SANDRA TCHICOU : L’afropolitaine

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Sandra Dominique Tchicou, je vais sur mes 30 ans. Je suis créatrice de mode, un peu tombée dans cet univers par hasard puisque je n’ai pas fait d’études de fashion design, au préalable. Je me suis juste découvert un talent, qui s’est transformé en passion et j’ai décidé d’en faire mon métier. J’ai grandi entre le Congo, la France et l’Angleterre, 3 pays, 3 cultures, qui m’ont forgée un regard assez éclectique sur le monde et cela se traduit dans ma créativité.

Quel a été votre parcours…
J’ai fait des études de Global business management, à Londres, à Regent’s university. Après mes études, j’ai travaillé dans une compagnie de pétrole comme stagiaire. Je n’ai pas vraiment eu de boulot fixe, étant d’une famille relativement aisée, je me suis un peu reposée sur mes lauriers. Disons que je me cherchais… La bureaucratie, ce n’était vraiment pas mon truc car je suis quelqu’un qui aime bouger et être autonome. J’ai découvert que je savais dessiner et j’ai décidé de transformer mes croquis en véritables designs. Je me suis entourée d’une équipe pour être la plus pro possible. J’ai 2 fashion designers,
1 designer technique qui m’aide à faire les dessins informatiques qu’on va envoyer en usine de fabrication, et 1 designer graphique qui s’occupe de la création des imprimés. En ce qui concerne la conceptualisation, toutes les idées viennent de moi et mes équipes essayent de matérialiser ma vision.

Quel est l’ADN de la marque ?
Je dirais que c’est de l’élégance de tous les jours, avec une touche de pop culture et des influences africaines, afin de toucher toutes les générations. On ne va pas faire que des caftans ou boubous, cela sera plus pour les quarantenaires. Pour les 18-35 ans, cela va être du t-shirt, baskets, des couleurs vives, des imprimés animaliers, des formes exagérées, etc. Nous sommes aussi la génération Lady Gaga, Nicki Minaj… Je veux être une marque internationale, donc pour toucher tous les marchés, il va falloir que je différencie les styles au maximum. Il y aura de l’extravagant, il y aura du sobre pour les femmes un peu plus âgées, qui ont besoin de vêtements classiques, mais toutes pourront s’y retrouver.

Égérie parfaite pour représenter la marque ?
À la base, c’était une marque homme/femme. Le logo représente d’ailleurs un couple. J’avais donc pensé à un couple et, forcément, à Keri Hilson et Serge Ibaka, car cela représentait à la fois le Congo et l’international. Étant donné qu’ils ne sont plus ensemble, je dirai Zendaya. Je la trouve sublime ! C’est un mélange de deux cultures, elle est métisse blanche et noire et cela correspond à notre ADN.

La première chose qui frappe est la décoration. Quelle a été votre inspiration ?
Je voulais des couleurs chaudes. J’ai choisi le orange mandarine, qui représente le soleil et le vert pistache pour représenter la terre, qui sont les deux éléments clés de la nature. Je suis assez spirituelle. Dans la mythologie grecque, quand la terre (Gaia) et le soleil entrent en fusion, cela crée la vie. Mon but était de faire quelque chose de cohérent. Mon logo est un couple. L’homme + la femme, cela donne la vie, de même que la terre et le soleil.

Si vous aviez un message à adresser à nos lectrices ?
Elles ne seront pas déçues, tout simplement. Et surtout, il y en aura pour tous les goûts. Forcément, je suis la mode, je sais les coupes tendance du moment, mais mes créations sont puisées de MON inspiration. Par ailleurs, de nature, j’aime être couverte, vous ne trouverez donc jamais rien de vulgaire. Je n’aime pas le trop sexy, car on peut facilement basculer du sexy au trashy. Cela va donc forcément se traduire dans mes créations. Vous allez trouver des combis, des jeans, des pantalons pinces très classes, des robes plutôt longues, des robes t-shirt… Il y aura certes du sexy, mais toujours dans l’élégance.

Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ?
La culture noire globale. Il n’y a pas que des Noirs en Afrique, mais dans tout l’hémisphère sud. Cela représente donc ma couleur, ma culture et la terre à laquelle j’appartiens.

ADRESSE :
Résidence les Flamboyants
En face de l’hôpital militaire
Plateau Ville / Brazzaville

Édition ROOTS n°20 – Spécial Kongo