ALBAN BOUANGO & BAUDRY AMOUYA : Fondateurs des PLAISIRS BACCHIQUES

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? 

A : Alban Bouango, originaire de Libreville (Gabon), j’ai 34 ans et je suis le président des Plaisirs Bacchiques.
B : Baudry Amouya, originaire d’Abidjan. Je vis à Reims, en
Champagne-Ardenne, j’ai 37 ans et je suis le directeur général des Plaisirs Bacchiques.

Quelle est l’offre produit des Plaisirs Bacchiques ?
A : C’est une société SAS qui officie dans la viticulture. Je suis à la production et mon associé Baudry Amouya s’occupe de la stratégie de développement de l’entreprise. Nous avons pour vocation d’élaborer des vins de qualité et d’en assurer la distribution sur le territoire africain, principalement, mais aussi l’Amérique et l’Asie.
L’idée est de palier à la distribution, quasi systématique, de vins de mauvaise qualité présents sur le territoire africain. Aujourd’hui, nous sommes certifiés haute valeur environnementale. Nous produisons notre propre vin dans le Périgord, avec 14 références, dans la région de Bergerac pour les rouges, blancs secs, rosés et
Monbazillac pour le moelleux.
B : Tout est parti de l’envie d’Alban Bouango d’être le premier Noir Africain à produire du vin dans le Bordelais. C’est de là qu’a démarré l’aventure. Il s’y est installé, il s’est formé, il a été parrainé, il a essuyé quelques échecs également, ce qui est inhérent à la vie d’entrepreneur. Aujourd’hui, il a la confiance de son parrain qui est Anthony Castaing, l’héritier du domaine de Grange Neuve et qui lui a permis de bénéficier de son outil de production. De la vigne à la mise en bouteille, jusqu’à la commercialisation. Nous sommes donc en circuit court et avons « l’usufruit » de l’ensemble de l’outil de production (libre utilisation).

Baudry vivant à Reims, j’imagine que le champagne entre aussi dans votre réflexion ?
B : Aujourd’hui, Plaisirs Bacchiques a pour vocation de proposer une palette de vins haut de gamme. Le champagne fera partie de l’équation puisqu’il s’agit aussi d’un vin, certes pétillant. Aujourd’hui, nous sommes concentrés sur la production de vins du Sud-Ouest mais, dans un futur proche, nous comptons également produire du champagne. Nous voulons le faire par le biais d’une maison que nous avons ciblée et aimerions racheter.

Cela vous a-t-il traversé l’esprit de produire du vin en Afrique ?
A : L’objectif, à court terme, est de produire sur le territoire français et d’en assumer la distribution. À moyen terme, distribuer dans nos pays d’origine et sur le continent. À long terme, produire dans nos pays d’origine, notamment le Gabon. Le terroir de nos pays d’Afrique centrale est soumis au climat équatorial qui est similaire au climat amazonien. Et comme vous le savez, au Pérou et au Chili, on produit déjà du vin. Chez nous, il pleut régulièrement, avec les petites et grandes saisons de pluie, et nous avons une terre très fertile. Il faudra simplement trouver le bon cépage adapté à notre sol pour produire un vin de qualité. C’est un enjeu majeur mais qui n’est pas impossible à réaliser. Il faudra mener une étude du sol, une étude environnementale et une étude du produit en lui-même pour voir s’il est adaptable sur le territoire.
B : Pour la petite histoire, quand j’ai rencontré Alban je n’y connaissais pas grand chose en vin. En revanche, je sais comment développer une structure d’entreprise. Lorsque nous sommes allés au château et qu’Alban m’a présenté son parrain, il a lui-même évoqué le fait de vouloir produire du vin sur le territoire gabonais. Quelque chose qui, pour moi, était très lointain. Je lui ai fait part de mes doutes en lui affirmant que, d’un point de vue concurrentiel, un vin produit au Gabon ne serait pas forcément perçu comme un vin de qualité. Il m’a alors répondu : « C’est très simple. On produit, on utilise les procédés que j’utilise avec ma famille depuis des centaines d’années, puis on va faire des dégustations à l’aveugle dans les concours. Et, à partir de là, vous verrez que votre vin produit au Gabon, dépassant en qualité un vin produit dans le Bordelais, aura la notoriété et la légitimité que vous espérez ». Cela ne se fera pas en un an, mais c’est quelque chose de largement faisable. Les dégustations à l’aveugle permettent de bannir tous les préjugés. Aujourd’hui, j’en suis convaincu.

Comment vous démarquez-vous de l’offre existante sur le continent ?
B : Nos vins sont certifiés et ont remporté des médailles d’or dans les plus grands concours. Par exemple, le Monbazillac 2018 que l’on produit a été primé au Guide Hachette des vins 2021. Ce sont donc des vins de top qualité. Ensuite, pour la distribution, on compte faire appel à des distributeurs locaux pour développer le réseau car on ne peut pas avoir la prétention de maîtriser tous les territoires.
A : Boire du vin c’est bien, protéger sa santé c’est encore mieux. Aujourd’hui, nous respectons les normes environnementales. C’est ce qui nous permet de nous distinguer d’un vin de négoce, qui n’aura pas forcément la certification château. En revanche, un vin de château – ce qui est notre cas – répond à une chaîne de production qui est suivie, au château, de bout en bout. C’est déjà le premier gage de qualité. Le problème est que 80% des vins produits dans le Sud-Ouest qui sont représentés dans le continent africain proviennent du négoce. Qui dit négoce, dit vin de faible qualité. Récemment, j’ai fait venir 4 vins du Gabon pour les analyser en laboratoire. Nous étions très choqués de retrouver certains pesticides qu’il n’y avait pas dans notre outil de production. Nous avons des produits sans pesticide, sans produit mutagène, cancérigène et reprotoxique. Cela nous permet donc de proposer un vin de qualité à destination du continent Mère.

Au-delà de la production, vous avez développé un volet évènementiel avec le Club Bacchus ?
A : Le Club Bacchus a pour vocation de promouvoir un triptyque : l’œnologie, la gastronomie et l’art. Lors de chaque dégustation, nous avons un chef cuisiner qui vous propose une expérience comme dans Top Chef, en direct, avec des produits frais. Le coté artistique est également mis en avant avec des vernissages d’œuvres, des musiciens de qualité, etc.
B : Nous voulons éveiller la diaspora, qui est notre cœur de cible, à comprendre comment doit être dégusté un vin, comment accorder les mets et les vins, comment acheter de la qualité plutôt qu’une marque… Notre objectif est de faire prendre conscience que la compréhension du vin n’est pas quelque chose d’inaccessible. Avec le Club Bacchus, l’idée est de créer du networking, se détendre et apprendre.

Comment faire partie du Club Bacchus ?
Il faut en faire la demande et être parrainé par des membres du Club Bacchus. Bientôt, vous aurez accès au site
www.plaisirsbachiques.com où vous pourrez consulter toutes nos offres et actualités. Vous pouvez également nous joindre directement, au domaine de Grange Neuve, en
demandant les Plaisirs Bacchiques.