Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je me nomme Trysha Gaba. Je suis Togolaise et je suis la nana derrière le blog du même nom www.tryshagaba.com
D’où est venue cette passion pour la cuisine ?
Je n’étais pas particulièrement attirée par la cuisine étant petite mais mes deux parents aimaient cuisiner. J’avais 7 ans lorsque mon père nous a appris à faire notre premier gâteau. J’ai su cuisiner très tôt mais sans plus, car je n’étais pas obligée de passer mon temps à me faire à manger. Il y avait toujours quelqu’un pour le faire. Et s’il n’y en avait pas, c’était très facile de manger dehors. La passion, à vrai dire, n’est arrivée qu’après avoir quitté le Togo pour la France. J’y ai découvert le plaisir de cuisiner en voulant retrouver le goût des plats de mon enfance.
Comment décririez-vous votre univers culinaire ?
Un vrai melting pot. Je m’inspire de toutes les cuisines du monde et j’aime revisiter des recettes traditionnelles de ces cuisines en remplaçant certains ingrédients par des céréales et condiments de chez moi. Cependant, j’aime que ce soit simple. Simple et efficace.
Les aliments ou produits que l’on retrouve souvent dans vos plats ?
Les haricots cornille, le fonio, le riz, le poulet, le piment, l’huile de palme, la pomme de terre, le poisson et l’ail.
Des épices favorites ?
Elles varient en fonction des saisons. En hiver, c’est la cannelle et la cardamome et lorsqu’il fait plus chaud, je vais préférer les herbes aromatiques comme le romarin et la sauge. En revanche, quelque soit les saisons, le poivre de Guinée et de Penja restent mes épices préférées.
Votre cuisine favorite ?
Toutes les cuisines du monde sont ma cuisine favorite. Je ne peux ni les classer ni en choisir une en particulier.
Quel est votre plat préféré en général ? Et votre plat africain préféré ?
Mon plat français préféré est le boeuf bourguignon. C’est aussi la seule façon dont je supporte le vin rouge.
Mon plat africain préféré est le ayimolou. C’est un plat à base de riz et de haricots cornille qui s’accompagne d’une sauce tomate pimentée et de nombreux assortiments tels que du poisson frit, du wangash (fromage peulh), du gari et des oeufs durs. Ça a l’air original décrit comme ça mais c’est un des plats les plus populaires au Togo. Et moi, je peux en manger tous les jours. Donc sans hésiter, c’est le ayimolou.
Un chef pour modèle ?
Pas particulièrement, même si j’aime beaucoup ce que font Jamie Oliver et Jean Imbert. Leur cuisine va à l’essentiel. Elle est simple et sans fioriture.
Les bonnes adresses pour faire vos courses ?
Mon potager. C’est trop kiffant d’aller chercher ses fruits et légumes dans son jardin. C’est ultra frais et le résultat n’a rien de comparable avec les produits qui viennent des supermarchés.
Sinon, j’aime faire mes courses au marché. J’y achète la quasi totalité des ingrédients de ma cuisine. Des fruits, des légumes, du poisson, du poulet et des oeufs frais. Tout ce qui est africain vient de Lomé ou de Château-Rouge. Depuis que j’ai quitté la région parisienne, c’est mon père qui me fait mes courses et me les envoie par la Poste.
Que représente le Togo pour vous ? Le ressent-on dans vos plats ?
Tu peux sortir le Togolais du Togo mais tu ne pourras pas faire sortir le Togo du Togolais (rires) !
Le Togo, c’est la base, c’est chez moi, c’est en moi et il y a une forte influence de mes origines dans les plats que je cuisine.
Pour l’anecdote, lorsqu’on est invités chez des amis, j’ai toujours mon petit pot de piment sur moi. C’est fortement lié à mes origines. Pour qu’un plat salé soit à la hauteur, il faut qu’il soit pimenté.
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Ce mot me fait penser à des plantes de mon jardin qui repoussent à chaque fois que je les coupe. C’est un bon exemple qui prouve que tant que vos racines sont bien ancrées, quelque soit les aléas de la vie qui surviendront, vous y survivrez et ressortirez plus forts qu’avant.
Commentaires