Contrôle d’identité s’il vous plait ?
Indiana, 28 ans, originaire de Centreafrique, je suis la créatrice de la marque Rose Hair depuis 2014.
L’entrepreneuriat, une envie de toujours ?
J’ai grandi au bled. Depuis toute petite, je faisais déjà du business. Par exemple, quand on m’achetait un vélo, j’allais le mettre en circuit, et les gens me payaient à l’heure pour rouler avec. Ma grand-mère était aussi une grande commerçante, elle faisait des allers-retours Kinshasa-Bangui et je pense avoir hérité cette fibre de ma famille. Pour ma part, après mes études, j’ai commencé à faire des allers-retours Paris-Londres. Par exemple, à l’époque, les gens ne connaissaient pas PrimeMark en France, donc je ramenais des accessoires que je venais revendre en France. Puis, il y a eu la mode des lace wigs, que je récupérais toujours de Londres. J’ai économisé et, petit à petit, j’ai pu lancer ma marque : Rose Hair.
Il y a beaucoup de marques sur le marché. Quelle est ta valeur ajoutée ?
Le service client, et surtout le service après-vente. Il y a également le prix. J’essaye de m’aligner au maximum sur les prix les plus bas par rapport à mes concurrents, tout en maximisant sur la qualité des mèches. Mon autre grande différence est que je vends les mèches par grammes, ce qui permet d’être plus flexible sur les prix. Ma clientèle est donc très large, cela va de la jeune étudiante à la femme dans la vie active.
Quels types de mèches proposes-tu ?
Je vends des malaysiennes. Auparavant, je vendais du grade 5A, mais j’ai augmenté la qualité et suis désormais sur du grade 7A. Pour les connaisseuses, les malaysiennes sont beaucoup plus souples, on a plus de liberté avec les cheveux et on peut les conserver beaucoup plus longtemps. Contrairement aux brésiliennes qui, après une ou deux colorations, vont avoir tendance à se durcir, tu vas commencer à voir tes mèches tomber un peu partout dans la maison (rires). Alors qu’avec les malaysiennes, tu peux faire toutes les colorations que tu veux, tant que tu entretiens bien tes mèches, tu peux les garder 3/4 ans. Pour ma part, j’ai des mèches que j’utilise depuis 2014, nous sommes en 2017 et je les porte encore. Il faut juste bien savoir les traiter et les utiliser avec parcimonie.
Quels sont tes conseils pour l’entretien ?
Chaque deux semaines, faire un shampoing. Utiliser également l’huile extraordinaire de l’Oréal, qui permet de garder leur souplesse. Éviter de trop abuser sur les colorations. Il faut traiter les tissages comme s’il s’agissait de vos vrais cheveux. Pour les colorations, je recommanderais 1 à 2 fois, tous les 2/3 mois. Si on décide de changer les couleurs des mèches toutes les 2/3 semaines, on va finir par les abîmer.
Si tu avais une baguette magique, qui prendrais-tu en égérie américaine ou africaine ?
J’aurai du mal à choisir une égérie car aucune ne saura le mal que je me donne pour mettre Rose Hair sur pied. Mais si je devais choisir, Beyonce pour la célébrité américaine et pour l’africaine… Coco Argentée, parce qu’elle est aussi déglinguée que moi (rires) !
Des projets de distribution en Afrique ?
J’ai beaucoup de projets pour la Centreafrique. Je souhaite ouvrir un salon de beauté Rose Hair, complet, avec vente de mèches, perruques et produits beauté. J’ai également une amie qui vit à Pointe Noire, et je pense à collaborer avec elle dans un futur proche. C’est énormément de travail, il faut prendre en compte les frais de déplacements, la gestion à distance… je me laisse 1 à 2 ans. En attendant, je bosse avec une clientèle du continent. Ce sont souvent des clientes qui m’ont trouvées sur Instagram et qui, lorsqu’elles sont de passage à Paris, m’achètent des mèches en gros pour les revendre en local. Enfin, je peux faire de la livraison mais le temps est un frein majeur. En France, une commande est traitée en 48h alors qu’en Afrique, le produit peut arriver entre 2 à 3 semaines après le paiement.
Édition ROOTS n°20 – Spéciale Kongo
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