Africa Gospel Tv sera une chaîne 100% gospel où l’on pourra véhiculer l’évangile. C’est le grand projet sur lequel je travaillais depuis plusieurs mois !
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Pheel Pambou, plus connu sur le nom de Pheel le Montagnard. Je suis d’origine gabonaise, je suis journaliste et animateur sur Africa Radio (ex Africa n°1).
Vous avez un long parcours en radio. Est-ce une volonté de toujours ou un heureux hasard ?
Je suis tombé dedans par hasard. Plus jeune, j’avais des amis qui formaient un groupe de rap. Il y avait une émission tous les samedis sur une radio locale gabonaise. J’étais encore au lycée et j’aimais les y accompagner. Un samedi, j’étais à la radio et il manquait une personne dans leur équipe, celui qui était censé donner les informations culturelles, américaines et africaines. Étant passionné de r’n’b, ils m’ont proposé de le remplacer. À cette période, je lisais des magazines r’n’b tels que Vibe ou The Source, je leur ai alors fait savoir que j’étais la personne toute indiquée. La direction a apprécié ce que je faisais et c’est ainsi que l’aventure en radio a commencé et ne m’a jamais lâchée. Avant Africa n°1, j’ai roulé ma bosse dans des radios locales telles que Radio Mandarine ou Radio Nostalgie et c’est à partir de cette radio que je me suis fait connaître de la radio africaine. Radio Nostalgie était, à cette période, la radio phare et j’étais déjà à cheval entre la radio et la télévision. Mon profil a été apprécié par Africa n°1 qui m’a fait une proposition que j’ai accepté. Je voyais en cette opportunité une occasion pour moi de m’étendre à l’international !
Vos moments ou rencontres les plus mémorables ?
Il y a eu tellement de bons moments, mais je me lance.
Je citerais l’artiste Meiway qui m’avait plus ou moins prédît une carrière internationale. Il avait vu en moi cette flamme, ce désir d’aller plus loin. Il y a également Fally Ipupa qui est un ami aujourd’hui. C’est un artiste qui s’est construit sous mes yeux et j’y ai humblement participé, surtout à ses débuts dans le Quartier Latin (son groupe d’origine). Il a toujours voulu voler de ses propres ailes et ce n’est pas un hasard s’il se fait désormais appeler « l’Aigle de la musique africaine ».
Avec votre flair, quel est le prochain artiste à suivre ?
Je pense qu’il a déjà bien commencé, mais je dirais Inoss’B. J’aime bien son discours, lorsqu’il dit qu’au Congo il y a une dictature des artistes comme Werrason, Koffi Olomidé, J-B Mpiana… Ce sont toujours les mêmes noms, des légendes certes, mais Inoss’B se porte garant pour être l’ambassadeur de la nouvelle génération. Ce qui est intéressant est qu’il est bilingue. Il peut être l’artiste qui touche toutes les générations, il n’y a pas de vulgarité dans ses textes, par exemple le titre « Yope » en featuring avec Diamond Platnumz qui fut un carton total ! J’ai vu ses vidéos tourner à l’autre bout du monde, aux Etats-Unis, en Arabie Saoudite… C’est un artiste qui devrait marquer cette année. Les Congolais ont dominé pendant 50 ans la musique africaine, ce sont les pères fondateurs, parce que nous avons tous grandi au rythme de la rumba congolaise.
Mais, au-delà du Congo, je sens l’affirmation d’une nouvelle génération camerounaise décidée à marquer son temps. Il y a des jeunes artistes comme Daphné ou Locko qui sont extrêmement talentueux et n’ont, pour l’instant, pas véritablement la carrière qu’ils méritent. S’il y avait au Cameroun une réelle industrie qui soit économiquement puissante comme au Nigeria ou au Ghana, le regard serait différent. Enfin, je citerais Shan’L, n°1 des musiques urbaines au Gabon et qui a remoporté le prix Primud 2020, meilleure artiste d’Afrique Centrale !
Vous développez un projet Tv autour du gospel…
Je précise que cette initiative part d’abord d’une émission appelée Africa Gospel que je présente tous les dimanche sur Africa Radio. C’est un projet qui me tenait à cœur, du fait de mon appartenance chrétienne. Africa Gospel Tv sera une chaîne 100% gospel où l’on pourra véhiculer l’évangile (la parole de Dieu) partout en Afrique, coté francophone et anglophone. Nous avons nos bureaux sur les Champs Elysées, j’ai des partenaires qui ont cru en ce projet de développement d’une télé et d’un magazine autour de cette thématique. C’est le grand projet sur lequel je travaillais depuis plusieurs mois !
Un message à adresser à la diaspora gabonaise ?
Le message que je passerais à la diaspora gabonaise est de cesser de se focaliser sur la politique parce que c’est un univers qu’il faut laisser aux spécialistes. Je voudrais voir la jeunesse gabonaise s’engager dans l’entreprenariat et poser des actions dans notre pays. En parallèle, le pays doit permettre à cette génération de pouvoir s’établir et monter des projets pour le bien-être des populations.
Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
La fierté africaine.
Édition ROOTS spéciale Afrique Centrale
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