FRANCIS OLILO : Fondateur du groupe OLILOR

“ Côte d’Ivoire en 2019, le Bénin et le Burkina Faso en 2020, le Sénégal en 2021 et le Togo en 2022. […] Notre objectif est de valoriser tous les métiers de l’artisanat comme la coiffure et l’esthétique, des secteurs de professionnalisation trop souvent négligés en Afrique. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Francis Olilo, originaire de Côte d’Ivoire et fondateur du groupe OLILOR. J’ai plus de 25 ans d’expertise dans le domaine de la beauté et l’artisanat. Aujourd’hui, le groupe Olilor se compose d’un salon de coiffure, une école de coiffure et une gamme de produits cosmétiques et d’accessoires.

Pourquoi cette envie d’ouvrir une école spécialisée sur le cheveu afro ?
Après mes études dans le secteur de la beauté, je me suis aperçu des énormes besoins et manques sur la beauté multiethnique. Il n’existait pas de formation en coiffure ou esthétique spécialisée sur le spécificités des cheveux et peaux noirs et métissés. C’est de ce constat qu’est née mon envie de créer une école pour valoriser le cheveu cosmopolite, pas que l’afro. Ainsi, chez Olilor, vous étudiez l’ensemble du spectre du cheveu et des soins de la peau, tout type d’origines confondues. Aujourd’hui, mon combat est de démocratiser cet enseignement sur le territoire africain à travers des tournées estivales.

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Racontez-nous les enjeux de ces périples ?
Notre objectif est de valoriser tous les métiers de l’artisanat comme la coiffure et l’esthétique, des secteurs de professionnalisation trop souvent négligés en Afrique. Nous voulons contribuer à valoriser nos futures élites de l’artisanat et avoir des nations compétitives au niveau international.

Dans quels pays êtes-vous allé, jusqu’à présent ?
J’ai commencé par la Côte d’Ivoire en 2019, le Bénin et le Burkina Faso en 2020, le Sénégal en 2021 et le Togo en 2022.
Nous organisons des conférences pour expliquer la vision et l’importance des métiers de l’artisanat, faire prendre conscience que ce ne sont pas des sous-métiers. Bien au contraire, cela apporte de la valeur ajoutée à un pays et, par conséquent, tout artisan doit être formé avec des standards internationaux. A la suite de ces conférences, nous proposons des masterclass pour former les personnes sur 3-4 jours puis, à distance et de façon gratuite, pour continuer d’acquérir les moyens de la connaissance. Au total, nous restons une dizaine de jours par pays. Ils ressortent avec une attestation de formation et, par la suite, nous les aidons à préparer l’ouverture de leur institut en leur permettant, notamment, de s’installer avec du matériel professionnel à la pointe, provenant bien souvent de l’extérieur.

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Quel a été votre séjour le plus marquant et pourquoi ?
Le Sénégal. Parce que nous avons eu un déplacement massif de tous les artisans, de toutes les régions, de chaque village, avec une véritable soif d’apprendre et de sortir de l’informel. Lors de notre masterclass sur le makeup, nous avons eu plus de 1800 artisans inscrits ! C’est énorme, nous avons dû produire des attestations pendant 2 journées entières !
Pour chaque pays, nous sommes accompagnés par les autorités, ministères de l’éducation nationale, de l’artisanat, chambre de métiers… En somme, tous les secteurs relatifs à l’artisanat.

Le but final est-il d’ouvrir des écoles Olilor sur le continent ?
Notre but est d’ouvrir des campus – sur le modèle des campus universitaires américains – qui vont former tous les corps d’artisanat, on ne veut pas en favoriser un en particulier. C’est un projet titanesque que nous comptons mener à moyen terme. Nous avons déjà commencé un chantier au Bénin, à Cotonou, et l’ouverture est prévue pour 2023.

“ Je suis le premier enfant de la diaspora à ouvrir une école proposant une formation sur la beauté multiethnique,
en France. ”

Quelles sont vos prochaines destinations ?
Pour 2023, je prévois le Mali. J’ai déjà des coordinateurs et une équipe sur place. Tous les secteurs sont prêts à nous recevoir. Ils sont déjà venus assister à nos précédentes conférences et ils voient l’importance de ce qu’on apporte dans l’essor de la vie professionnelle locale.

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Quelles leçons tirez-vous de ces différents voyages ?
Les autorités ne valorisent pas les métiers de l’artisanat. Dans les pays développés, les métiers de la beauté sont appréhendés de façon positive. Si nous voulons que nos pays soient compétitifs, il faut former les élites de demain pour être productives. Aujourd’hui, on a la matière première mais on ne produit pas.

Comment intégrer l’école Olilor de Paris ?
Il est important de préciser que nous n’avons rien à voir avec les centres de formation, il s’agit bel et bien d’une école inscrite au RNE, le registre national des établissements au même titre que les collèges, lycées, etc. Je suis d’ailleurs le premier enfant de la diaspora à ouvrir une école proposant une formation sur la beauté multiethnique, en France. Les périodes d’inscription sont les mois de septembre et mai, nous suivons ainsi le programme de l’éducation nationale.
Par ailleurs, les gens en Afrique peuvent bénéficier de nos formations en ligne via Whatsapp et ils participent très bien.

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Si je vous dis mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
L’évolution des afro-descendants.

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