JELVA AVISTO : Fondatrice de BRAIDSTYLE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Jelva Avisto, j’ai 33 ans et je suis originaire du Congo Kinshasa. Je suis comptable de métier et j’exerce une activité
secondaire dans la coiffure, connue sous le nom de Signature.Braidstyle et spécialisée, comme son nom l’indique, dans l’univers des tresses.

Comment as-tu atterri dans l’univers de la coiffure ?
Étant petite, à l’âge de 12/13 ans, ce sont mes tantes qui me coiffaient. C’était un calvaire puisqu’elles pouvaient mettre des 2/3 jours à terminer ma tête (rires). À un moment donné, j’en ai eu marre. Je me suis dirigée vers YouTube pour m’auto-former. Mis à part internet, j’ai fait partie d’une communauté où il y avait énormément de coiffeuses, notamment l’une de mes mamans dont c’était le métier. J’ai observé comme elle coiffait ses clientes, comment elle prenait soin d’elles et cela m’a donnée envie de le faire aussi.

Au bout de combien de temps t’es-tu sentie réellement à l’aise ?
Au bout d’un an ou deux. Comme je te le disais, je faisais partie d’une communauté. Ils aimaient ce que je faisais et, voyant que je changeais de coiffure toutes les deux semaines, j’ai commencé à avoir de nombreuses sollicitations et à coiffer les sœurs de ma communauté. Et c’est ainsi que cela a tout démarré.

Se former en se coiffant toute seule, n’est-ce pas un immense casse-tête ?
Effectivement, c’est du sport (rires) ! Ça fait mal aux bras, mais quand on aime on oublie la douleur et le temps. J’y ai pris goût, au fur et à mesure que je progressais. J’ai commencé à Vitry, chez ma mère, je coiffais mes voisines qui en parlaient à leurs amies et ainsi de suite.

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Si tu devais définir ce qui caractérise ton style ?
Question très compliquée mais je répondrais le cœur. C’est ce qui apporte ma touche personnelle. Lorsque l’on travaille avec passion et qu’on y met du cœur, le résultat est visible. C’est pour cela que j’ai appelé mon entité Signature.Braidstyle. Pour chaque coiffure, je vais apporter une signature personnelle, une touche unique sur chaque cliente et qui vient du cœur.

Parmi toutes celles que tu as pu coiffer, y a-t-il eu un tournant particulier ?
Signature.Braidstyle est née en 2020, pendant la période covid. C’était difficile, nous étions tous confinés et c’est ainsi que mes proches m’ont conseillée de reprendre la coiffure pour faire
quelques entrées d’argent supplémentaires. Malgré le contexte sanitaire, j’ai pris le risque de me lancer et d’aller vers les gens. Il y a peu de temps, une de mes clientes m’a fait la réflexion que cela faisait un an, jour pour jour, que je la coiffais et que c’était la première fois de sa vie qu’elle restait fidèle à une coiffeuse. Habituellement, elle était une éternelle insatisfaite qui changeait en permanence de prestataires. Elle m’a dit aimer mon accueil, ma douceur, ma façon d’être à l’écoute et, bien sûr, la qualité de mon travail. Cela a provoqué un déclic. J’ai compris que j’avais, peut-être bien, ce petit quelque chose en plus.

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Quelle est la prochaine étape ?
Développer mon concept de coiffeuse à domicile. Je pense qu’il y a une vraie demande sur ce marché. Répondre aux besoins des femmes qui ne souhaitent pas forcément aller dans les salons mais qui préféreraient que les coiffeuses viennent chez elles.

Quelles sont tes plages de disponibilités ?
Uniquement le week-end, vu qu’en semaine j’exerce une autre profession. Je me déplace dans toute l’Île-de-France. Il suffit de me contacter sur Instagram et me demander mes disponibilités. Mes prestations vont de 50 à 150 euros, avec une spécialité Tresses féminines mais, bientôt, je vais proposer des coiffures masculines ainsi que le traitement des locks.

Si tu avais un message pour la gent féminine ?
Aujourd’hui, la tresse est répandue dans tous les milieux. Vous avez des Européennes ou Asiatiques qui s’approprient cette coiffure et elle n’est plus réservée qu’aux femmes afro-caribéennes. Je sais m’adapter à toutes les beautés, quelque soit leur origine. Si j’avais un message à destination des femmes, je dirais que je suis unique, que j’ai ma signature personnelle et que je serais vraiment ravie de les accueillir !

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Originaire du Congo, que cela représente-t-il pour toi ?
Le Congo, mon pays de cœur, que j’aime énormément… Il y a tant à faire ! L’Afrique est le centre de fabrication de la tresse. On en voit partout. Quand je me balade dans les rues, j’observe et c’est parfois amusant de voir 4/5 personnes en train de tresser sur la même tête. Je pense qu’il faut le développer de manière à ce que ce soit représentatif de notre grandeur. À termes, pourquoi pas descendre à Kinshasa et y ouvrir mon propre salon. Le talent est en Afrique, il faut former ces jeunes femmes qui ont de l’or entre les mains et permettre, à mon humble niveau, de créer de l’emploi en local.

Si je te dis « Roots », cela t’évoque quoi ?
L’authenticité.