LAURE ONYL : OBSESSION, Quand les rôles s’inversent

La mode ou le prestige en général peuent apporter bien des tourments lorsqu’il s’agit de garder les choses dissimulées. Pourtant, cela n’a pas freiné Robyn Laynn et Krys Ravis dont la relation naissante a failli prendre fin avant même d’avoir réellement commencé. Sous ce nouveau ciel bleu, que pourrait-il bien encore arriver aux deux protagonistes ?

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Lauryn Leo, j’ai 23 ans, je suis Guadeloupéenne et Guyanaise. Je suis écrivaine depuis maintenant 1 an. J’adore mon métier. Je souhaite à tout le monde d’écrire, d’avoir la force, le courage, peu importe les raisons. Tout simplement parce que cela fait du bien.

On s’était quitté il y a 1 an sur l’écriture de ton 1er roman que tu avais publié : « 66000 mots pour un Je T’aime ». Peux-tu nous parler de cette première expérience ?
Le livre avait été plutôt facile à écrire car je l’ai rédigé un peu comme un journal de bord, au moment de ma rupture. Pour le publier, ce fut un peu plus fastidieux. Il a tout d’abord fallu que je trouve une correctrice, j’ai dû m’y reprendre à deux fois. Une fois dénichée, le livre a pu être publié. J’étais vraiment contente, les gens autour de moi s’intéressaient à mon expérience. J’ai commencé à aller les vendre dans la rue et le contact avec le public fut incroyable ! C’est une démarche inédite et on me le rappelle encore aujourd’hui. Aller voir les gens pour vendre son livre, à l’instar de ce que certains rappeurs faisaient en vendant leurs disques à Clignancourt en créant un contact direct avec les passants.

Comment as-tu eu l’idée et le cran d’aller vendre tes livres dans la rue, au contact direct des passants ?
Parce que j’ai été recruteuse de donateurs pour des ONG donc, forcément, j’avais l’habitude du contact avec les gens dans la rue. Au départ, je voulais juste essayer. Qui ne tente n’a rien et au final, ça a fonctionné. C’est au fur et à mesure du temps, voyant que la technique fonctionnait, que je me suis mise des objectifs de vente à atteindre.

Photo Didier soirée 2 décembre 2021

Comment s’est passé le contact avec le public ? On ne te prenait pas pour un Témoin de Jéhovah (rires) ?
Effectivement, d’autant plus que je suis installée à Chatelet (rires). Et à Chatelet, vous trouverez de tout, des Prêcheurs, des Evangélistes, même des Communistes contre le réime Chinois (rires). Du coup, j’essaye vite de casser l’appréhension chez mon interlocuteur en lui expliquant d’emblée que je suis écrivaine et j’ai toujours la même phrase d’accroche : « Je viens voir les petits êtres humains qui m’ont l’air sympathique et sont susceptibles d’acheter mes livres ». Soit la personne est réceptive et cela se passe bien, soit non et on passe au suivant.

As-tu eu des retours de lectrices ?
J’en ai eu énormément et ça fait chaud au cœur. Tu en as même qui attendent une suite. Il y a une jeune fille qui m’a beaucoup touché alors que je ne l’ai jamais rencontré. J’avais croisé son copain que j’avais arrêté dans la rue. Je lui avais proposé mon livre Domination, mais il avait choisi mon livre sur les Violences Conjugales qu’il voulait offrir à sa petite amie. Quelques jours plus tard, cette dernière m’a envoyé un message pour me dire avoir pleuré en lisant le livre. Cela m’a fait un choc, se dire que mon œuvre procure de telles émotions.

Avec Obsession, tu en es donc à ton 4ème livre en 1 an. Comment tiens-tu une telle cadence ?
J’ai envie de répondre que je suis hyperactive (rires). J’avais sans doute quelque chose à me prouver cette année et je ne pensais pas qu’il s’agirait de cela. Je suis quelqu’un d’assez impatiente et j’aime que les choses se fassent rapidement. J’aime aussi que les choses soient bien faites mais je pense que l’on peut faire vite ET bien. JE me suis rendue compte que je pouvais rédiger un livre en 1 ou 2 mois, et Obsessions est celui qui m’a demandé le plus de temps car je l’ai pondu en 3 mois.

Parlez-nous de ce nouveau roman Obsessions ?
C’est la suite de mon deuxième livre qui s’appelle Domination, Quand le sexe, la mode et le féminisme s’allient pour ne former qu’un. Je l’ai écrit parce que ce livre me plaisait et que je voulais transmettre un message à la femme, dans le sens où il y a encore trop de femmes qui ne s’aiment pas, que ce soit capillairement, la couleur de peau, les formes, peu importe. Je trouvais cela beau que les belles paroles portées à une femme viennent de la bouche d’un homme. Un livre où on rappellerait à la femme à quel point elle est belle et forte. Et forcément, il faut le faire vivre à travers une histoire. Obsessions, c’est la suite. On entre davantage dans le vif du sujet des émotions des personnages. Il a été dur à écrire parce que je pense que le premier, je l’avais écrit pour moi, mais le fait de savoir qu’il y a des gens qui avaient aimé ce roman et attendaient une suite, je me suis mise une pression énorme pour que ce soit parfait. C’est ce qui explique que j’ai mis 3 mois au lieu de 2 mois

La suite, tes projets ?
Je compte écrire un autre livre sur un sujet qui n’a rien à voir. Il s’agira de l’histoire d’un psychopathe et c’est un beau challenge car cela va me sortir de ma zone de confort. Tous mes livres parlaient d’amour et là ce ne sera pas du tout le cas.

Si tu avais un message pour les femmes ?
Kiffez votre lecture les meufs (rires) ! Je veux offrir du divertissement, qu’elles se plongent dans le livre et oublient tout le reste. Le but n’est pas de se prendre la tête, la lecture est fluide. Ce sont des thèmes que l’on connait déjà mais qu’on a parfois besoin de se rappeler.

Originaire de Guadeloupe et Guyane, cela peut-il intervenir dans tes intrigues ?
Bien sûr, j’y pense pour des livres futurs ! Et, même si ce n’est pas forcément précisé ou flagrant dans le roman, la protagoniste principale est une femme noire. Mes héroïnes sont toujours des femmes noires, à l’exception du livre sur les violences conjugales où je voulais que la couverture soit neutre afin que toutes les femmes se sentent concernées.

Si je vous dis le mot ROOTS, vous me répondez ?
Les racines, le sang !