FIURELLA THÉODOSE : Directrice communication SONY MUSIC Côte d’Ivoire

Avec plus de 20 artistes signés dans la major, je me vois gérer l’image, la communication RS, les médias, les interviews, la promotion et plus pour chaque artiste

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Melle Théodose Yessa Fiurella, je suis née le 09 décembre 1983 à Libreville, au Gabon. J’ai 3 frères et une sœur. Je suis un melting-pot culturel à moi seule (rires). D’origine Gabonaise de part ma mère et Franco-Congo-Antillaise-Corse de part mon père.

Racontez-nous votre parcours pro jusqu’à vos débuts chez Sony Music ?
Je détiens un master 1 en communication-marketing relation publique et un master 2 en E-business, à Paris à l’ESGCI. À la suite de cela, j’ai collaboré avec Patrice Berre et sa structure de booking Better Way Entertainment. Ensuite, j’ai eu l’honneur et la chance de travailler avec Théo Paris, une prodigieuse équipe jeune et dynamique dans l’univers de l’event à Paris. De là, j’ai enchainé les boulots en intérim et, un matin, j’ai décidé de rentrer au Gabon, mon pays d’origine. En 2012, je rentre au Gabon, j’intègre l’équipe du COCAN, organisme de la Coupe d’Afrique des Nations de football entre le Gabon et la Guinée Equatoriale, pour la 28ème édition. A la suite de cette belle aventure, je suis repérée par l’une des plus grosses structures event du pays, AFJ Productions, où j’obtiens la place de responsable de stock, ce qui me donne pour responsabilité de gérer l’un des plus grands parcs techniques de l’Afrique Centrale. Deux ans plus tard, j’intègre le service event du palais présidentiel auprès d’un mentor et père Mr E.C. Un an plus tard, je collabore avec une seconde structure d’event de la place et pas des moindres : OSS PROD. Cette collaboration est toujours d’actualité et cela est un plaisir professionnel. En parallèle à toutes ses expériences, j’ai eu la chance de créer deux structures, l’une était une marque de streetwear et agence de consulting créée avec une associée, Denise M. et la seconde est une structure de management et de services.
En 2016, auto-entrepreneure et face à des réalités économiques dans mon pays, je décide de tenter ma chance hors des frontières avec un billet de 5000 FCFA. Un ange gardien et mère d’adoption, Mme Nadège Tubiana, résidente en Côte d’Ivoire et directrice du média Trace FM, me donna ma chance. Suite à cela, je passais mon premier entretien auprès de Sony Music Côte d’Ivoire avec son Président Mr Da Silva José.

Décrivez-nous vos fiches de mission chez Sony
Fin 2016, j’obtiens mon poste de Directrice marketing et communication chez Sony Music Côte d’Ivoire. Mon rôle a été dans un premier temps de positionner la major localement, ensuite j’ai été en charge des campagnes marketing via la publicité, les médias, le référencement, ainsi que la coordination des campagnes marketing, mais aussi la planification et la mise en œuvre des campagnes de promotion et le suivi communicationnel de chaque projet artistique. Deux ans plus tard, avec la charge de travail et les attentes de la major, je deviens la Directrice Communication du label principalement. Avec plus de 20 artistes signés dans la major, je me vois gérer l’image, la communication RS, les médias, les interviews, la promotion et plus pour chaque artiste.

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Sony s’est déployé sur le continent africain, avec pour hub Abidjan. Quel regard portez-vous sur l’essor de la musique africaine ? Quelles seront, selon vous, les prochaines places fortes ?
En effet, Sony Music s’est installé dans le hub abidjanais, plaque tournante de la musique africaine, et ce n’est pas un hasard. L’essor de la musique africaine est depuis une dizaine d’années en forte croissance. C’est clairement visible via le constat flagrant du positionnement des artistes d’origine africaine dans le monde musical. De plus, la coloration musicale africaine a pris de l’ampleur et s’impose au delà des frontières du continent africain.

À l’heure où l’accès à internet est encore précaire dans certains pays africains, comment ajustez-vous votre stratégie de communication et de diffusion ?
Il est vrai que l’accès à internet est complexe dans certains pays africains, mais cela n’empêche qu’il se positionne malgré tout en pôle position en terme de moyen de communication principal avec la téléphonie mobile, en Afrique, d’une manière générale. Nos stratégies de communication et de diffusion restent adaptées à chaque pays africain, qui pour chacun d’eux ont des solutions adaptées afin de permettre le positionnement de chaque projet musical.

Quels défis avez-vous dû affronter à votre arrivée ?
L’enjeu principal a été de positionner la major dans le pays. Car comme vous le savez, l’arrivée des majors en Afrique francophone a été plébiscitée avec de nombreux jugements. Il ne faut surtout pas oublier que le rôle de la major est d’aider, d’accompagner, de positionner les projets artistiques en local et à l’international. Le second enjeu principal est la professionnalisation du métier musical en Afrique, via les diverses institutions existantes.

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Quelle est la semaine type d’une Gabonaise à Abidjan ? Vous sentez-vous toujours comme une expat’ ou êtes-vous totalement intégrée ?
Une journée type d’une Gabonaise telle que moi à Abidjan serait : Réveil à 7h00 ; prière ; petit dej’ « chap » ; préparation pour le boulot ; 9h00 au plus à mon bureau ; réunion ou point d’équipe ; gestion des calendriers de chaque artiste, rdv médiatique ; gestion et suivi des divers projets en cours…
C’est un exemple partiel. Je pense être intégrée à la société ivoirienne, car celle-ci m’a extrêmement bien accueillie et mise à l’aise dans un pays d’adoption à qui je dis « MERCI » !

Si vous aviez un conseil pour des personnes qui songent à rentrer bosser sur le continent ?
« Suivez vos rêves, mais assumez vos choix ! »

Que représente le Gabon pour vous ?
Le Gabon est mon pays de naissance et de cœur !
Ce pays qui m’a vu naître, grandir jusqu’à mes 10 ans, mais qui m’a ré-accueillie à mes 22 ans (environ) et qui m’a malgré tout donnée ma chance professionnelle. C’est ce pays, si riche, qui m’a formée mentalement au monde professionnel d’aujourd’hui en Afrique francophone.

Un message direct à adresser à la diaspora ?
Soutenons nous les uns les autres. Arrêtons la jalousie, le jugement des êtres face à leur apparence et autre. Croyons en notre continent qui n’est autre que l’Afrique et pensons à lui en lui apportant notre expérience et nos connaissances acquises au delà des frontières où nous sommes, en tant que membre de la diaspora.

Si je vous dis le mot “Roots”, vous me dîtes ?
« Racines » & « Origine ». Merci pour cette opportunité !

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Édition ROOTS spéciale Afrique Centrale