêmes droits que les chrétiens dans le pays, mais cette requête n’aboutira jamais.
C’est lors de l’avènement de la république que le pays devient laïc et que l’état met sur le même pied d’égalité les différentes religions.
Mais comment évoquer l’histoire de l’Éthiopie sans parler des Falashas, ces Juifs d’origines éthiopienne, les premiers Juifs noirs à avoir émigré vers l’israël ? Ils vivaient en grand nombre dans les régions au nord du pays, le Tigré et le Wollo et leur but était d’atteindre la terre promise, la terre d’Israël. C’est en 1965 que le premier Falasha est arrivé en Israël et c’est ainsi qu’au fur et à mesure, une bonne partie de la communauté s’y est installée.
Dès leur arrivée, déjà stigmatisés, ils sont mis à l’écart par les Israéliens. La culture n’est pas la même et reste difficile à imposer, puisque les Falashas suivent les rites éthiopiens. La manière de prier, de se marier ou encore d’étudier restant difficiles à partager avec les autres membres de la population israélienne.
Ils subissent énormément de racisme au sein de la communauté et on arrive à dénombrer un taux de suicide élevé chez les beta israéliens.
À l’heure actuelle, chacune de ces religions tente de vivre en harmonie avec son voisin, même si les juifs ont dû se résoudre à fuir les conflits du Tigré, après avoir dû résister tant bien que mal à des campagnes de conversion forcée au christianisme. Ces légères discordes restent malheureusement encrées au sein de la population et font partie intégrante de la vie quotidienne. Aujourd’hui, de multiples combats sont menés par des dirigeants afin de ne prôner que la paix dans les communautés. On peut citer Abiy Ahmed le Premier ministre éthiopien qui en a fait son cheval de bataille.
Parmi les Falashas ayant pu bénéficier d’un rayonnement médiatique mondial, on pense notamment à Pnina Tamano-Shata, ministre israélienne d’origine éthiopienne qui se bat pour les droits de Éthiopiens en Israël. Ou encore Yityish Titi Aynaw, première miss Israel d’origine éthiopienne et qui avait susciter un vent d’espoir, en 2013, lors de son sacre. À l’époque, Barack Obama, alors en visite au Proche Orient, avait insisté pour rencontrer et chaleureusement féliciter celle qui représentait tant d’espoir pour des populations mises en marge de la société israélienne.
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