BRAZZAVILLE MBA : Bâtir les managers de demain

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Yvon : Yvon Bondoumbou, originaire du Congo Brazza et Kinshasa. Je suis titulaire d’un diplôme stratégie et management, créateur de CongoKin Invest, une société qui fait de l’import-export entre l’Europe et l’Afrique, et fondateur de Brazzaville MBA, centre de formation pour les managers et hauts dirigeants, avec une volonté de les former sur les meilleurs standards internationaux, sur le business et le leadership, avec à l’appui des outils d’analyse et de prise de décision très pointus, une innovation dans les méthodes pédagogiques avec la mise en place de business games, etc.

Maryse : Maryse Jamain, présidente de Brazzaville MBA. Mon parcours professionnel est issu des pays anglo-saxons et c’est d’ailleurs par ces biais que j’ai beaucoup voyagé en Afrique. Avec mes yeux d’anglo-saxonne, je me suis investie dans la formation, dans la gestion de projets, notamment des femmes, en aidant à la création de multiples micro entreprises en Afrique de l’Ouest, notamment dans le secteur de l’électricité et la santé. J’ai toujours été interpellée par les problématiques africaines et je m’étonnais du manque de promotion de l’entreprenariat, malgré les viviers de talents. Mon retour en France m’a conduit vers la formation professionnelle post bac, où j’ai eu, au cours de ces dernières années, la maîtrise de tout ce qui touche à l’ingénierie des affaires, la pédagogie et la responsabilité de montages de diplôme, notamment les RNCP. Mes compétences, ainsi que mon diagnostic de l’Afrique, m’ont amené à créer Brazzaville MBA, avec mon associé Yvon, et à mettre en place ces modules de formation. Très souvent les postes clés sont donnés à des expatriés, pas forcément Européens ou Occidentaux, mais aussi à des Africains anglophones. Le but est d’amener ses talents africains francophones sur des compétences internationales qu’ils n’ont pas forcément et pouvoir les booster sur des postes dignes de ce nom.

“Une volonté de les former sur les meilleurs standards internationaux, sur le business et le leadership, avec à l’appui des outils d’analyse et de prise de décision très pointus.”

Décrivez-nous vos formations…
Yvon : La formation porte sur 2 diplômes : 1) Diplôme d’entreprenariat, pour permettre de former des créateurs d’entreprises capables d’’aller conquérir des marchés à l’international, avec en pré requis un test de leur projet à travers le business plan, avec derrière le label B.A.C (banques, avocats, comptables) qui leur garantit un financement bancaire à la sortie de la formation. Un accompagnement au niveau des statuts par des avocats, au niveau du business plan par des experts-comptables et au niveau du financement par les banques. À côté, il y a un incubateur d’entreprises pour les volontaires car le but n’est pas de les lâcher dans la nature, une fois formés. 2) Le diplôme de stratégie et finance internationale avec pour vocation de former de hauts dirigeants, car la plupart des DAF en Afrique maîtrisent bien les chiffres, mais pas forcément la vision stratégique de l’entreprise. Ce qui fait qu’une fois en période de crise, il y a souvent de gros manques d’anticipations.
Pour 2018, nous prévoyons un 3ème diplôme, axé sur l’intelligence économique. L’idée est toujours de former sur le leadership et le business avec des outils d’analyse, mais sur des problématiques bien précises : la diplomatie d’influence ; les cyber attaques ; la prospective, c’est-à-dire être capable en 2017 de prévoir le Congo dans 10-15 ans ; la veille économique…
C’est un diplôme qui concernera beaucoup de personnes sorties de l’armée. Certains seront destinés à bosser dans le renseignement ou en tant que conseillers d’état à l’issue de cette formation. L’idée est de créer l’élite de notre état.

Qui sont vos intervenants ?
Yvon : Nous avons deux professeurs à Brazzaville spécialisés en commercial international et finance, en gestion et marketing et qui délivrent les cours sur place. Ensuite, nous avons les cours en e-learning, qui peuvent être consultés n’importe où. Nous avons également des experts métiers : experts comptables, avocats, des gens qui savent travailler sur des études de cas concrets.
Quel est l’ordre de prix de vos formations ?
Yvon : Nous avons 4 grands profils : les étudiants, les entrepreneurs, les managers/cadres et, enfin, les hauts dirigeants. Les prix sont adaptés aux différents profils. Nous avons, pour les étudiants, une formule sur l’année à 3000€, pour les entrepreneurs 5000€, pour les cadres 7000€ et pour les hauts dirigeants 10000€.
Maryse : Nous tenons compte de la conjoncture actuelle, il y a donc des facilités de paiement. Pour les cadres et dirigeants, on tient compte dans notre formation de leur parcours et leur poste. On ne va pas leur demander de suivre l’intégralité du programme, on leur donne des équivalences qui sont les procédures internationales, y compris en France avec la formation professionelle. Ils iront uniquement sur les enseignements qu’ils n’ont pas acquis.
Yvon : Ils bénéficieront de certifications qui donneront donc droit à équivalence, pour validation du MBA.

Si vous aviez un message à adresser à un entrepreneur ou futur-entrepreneur Brazzavillois ?
Yvon : J’ai deux messages. Premièrement, avoir de l’audace ! Beaucoup y pensent, mais peu osent franchir le pas et nous leur proposons justement un levier pour franchir ce pas. Deuxièmement, je leur dirai de regarder le monde différemment. Nous sommes dans une compétition internationale, des acteurs économiques ont la possibilité de s’installer au Congo, en Angola, au Cameroun… selon l’attractivité de chaque pays. Si on n’a pas ce regard international, alors on est cantonné dans de vieux schémas où on loupe de nombreuses opportunités. Le Congolais ne doit plus se replier sur son seul territoire, d’où la nécessité d’avoir, chez nous, une partie des cours fournis en anglais, afin d’être prêts à conquérir de nouveaux marchés.

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ?
Yvon : Je pense au film. Enfin, je pense à l’arbre et plus particulièrement au baobab.

Édition Spécial Kongo

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