LADY PONCE : Suprême, son nouvel opus

Vous allez pouvoir me trouver à l’aise dans le hip-hop, dans l’afrojazz, dans les rythmes traditionnels bantu, et évidemment dans le bikutsi. Pour résumer, il y a l’Afrique toute entière dans cet album.

Nous avions eu l’honneur de vous recevoir pour les 5 ans de ROOTS. Vous voici à nouveau pour les 10 ans.
Comment se sont écoulées ces 5 dernières années ?

Je tiens à vous remercier pour l’invitation et de contribuer à l’évolution de ma modeste carrière. Lady Ponce essaye toujours de faire son petit bonhomme de chemin pour avancer comme une lionne, dans la gloire et le succès. En résumé, je suis toujours en train de bosser !

Vous aviez prévu de faire un Olympia, annulé à cause de la crise sanitaire que l’on connaît. Avez-vous une nouvelle date pour l’organisation de ce concert ?
Tout d’abord, je tiens à présenter mes condoléances à toutes les personnes qui ont perdu un membre proche car cette pandémie nous a tous bouleversés. Effectivement, en 2020, j’étais censée réaliser mon tout premier Olympia mais nous avons été contraints de reporter. Nous avons arrêté une nouvelle date : le 10 septembre 2022. Mais cela est bien peu de chose au regard de la situation sanitaire grave qui nous a frappés. Nous ne sommes rien, même les pays les plus puissants au monde se retrouvent impuissants face à la situation. Cela devrait nous servir de leçon et nous donner plus d’humilité.

Vous peaufinez un nouvel album : Suprême. Est-ce un opus qui va parler à vos fans de la première heure ou bien l’idée était-elle d’élargir votre public et d’arriver avec des sonorités complètement différentes ?
J’ai appelé cet album Suprême, tout d’abord car il y a un Être Suprême, mais aussi parce que tout ce qu’on fait ici-bas vise la suprématie, on a envie de s’améliorer en permanence. Vous retrouverez beaucoup de sonorités différentes. J’ai des featurings avec Sheryfa Luna, Roger des X-Maleya, Mel B et Richard Amougou. C’est mon 7ème album et j’ai eu la chance qu’il y ait, à chaque fois, au moins 1 ou 2 morceaux qui captivent le public. Je suis toujours à la recherche de quelque chose de nouveau, quelque chose de « ouf ». J’ai toujours l’impression d’être à mes premiers pas, ce n’est jamais gagné, c’est un long chemin.

En dehors du bikutsi, que pourra-t-on retrouver comme genre musical ?
Vous allez pouvoir me trouver à l’aise dans le hip-hop, dans l’afrojazz, dans les rythmes traditionnels bantu, et évidemment dans le bikutsi. Pour résumer, il y a l’Afrique toute entière dans cet album.

On connaît Lady Ponce l’artiste, mais vous avez aussi une casquette de femme d’affaires puisque vous avez ouvert un concept store chez vous, à Yaoundé…
Dernièrement, j’ai effectivement mis en place un complexe. J’avais besoin de développer des activités complémentaires à la musique. Le Covid19 a apporté beaucoup de négativité mais a aussi poussé de nombreuses personnes à réfléchir. Mes plus grands cachets proviennent de l’Europe et de l’Afrique, hors Cameroun. Une Europe qui a été frappée par le Covid et les interdictions de spectacles qui en ont découlées. On s’est donc retrouvé coincé, sans spectacle. C’est ainsi que j’ai décidé de mettre quelque chose sur pied qui va me générer des revenus en dehors de la musique et créer de l’emploi sur place. Je suis rentrée au pays et j’ai créé ce projet en seulement 3 mois. Quand je vois que j’emploie plus de 100 Camerounais, cela me rend fière et j’ai l’espoir de développer cela dans d’autres endroits du pays. Et pourquoi ne pas inspirer d’autres artistes en leur montrant qu’on peut aussi contribuer à la création d’emplois au Cameroun ? On ne doit pas tout attendre du gouvernement.

Que retrouve-t-on dans ce complexe ?
Une salle de sport, un cabaret d’une capacité de 1000 places assises, un restaurant, un fast food et une société américaine de panneaux solaires.

Un message aux femmes ?
Ne vous sous-estimez jamais car vous êtes la lumière, la gloire, le poteau qui soutient ce monde. Le rôle qu’exerce chaque femme dans la société est fondamental. Malgré les injustices, malgré tout ce qu’on subit, on est toujours debout pour nos enfants. Peu importe ce qu’on fait dans la vie, nous devons toujours nous battre pour nos convictions.

Édition ROOTS spéciale 10 ans.