ABSON : L’oeil du photographe

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? 

Abderrahim Sall, génération 86, Sénégalo-Français, certains m’appellent Abson…

Racontez-nous votre parcours dans la photographie ?
Passionné depuis tout petit par les arts visuels, le cinéma, la publicité, je me suis lancé en freelance dans le domaine de la production vidéo, dès la fin de mes études, en marketing et relations internationales. J’ai créé un collectif de créatifs en 2010 (MTBE) puis contribué au lancement et démarrage d’une chaîne TV autour de la culture dite « urbaine » (OfiveTV) axée sur la création de tous les contenus alors oubliés des médias mainstream, au cœur des évènements et parcours de réussite issus des populations sous-représentées, sans bien sûr oublier la musique, l’art, la mode…
En dehors de l’aspect marketing et production, je me formais au cadrage, montage, ce qui m’a permis de réaliser une centaine de vidéos de tous formats confondus, expérimenter, voyager davantage, constituer un réseau solide depuis lors.
C’est seulement en 2016 que j’apprends la photo après
5 minutes de formation. Je m’apprêtais à shooter 70 aspirants models pour un concours international de mannequinat.
Fin 2018, je décide de lancer mon propre studio photo afin d’explorer encore plus, me perfectionner, répondre à la demande de contenus photo de ma clientèle et pourquoi pas un jour réaliser des campagnes internationales avec le rendu et la vision auxquels j’aspire.

ABSON by ROOTS 2

Qu’est-ce qui fait la « touche » Abson ?
Sans avoir encore trouvé ma patte, je pense que mon influence du cinéma et expérience en réalisation, peuvent se voir dans certains de mes clichés. Figer un moment, un instant, qui fait partie d’une histoire globale en mouvement, est l’esthétique et le storytelling que je recherche. Comme si la photo était tirée d’un format animé, un spot pub, une scène de film…En espérant pouvoir produire assez sous période Covid, et enfin trouver « ma » touche. Mais j’ose imaginer que la frontière entre photo et vidéo sera plutôt infime.

Vos 3 moments ou personnalités mémorables ?
Jeunes candidats à la vie de mannequin : Pendant 2 ans, j’ai pu apprendre la photographie à travers ce concours européen (EGERI) qui m’a fait rencontrer des centaines de personnalités diverses et variées. C’est assez mémorable car l’exercice du shooting photo est autant un moment d’apprentissage pour le model, que pour le photographe. Comme une belle séance de développement personnel.
BYOM
: J’ai eu l’opportunité de créer une identité visuelle et la campagne lifestyle pour une ex-future crypto monnaie sénégalaise. Malheureusement, les turpitudes politico-économiques ont fini de mettre un terme au projet. Je me rappelle donc de l’excitation de participer à une telle avancée pour mon pays d’origine.
Fadily Camara : Elle est une personnalité publique dont j’ai apprécié le professionnalisme, l’authenticité et l’humour. Travailler avec quelqu’un en pleine ascension est toujours un plaisir. Ce court moment que dure la séance de shoot permet de mettre en images ce que l’on a pu percevoir du sujet. Je lui souhaite le plus de succès possible !

FADILY by ABSON

Si vous aviez un conseil pour quelqu’un souhaitant se professionnaliser dans la photo ?
Tout simplement se lancer. Cela peut paraître banal, mais de nos jours tous les outils sont à portée de main afin de se former, s’équiper, s’exposer, et ce quel que soit le budget.
Je pense qu’il faut trouver en soi, le moyen d’exprimer ses idées, et faire le grand saut dès qu’on ressent le besoin de les extérioriser. C’est toujours le bon moment !
Les photographes professionnels que je connais de près ou de loin ont tous au moins UN point en commun : la consistance. Il est important de travailler sa matière, son art, comme tout artisan à la recherche de sa meilleure recette ou création. L’aspect professionnel vient tout seul, lorsque sa propre création se retrouve face à une personne qui est prête à vous tendre de l’argent pour l’obtenir.

Quels sont vos objectifs pour cette année 2021 ?
Avec 1 an de décalage, je suis actuellement dans la production d’une docu-série sur l’entrepreneuriat féminin, à travers 3 parcours de réussite de femmes noires issues de la banlieue parisienne.
J’ai la chance de travailler sur ces projets avec
– La styliste de Rihanna, Beyonce, Madonna, Jay-Z…
– Une media mogul faisant partie du classement Forbes « Under30 » à suivre,
– Ainsi que la MUA des plus grosses personnalités politiques & VIPs de la planète.
Mon principal objectif est de pouvoir continuer de tourner les images du documentaire sur le sol africain, en 2021, ce qui représente la partie la plus importante du projet à mes yeux.Pouvoir revenir à la source de ces vies exceptionnelles mais accessibles, en explorer les racines et transmettre aux prochaines générations. Boucler les financements et naviguer au flot des mesures sanitaires, puis arriver à bon port pour la Black History Month, en Février 2022, à la télévision.

Si je vous dis le mot ROOTS, vous me répondez ?
Ce qui, en vérité, rassemble toute l’humanité. Le sol africain étant son terreau.

Édition ROOTS Afrique de l’Ouest