VIRGINIE SAINSILY : Passionnée, positive & engagée

“ Je vis le combo parfait en travaillant pour l’Equipe qui est une maison formidable, et pour Prime. Je ne me suis jamais sentie plus épanouie qu’aujourd’hui. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Virginie Sainsily, j’ai 33 ans, et je suis journaliste présentatrice sur la chaine l’Equipe et sur Prime Video (Amazon).

Racontez-nous la genèse de votre parcours. Les médias, le foot… Était-ce une vocation de toujours ou un heureux hasard ?
Les médias, c’était ma vocation de toujours oui. Depuis petite, j’ai toujours rêvé de travailler à la télé. J’ai fait mes armes après 2 diplômes d’école de journalisme, j’ai enchaîné les stages à l’étranger, tantôt parce que je voulais voir ce qui se passait ailleurs, tantôt parce que je suis passionnée de voyages et de cultures étrangères. J’ai travaillé 5 ans comme reporter à BFMTV avant d’animer ma propre émission dans la matinale. Puis, j’en ai eu marre des informations négatives et de la course au divertissement dans l’actualité en permanence. Alors j’ai pris mon baluchon et j’ai quitté mon CDI sans trop savoir ce que j’allais trouver derrière. Tout ce que je savais c’était que je voulais traiter uniquement du news positif. Et puis j’ai pris le temps de la réflexion, j’adore le sport, j’ai moi-même pratiqué l’escrime de mes 8 à 18 ans donc je me suis dit pourquoi ne pas tenter. J’ai envoyé des CV, l’Equipe m’a proposé un entretien, et je suis devenue la nouvelle présentatrice du JT des sports dans l’émission du soir. Amazon a suivi juste après.

Avez-vous eu une figure d’inspiration dans l’univers des médias et/ou du sport ?
Harry Roselmack est mon exemple depuis mes débuts. Il allie et représente tout ce que j’aime : travail, humilité, bienveillance et bonne humeur. J’ai eu la chance de le rencontrer jeune. Par la suite, nous sommes devenus très amis et il m’a toujours accompagnée dans mes projets.

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Si vous deviez citer vos 3 moments les plus marquants depuis le début de votre carrière ?
Le crash Germanwings m’a particulièrement marquée. Humainement et professionnellement. J’ai été la première sur les lieux, j’ai filmé les seules images revendues dans le monde entier. Je n’étais encore qu’en alternance à BFMTV, cela ne faisait que quelques mois. Les chefs ont vite compris que je n’avais pas froid aux yeux et que j’étais une vraie passionnée. Ils m’ont fait confiance et m’ont permis de gravir rapidement les échelons.
Le 2e évènement a été la perte de ma mère décédée suite à un cancer du colon détecté trop tard. Elle est partie moins d’un an après avoir su qu’elle était malade. J’ai tout remis en question à ce moment là. Je n’avais que 27 ans. J’ai dû réapprendre à vivre sans elle, et à faire le tri dans ma vie. Ce qui est important et qui mérite des efforts, ce qui l’est beaucoup moins et qui ne mérite pas que je m’y attarde. Cela a été un réel tournant.
Enfin, plus récemment, j’ai redécouvert les plaisirs du terrain lorsque Prime Video m’a proposé de faire les interviews et les commentaires des matchs de Ligue 1. Je vibre, je m’éclate. Je vis le combo parfait en travaillant pour l’Equipe qui est une maison formidable, et pour Prime. Je ne me suis jamais sentie plus épanouie qu’aujourd’hui.

“ Le Cameroun […] Une qualification avec les tripes dans les toutes dernières secondes grâce à un grand Toko Ekambi. Je les vois bien briller au Qatar. ”

Votre pronostic pour le Mondial 2022 ?
La France ne fera pas grand chose, malheureusement. Les derniers matchs de Ligue des Nations n’ont rien montré et, même si l’effectif est colossal, le collectif n’y est pas. C’est difficile de remobiliser une équipe qui a déjà décroché le Graal. La motivation n’est plus la même. Je doute qu’on réitère l’exploit avec les mêmes joueurs. Au vu de l’Euro dernier, je vois bien l’Angleterre l’emporter.

Si une équipe africaine devait créer la surprise avec un beau parcours, vous miseriez sur qui et pourquoi ?
Je dirais le Cameroun. Ils ont arraché leur qualification avec les tripes dans les toutes dernières secondes grâce à un grand Toko Ekambi. Je les vois bien briller au Qatar.

En observant, vous semblez être une personne engagée. On peut, notamment, le remarquer sur certaines tenues #BlackOwned subtilement portées à l’antenne ou sur votre Instagram. Est-ce, selon vous, un devoir en tant que personnalité médiatique de donner de la lumière sur la cause noire ?
Pas nécessairement. Chacun fait ce qu’il souhaite. Ce n’est pas parce qu’on est médiatisé qu’on a l’obligation de défendre publiquement telle ou telle cause. Moi je le fais ouvertement parce que c’est mon caractère, ma personnalité. Je dis ce que je pense, je fais ce que je dis. Tout le monde me connait, on sait que je suis comme ça.
Si je peux aider, à mon échelle, je le fais. Comme lorsque je me suis rendue 1 mois au Togo en mission humanitaire quand j’ai quitté BFMTV. J’avais toujours rêvé de le faire, de pouvoir me rendre utile. Je n’en avais jamais eu le temps. L’occasion était parfaite à ce moment-là.

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Originaire de la Guadeloupe, que cela représente-t-il pour vous ?
C’est ma force. Je viens d’une petite île, où tout le monde se connait. Où l’éducation est stricte, où la vie est tranquille. Il y a des problèmes comme partout évidemment, mais j’ai eu une enfance heureuse entourée de mes 3 frères. Je n’ai pas grandi dans l’opulence, c’est ce qui me fait garder les pieds sur terre.

Que peut-on vous souhaiter pour cette fin d’année ?
De partir au Qatar pour couvrir la Coupe du monde ! C’est un rêve de petite fille, ce serait la meilleure chose qui puisse m’arriver.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?
Bob Marley ! Ou Sizzla (rires). Leurs chansons ont bercé toute ma jeunesse. J’ai un dicton qui me revient très souvent à l’esprit, surtout quand ça ne va pas et que le moral n’est pas au rendez-vous. “Quand tu ne sais plus où tu vas, souviens-toi d’où tu viens”. Je rentre très régulièrement me ressourcer sur mon île. Et je suis fière de mes origines.

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