LES ETHNIES EN ANGOLA

Situé au Sud-Ouest de l’Afrique aux frontières de la République démocratique du Congo, de la République du Congo, de la Zambie et de la Namibie, l’Angola est un pays de plus de 32 millions d’habitants. Ancienne colonie portugaise, l’Angola a hérité de la culture et du portugais comme langue officielle. C’est d’ailleurs le deuxième pays lusophone par son étendue et sa population, après le Brésil et devant le Mozambique.
Toutefois, malgré la colonisation, la révolution ou encore la guerre civile, l’Angola, à travers la force de son peuple, a réussi à maintenir sa culture, ses langues, son patrimoine…
On compte en Angola trois grands groupes ethniques : Les Ovimbundu (37 % de la population), les Mbundus (25 %), les Bakongo (13 %), ainsi que d’autres groupes ethniques minoritaires comme les Lunda-Tchokwés (5,4 %), les Nganguela (6 %), les Nyaneka-Humbé (5,4 %)… parlant près de 38 langues bantoues, en plus du portugais et du lingala.
L’Angola est subdivisée en dix-huit provinces : Bengo, Benguela, Bié, Cabinda, Cuando Cubango, Cuanza norte, Cuanza sud, Cunece, Huambo, Huila, Luanda, Luanda norte, Luanda sud, Melanje, Moxico, Namibe, Uige, Zaïre.
Dans chacune de ces provinces, des foyers ethniques historiques y sont installés.

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Les Ovimbundu
À l’Ouest du pays, dans les provinces de Benguela, Bié, Cuanza sud et Huambo vivent les Ovimbundu, l’ethnie majoritaire du pays. Les Ovimbundus sont des descendants des populations Bantoues venues du nord de l’Afrique vers le IIème millénaire. D’après de nombreuses traditions orales, le premier royaume Ovimbundu « Huambo » aurait été fondé par le Roi Wambu Kalunga et grâce à sa sagesse se serait étendu jusqu’à Zanzibar. Les Ovimbundu sont connus pour être un peuple de commerçants et anticolonialistes.
En effet, à l’arrivée des Portugais, les Ovimbundus passent du commerce dit de caravane à l’agriculture commerciale avant de se faire voler et piller leur terre par les Portugais. C’est le début du peuple anticolonialiste et politique tel qu’il est connu en Angola. Les Ovimbundus sont depuis le début du XXème siècle à majorité chrétiens et parlent l’umbundu et le portugais.
Ce peuple est extrêmement organisé, les femmes sont en charge de l’agriculture, de l’organisation sociale, de la gestion du budget et des stocks ainsi que la vente des excédents par les hommes. Les hommes, quant à eux, s’occupent de la pêche, la chasse (via rituels magiques), la coupe du bois et des animaux. Ils exercent aussi le rôle de représentant de leur famille… La vie politique de Ovimbundu s’articule autour d’un chef élu par le peuple. Il exerce les fonctions de juges, distribue les terres, s’occupe des personnes âgées et en situation d’handicap…

Les Mbundu
Les Mbundu, aussi appelés Ambundu, sont aussi des descendants des populations Bantoues. Ils partagent de nombreux points communs avec les Ovimbundu à une différence près : leur fonctionnement est matrilinéaire, c’est-à-dire que la tribu relève du lignage de la mère. Lorsqu’en 1550, les Mbundus obtiennent leur indépendance du roi de la tribu Bakongo, c’est le début pour eux du commerce avec les Portugais avant la mise en esclavage du peuple. Afin de fuir le travail forcé, certains Mbundu se sont enfuis vers le centre du pays et, par conséquent, ont perdu la majorité de leur terre. Aujourd’hui, c’est près de 2,5 millions d’Ambundu qui vivent principalement dans le Nord-Ouest de l’Angola dans les provinces de Bengo, Malanje, Cuanze Nord, Cuanze Sud et la capitale Luanda. Majoritairement chrétiens, même si beaucoup continuent de pratiquer rites et pratiques ancestraux, les Mbundu parlent le Kimbundu et le portugais.

Les Bakongo
Autrefois, le royaume du Kongo était un empire de l’Afrique du Sud-ouest, situé dans des territoires du nord de l’Angola, de Cabinda, de la République du Congo (Brazzaville), extrémité occidentale de la République démocratique du Congo (RDC, Kinshasa) et une partie du Gabon. L’Angola appartenait donc auparavant au royaume du Kongo et, une fois indépendant, le pays est devenu un état subordonné par les colonies portugaises entre 1891 et 1914. Durant des années, des conflits éclatent sur le territoire angolais et c’est en 1950 qu’interviennent les Bakongo pour reprendre le pouvoir et se joindre à d’autres tribus pour former un parti politique contre la colonie portugaise. Ensemble, ils ont contribué à faire abdiquer les dirigeants portugais et à gagner face au colonisateur.

Les Himbas, à la frontière de la Namibie et de l'Angola

Par Eve Touré
Édition ROOTS Afrique Centrale