IBOGA : Plante spirituelle

Au commencement était l’herbe, et les psychotropes ont pris chair. Elément crucial des rites de la religion Bwiti (pratiquée à la base au Gabon), l’Iboga est de ces plantes mystérieuses qui laissent sans voix.
Il faut procéder à une escapade au cœur de la forêt équatoriale, non loin des côtes de l’Atlantique, pour trouver cette plante magnifique. Bienvenue au Gabon où l’Iboga révèle ses dons. Plus d’un demi-siècle, aujourd’hui, que cette essence de la verdure est chargée de sens.
Comme le prouveraient les cultes du rite traditionnel du Bwiti et surtout d’avis de personnes averties, ce sont les Pygmées du Gabon et le peuple Fang qui, depuis des siècles, ont contribué à faire connaître les vertus de la poudre de la racine, de ce qu’ils caractérisaient déjà de bois sacré. Nombreuses sont les personnes qui affirment pouvoir prodiguer des soins au moyen de ladite plante. La plante s’avère cruciale en matière d’atténuation des maladies, à l’instar de celle de Parkinson et de l’Alzheimer. Ses effets sur les pathologies psychosomatiques et les dépressions sont d’un apaisement surprenant.

Seulement, le revers de l’Iboga est parsemé de travers, car considéré tel un stupéfiant dans de nombreux pays. En France et aux Etats-Unis, par exemple, elle occupe presque le même rang que la cocaïne ; ici on parle clairement d’Ibogaïne. À fortes doses, l’Iboga engendre des hallucinations, provoque des malaises, des vomissements, des convulsions, des troubles psychiques transitoires et peut mener à la mort. D’avis de certains pharmacologues, la plante est à même d’accélérer le rythme cardiaque. C’est dire le danger qu’elle peut constituer.
Les initiés sont formels à ce sujet, les méfaits découlant de cette plante sont liés à son mésusage. Sortie de son contexte, celui de rite traditionnel ancestral, il se pourrait que l’Iboga ne puisse pas avoir la même finalité, d’où les cas d’accidents enregistrés. Comme pour dire qu’entre spiritualité et consommation incontrôlée, cette poudre de bois sacré ne cache point son fossé. Pour la consommer, il vaudrait mieux être un initié ou avoir l’aval d’une personne éclairée pour accéder à une potentielle élévation, une probable illumination.

Édition ROOTS Afrique Centrale