NESKO : Le capteur d’étoiles

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kevin, 30 ans, photographe, j’habite à Créteil et je suis originaire de la Guadeloupe.

Aujourd’hui, tu es l’un des photographes côtés sur Paris, mais tu n’as pas toujours été dans la photo. Comment es-tu arrivé dans cet univers ?
Je suis arrivé par la danse. Ça allait bien ensemble, la danse, la photo…
Petit à petit, il y a la mode qui est arrivée. J’étais vraiment passionné par cela. J’avais un pote qui avait sa ligne de vêtements et on a commencé à bosser dessus. C’est de là qu’a réellement commencé la passion pour la photo. On était obligé d’avoir un photographe, d’alimenter les réseaux et d’avoir du visuel. On a commencé à faire des shootings pour la marque, etc. C’est de là qu’est née ma passion pour la photo.

Tu as donc commencé la photo pour shooter ta propre marque de vêtement ?
On était obligé de se débrouiller par nous-mêmes, on n’allait pas demander à X ou Y. Je me suis lancé et on a commencé à faire des shootings pour des stars, notamment Tory Lanez. Il a été le premier gros ambassadeur de la marque. Il a kiffé le concept, les échanges qu’on a eu avec lui. Pourtant on ne parlait pas anglais de ouf. Mais, avec les moyens du bord, on arrivait à se comprendre.

Qu’est-ce qui a été le tournant ? Ton premier buzz ?
Le premier buzz, c’était avec Tory Lanez. Les gens ont commencé à nous connaître sur Paris. Ils ont découvert la marque mais aussi moi en tant que photographe. Carrément dans la rue on m’arrêtait : « Ah ouais c’est toi qui a fait les photos, etc ! » C’était une dinguerie !

Puis, l’enchaînement…
Ça a découlé sur la marque. Dédicace à Roméo, on se sait. Petit à petit, on a commencé à participer aux Fashion Weeks, j’ai commencé à prendre mes marques. Je ne rentrais pas encore dans les défilés. Là, c’était vraiment en mode on y va et on observe. Plus les semaines passent et plus je me rendais compte qu’on pouvait s’infiltrer, essayer de rentrer dans les défilés et c’était une expérience de ouf.

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Qui as-tu shooté pendant ces défilés ?
La première personne que j’ai réussi à avoir c’était Virgil Abloh. Il sortait de son défilé Off-White et là il fallait être à l’affût. Une cinquantaine de photographes et paparazzis autour de toi. J’ai réussi à choper le bon moment et vous pouvez voir les photos sur mon instagram. J’ai compris comment les choses se passaient. Les stars sortaient soit par le côté principal, soit par la sortie arrière. Le lendemain, moment improbable, je tombe sur Nicky Minaj. Je marche pour aller vers la sortie et là je vois sa voiture qui sort. Elle est là et me regarde. D’un coup, je prends mon appareil et je shoote. Mais je ne compte plus le nombre de célébrités que j’ai pu croiser en défilé, de Neymar à Jourdan Dunn, d’Asap Ferg à Pop Smoke.

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La personnalité qui t’a le plus marqué ?
Le premier Tory, le deuxième Usher, le troisième Ne-Yo. En artiste français, il y en a plein. Kalash Criminel, dont je suis le photographe officiel. L’autre Kalash aussi. Il y a eu Tayc aussi. C’est compliqué de tous les citer mais voici mes meilleures références.

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La touche Nesko ?
Ma touche, c’est le lifestyle, le côté humain. Je veux faire ressortir quelque chose sur les photos. Je veux saisir un moment de vie. Quand tu n’es pas à l’affut, moi je serais à l’affut !

Comment as-tu appris la photo ?
Par hasard. J’ai deux potes qui étaient déjà un peu dedans et qui m’ont dit un jour : « Nesko viens on bouge ! ». On a commencé avec nos téléphones. On prenait des photos de paysages, les bâtiments, l’architecture… On faisait cela tous les jours, dès qu’on sortait de l’école. Quand j’ai vu que ça commençait à plaire, j’ai décidé de step up et acheter du matériel pour bosser. Au fil du temps, on a commencé à se professionnaliser, et c’est venu tout seul.

Originaire de Guadeloupe, cela représente quoi ?
C’est mon île, c’est là où j’ai grandi, c’est toute ma vie. Pour la Guadeloupe, j’aimerais monter une association pour aider les gens à se développer. Aider ceux qui ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent faire dans la vie. Avec mon équipe, j’aimerais aller sur place, leur présenter la vidéo, la photo, l’univers des beatmakers, etc. Tout ce qui est dans le monde artistique, car c’est qui m’anime tous les jours et j’ai envie de le transmettre.

Un message à la diaspora ?
Réalisez vos rêves et croyez en vous.

Si je te dis le mot ROOTS…
La culture.

Édition Anniversaire ROOTS 10 ANS