LF KUTZ : LE BARBER HYPE DE PANAME

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Didier Ambrosine, surnom LF KUTZ. Je suis originaire de la Martinique, j’ai 27 ans, j’habite à Drancy et je suis barber à mon compte.

Revenons sur votre parcours…
De base, j’étais artiste tatoueur. Puis, j’ai quitté le salon dans lequel je travaillais dans des circonstances un peu farfelues (rires). Un jour, je me suis fait coiffer dans un salon à Noisy-le-Sec qui s’appelait News Barber et c’est là que j’ai eu le déclic. Mon envie d’évoluer dans ce domaine a commencé à grandir et, par la suite, j’ai rencontré John Dieme, l’un des fondateurs de Groomer’s Barbershop. Il m’a donné l’opportunité de commencer une formation dans son barber et m’a fait signer mon premier contrat.
J’ai travaillé durant 3 ans et demi avec eux et, depuis le mois d’octobre 2019, je suis à mon compte. Actuellement, je dirige mon salon à Noisy-Le-Sec qui : The Kutz Room. Vous pouvez d’ailleurs retrouver l’instagram : @the_kutzroom.

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Comment s’organise ton activité depuis que tu es à ton propre compte ?
Au départ, je recevais chez moi, dans une pièce dédiée à la coiffure. Je l’avais aménagée comme un barbershop. Depuis le mois de juin 2020, j’ai ouvert mon espace : The Kutz Room, où je reçois uniquement sur rendez-vous. Je bloque 1 heure entre chaque séance afin que le travail ne soit jamais bâclé et que le client se sente privilégié, dans un cadre VIP. J’ai le temps d’échanger, de le chouchouter, de le mettre à l’aise. Chez moi, le client est véritablement traité comme un roi !

La « French Touch » (LF), c’est quoi ?
Je dirais que c’est une certaine folie que j’apporte à la demande du client, afin qu’il ressorte avec une prestation exceptionnelle. À la vue du résultat final, tu vas te dire : « celui-là, il sait vraiment ce qu’il fait ! » (rires). Je regarde ce qui se fait un peu partout, sur YouTube, sur les réseaux, que ce soit en France, aux États-Unis… Cela me permet d’approfondir mes compétences, acquérir de nouvelles méthodes et toujours être à la pointe !

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Hormis la coiffure, tu as développé un volet évent…
Oui, exactement. En parallèle, en 2019, avec ma femme et 3 amis, on a créé Barber Contest. C’est un événement qui réunit les passionnés de coiffure pour un battle dans un même espace, afin de créer une compétition saine. Pour la première édition, on a eu des gens de Paris, de Strasbourg, du Sud de la France, de Martinique, de Guadeloupe… Cette compétition se fait dans une bonne ambiance, elle nous permet de nous réunir autour de notre art et de nous jauger.

Quelle est la fréquence prévue ?
Au départ, on avait prévu de le faire tous les 6 mois. Avec le Covid, cela prendra une autre tournure, sous un autre format avec, par exemple, des lives de battles sur instagram. Le rythme pourra donc être accéléré avec 1 battle par semaine ou tous les 2 jours. L’idée sera de déterminer qui est le meilleur barber de Paris. Mais je ne veux pas me limiter à Paris. Je veux voyager avec la coiffure. Quand la situation le permettra, j’aimerais réaliser des masterclass à l’étranger, faire des formations dans des salons… Je veux pousser la porte le plus loin possible et voir jusqu’où la coiffure peut me mener.

Des projets à court ou moyen termes à destination de la Martinique ?
J’aimerais justement que ma première masterclass ait lieu en Martinique. Je travaille en collaboration avec Élégance Gel, une marque de produits capillaires qui vient d’arriver en France, et qui a déjà fait une masterclass en Guyane. L’idée serait d’en programmer une seconde en Martinique et, par la suite, en Guadeloupe.

Quel regard portes-tu sur l’univers des barbers aux Antilles ?
En fait, le monde de la coiffure aux Antilles, ça ne date pas d’aujourd’hui ! Pendant la période des carnavals, tu peux voir des coupes hallucinantes, des dégradés de couleurs sur toute la tête, des dessins et des techniques que tu ne vas jamais retrouver ici, à Paris.
Mais dans leur approche du métier et la mise en avant de leur art, ils fonctionnent davantage sur le bouche à oreille. Il n’y a pas de médiatisation énorme sur les réseaux sociaux tels qu’instagram. La communication est encore sommaire, même si ça commence à bouger depuis 2, 3 ans avec quelques barbers qui sortent du lot un peu comme Brigade Barber ou Skin Barber.

Si tu avais un message direct à adresser à la diaspora caribéenne ?
On devrait davantage se serrer les coudes et encourager les gens qui entreprennent, les pousser, promouvoir les projets de chacun et inspirer d’autres à faire de même.

Si je te dis le mot « Roots », cela t’évoque quoi ?
La culture des anciens. Je vois des rastas, la nature… Quelque chose de brut !

Édition ROOTS Karayib