Selon la tradition orale, le nom de Cayenne fut donné, au chef-lieu de la Guyane française, à l’époque, petit village d’une colline, en hommage à Cayenne, fils du roi des Galibis Cépérou qui réussit une épreuve périlleuse pour épouser la belle Bélem. Cette légende date du VIIIème siècle, la Guyane était déjà peuplée par des populations amérindiennes dont les Kali’nas ( autre nom des Galibis) et auparavant par les tribus Arawarah ou encore les Emerillons créant des terres fertiles dans la région. La composition pluri-ethnique du pays reflète la succession d’événements historiques. L’arrivée de Christophe Colomb et de sa bande bouleversa l’équilibre de ces Amérindiens. D’abord considérés comme des dieux, les Européens venus avec leur choléra, leur rubéole… et leur violence décimèrent vite les Indigènes qui les surnommèrent Palaiti’Po. ( selon d’autres contes, monstre accompagné de son chien qui persécutait Amérindiens et Européens). Aujourd’hui, les Amérindiens, pourtant peuple base de la Guyane, ne représentent plus qu’une part mineure de la population. De l’ arrivée de colons, naît la légende qui fait de la Guyane un Eldorado où les derniers mayas auraient laissé leurs trésors. Aujourd’hui, des orpailleurs cherchent toujours (un peu en vain…) un fleuve mythique recouvert d’or. Avec l’expansion du commerce triangulaire, des esclaves africains sont amenés en Guyane, affranchis en 1804. Leurs descendants, les Mulâtres, issus d’un métissage avec le négrier, constituent la première ethnie du pays à ne pas confondre avec les « Noirs Marrons ». Leurs ancêtres, lorsque l’esclavage fut rétabli, refusant de se plier de nouveau aux coups de fouet, marronnèrent. Pourchassés ils seront obligés de fuir dans la forêt rejoignant la Guyane hollandaise et les autres « marrons » . Au même moment, la Guyane devient le lieu de déportation de condamnés arabes, africains ou asiatiques et opposants politiques. La mosaïque multiculturelle du pays est complétée par des flux migratoires libanais, chinois, laotien, antillais ou encore brésilien et surinamien. Malgré les tensions qu’il peut y avoir entre autochtones et immigrants, chacun a eu la mérite d’apporter au pays ses symboles et traditions. Leur union est symbolisée par un événement majeur de l’ année guyanaise : le Carnaval, le plus long du monde. Incarnation de la tradition créole (hommage aux ancêtres esclaves qui en organisaient dans la clandestinité) il accueille aujourd’hui aussi les communautés asiatiques, brésiliennes et métropolitaines. . La famille est aussi un symbole de la société guyanaise, qui peut se réunir durant des événements comme Pâques devant un bon bouillon d’awara, plat typiquement antillais. La légende veut que « Si tu manges du Bouillon d’Awara… En Guyane tu reviendras… »
Édition : ROOTS n°4
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