“Je suis Griot et, chez nous, la musique se transmet”
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kandia Kora, 29 ans, Guinéen. Je suis auteur, compositeur et chanteur. Mon instrument de prédilection est la kora.
Quand vous êtes-vous dit : « Musicien, telle est ma destinée » ?
J’ai grandi dans une famille de musiciens. Petit, je touchais déjà aux instruments de musique. Je suis Griot et, chez nous, la musique se transmet. C’est un héritage donc cela allait de soi, je voulais faire comme mon père. Cependant, j’ai une manière de voir qui est différente de celle des anciens qui racontaient le passé. Je raconte le présent, je mêle la tradition et les problèmes actuels, je chante aussi beaucoup l’amour…
On peut donc dire que vous êtes né avec une kora dans les mains… Racontez-nous ce jour où vous avez découvert votre virtuosité…
La première fois, c’était à l’école. Pendant les fêtes et pièces de théâtre, on m’invitait sans cesse pour jouer de la kora. Suite à cela, il y a eu un engouement, les rappeurs et chanteurs venaient me chercher pour participer à leurs albums. C’est ce qui a d’ailleurs fait que j’ai fini par délaisser l’école…
Qu’est-ce que cela vous fait d’être dans ce ROOTS spécial Mali/Guinée ?
C’est une grande fierté, je suis très heureux de pouvoir participer à ce rassemblement de cultures. Je pense que c’est cela ROOTS et j’aime votre message qui est de rassembler les peuples.
Vous êtes considéré comme l’un des meilleurs artistes Guinéens… Si je vous donne une baguette magique, avec quel artiste francophone et/ou anglophone vivant voudriez-vous faire un featuring ?
J’ai fait beaucoup de featurings, notamment avec Keblack récemment et je vous en réserve encore beaucoup dans mon prochain album. Je suis très ouvert à toutes les musiques, je n’ai pas de limite, donc le spectre est quasi infini…
Quels sont vos prochains défis ?
La kora occupe déjà une grande place dans la musique française. La prochaine étape serait de faire voyager la kora et l’importer aux Etats-Unis, par exemple. Pourquoi ne pas démocratiser l’instrument et l’apprendre à des personnes qui ne sont pas Griots ? J’imagine aussi qu’il serait intéressant de mélanger la kora à d’autres styles de musique, comme le reggae…
Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs Guinéens ?
Le message serait pour tous les Africains, pas uniquement les Guinéens : rassemblons-nous, restons soudés car c’est là notre réelle force !
Édition ROOTS n°21 – Spécial Mandé
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