LAURE ONYL : “66 000 mots pour un je t’aime.”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Lauryn Leo, une jeune femme de 22 ans, Guadeloupéenne et Guyanaise, qui adore la vie. Je viens de publier mon premier roman : « 66 000 mots pour un je t’aime ».

Qu’est-ce qui a motivé cette écriture d’un premier livre à seulement 22 ans ?
C’est la lettre que j’ai écrite et remise à mon ex le jour où je lui ai envoyé ses affaires par la poste. Notre relation de deux ans avait été tellement sincère que je ne me voyais pas y mettre un terme sans une totale franchise. C’est pour cette raison que dans un premier temps, j’ai écrit cette lettre. Je lui ai dit que je l’aimais, que je n’étais pas sûre de ma décision mais que pour nous deux, notre rupture était la meilleure solution car nous nous faisions trop de mal. À partir de cet instant et sans vraiment m’en rendre compte, j’ai poursuivi l’écriture de ma lettre au point d’en faire naître 66 000 mots pour un je t’aime. Écrire m’a permis d’aller mieux, de mettre des mots sur des pensées qui se bousculaient. D’ailleurs, je crois sincèrement que l’écriture a des vertus thérapeutiques.

Avant cette fameuse lettre, tu ne t’étais jamais imaginée une âme d’écrivaine ?
Pas vraiment. Certes, plus jeune j’ai écrit un livre qui parlait de mon petit frère ainsi qu’une nouvelle sur l’histoire d’un chasseur à Madagascar (rires). Mais j’étais vraiment très jeune et surtout, je n’imaginais pas une seule seconde qu’un jour je déciderais de sauter le pas en éditant un ouvrage.

COVER LAURE ONYL

Et pourquoi avoir choisi un tel nom ?
Au départ, j’ai appelé mon roman « Après toi ». Mais étant donné que je n’étais pas sûre de ma décision et que je ne savais pas si j’allais le retrouver un jour, j’ai trouvé ce titre peu pertinent et pas assez percutant. Au final, j’ai eu l’idée de « 90 000 mots pour un je t’aime ». Puis en écrivant, je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin d’autant de mots pour exprimer ce que je ressentais. C’est ainsi que je suis arrivée à 66 000 mots car il m’a fallu 66 000 mots couchés sur le papier blanc pour tourner la page complètement.

Qu’est censé retenir un lecteur à la fin de cet ouvrage dépeignant, avec talent, ton histoire d’amour ?
Ce n’est pas tellement une histoire d’amour. Certes, le prologue est sur l’amour mais je m’attarde beaucoup plus sur le « après ». La façon dont je me suis reconstruite, comment j’ai pu avancer grâce à l’écriture. C’est aussi un récit des étapes par lesquelles je suis passée pour évacuer jour après jour cet état de douleur lié à ma rupture. Je pense que c’est une situation dans laquelle se reconnaitront de nombreuses personnes. Mais la volonté était également de faire mes adieux à mon ex, le remercier de m’avoir épaulé et d’avoir contribué à façonner la femme que je suis aujourd’hui. La boucle est bouclée. Ce livre est un véritable message d’espoir car j’explique justement qu’il n’y a pas rien après. Lors d’une rupture, on a souvent tendance à penser que la vie s’arrête et même si ça a été dur, j’explique à travers mon roman par quels mécanismes je suis passée pour parvenir à aller de l’avant.

Pourquoi ce dessin sur la couverture ?
Parce que j’aime énormément le tableau de Michel-Ange, la Création d’Adam : ces deux doigts qui semblent se frôler mais qui ne se touchent jamais. Il suffirait juste que l’une des mains tende son index et les deux pourraient se rejoindre. Je trouve que cette métaphore illustre bien le cas de mon ex et moi. C’est ce qui aurait pu se passer s’il avait accepté qu’on se revoit une dernière fois. Peut-être aurais-je changé d’avis, sauf que ce n’est jamais arrivé. Ma couverture représente deux chemins qui s’éloignent et deux individus qui avancent chacun de leur côté.

Comment se procurer ton livre ?
Il faudra se rendre sur la plateforme d’autoédition en ligne The Book Edition.

Que représentent la Guadeloupe et Guyane ?
C’est une fierté ! Cela représente une histoire mais cela représente également un combat qui va au-delà de mes origines.

Si je te dis le mot « Roots », tu me réponds ?
Je pense à Kunta Kinté, à l’esclavage mais aussi à ce qui nous lie au sein de la communauté noire.