HIRO prend son envol

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Hiro, autrement appelé Hiro le Coq. Chanteur de musique afro-urbaine et leader vocal du groupe Bana C4, depuis 2007. Je me lance actuellement dans une carrière solo avec la sortie de mon premier album, le 24 novembre dernier, qui s’intitule « De la haine à l’amour ». Je viens de clôturer ma première année solo vraiment pleine et on a pu m’écouter sur les ondes avec des titres comme « Aveuglé », « Mayday » ou « Touché Coulé ».

D’où provient ce surnom : Hiro « Le Coq » ?
Mes amis qui me disaient toujours : « Tu es fier comme un coq », parce que j’avais un caractère assez trempé. Voilà, du coup c’est resté. Je sais d’où je viens, je sais par où et par quoi ma famille est passée… Je suis obligé d’être fier de ce que je fais, c’est important. Pour aimer les autres, il faut déjà être fier de soi-même.

Était-ce pour toi une nécessité de prendre ton envol par rapport à Bana C4 ? C’était une décision mûrement réfléchie ou bien quelque chose de spontané ?
Oui, cela a été murement réfléchi. À la base, quand on a commencé le groupe, j’allais souvent en studio seul ou accompagné de Dibrazz Rose (un autre membre de Bana C4). Pour moi, c’était naturel. Mais au-delà de Bana C4, j’avais vraiment besoin de délivrer un autre message, de me livrer, d’avoir un discours un peu moins lisse, pouvoir revendiquer des choses qui auraient pu être difficiles à dire avec un groupe puisqu’on ne partage pas tous les mêmes idées. Il était donc important pour moi de réaliser ce projet en solo.

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Quel est le fil conducteur de ce premier album solo ?
« De la Haine à l’Amour » est justement une bipolarité entre le sentiment de haine et d’amour. Il y a des titres où je peux parler d’un ami qui m’aura fait du mal de X ou Y manière, mais sans rancune ; passer de l’adversité au pardon, de la colère à la tranquillité, de la haine à l’amour. Dans le titre « Prends ma main », je parle de cette fierté africaine, du fait que nous n’ayons pas à chercher notre place en France ou ailleurs, car nous avons déjà des personnes grandioses qui se sont battues pour nous. Lumumba, Sankara, Sékou Touré… On a des grosses pointures, des gens qui ont fait des choses. Sans faire de politique, il y a également ce genre de thématiques fortes dans cet album.

Qu’est-ce que le Congo représente pour toi, dans la personne que tu es devenu ?
J’ai découvert le Congo pour la première fois, en 2014, avec la musique. J’ai été accueilli comme un roi, chez moi. À chaque fois que j’y vais, je suis chez moi. À la base, je suis fan de rap, j’aurais pu orienter ma carrière vers cet univers, mais je me suis directement dirigé vers cette musique africaine par fierté de mon pays, de son histoire, de sa culture. Aujourd’hui, le Congo est musicalement très présent en France, et possède une aura énorme au niveau de l’Afrique. Le Congo, c’est ma richesse, ma fierté.

Tu fais désormais partie d’un collectif, Bomayé Musik, regroupant des artistes congolais. J’imagine que ce doit être une fierté supplémentaire ?
Totalement ! Aujourd’hui, pouvoir chanter en lingala sur des titres qui passent sur Energy (1ère radio musicale de France), c’est forcément une fierté. Pourtant, le fait que nous soyons tous Congolais n’a pas été fait exprès, même si beaucoup de gens le pensent. Le producteur a simplement décelé en Naza du talent, en KeBlack du talent, en Jaymax du talent, en mes frères du groupe Bana C4 du talent. Demain, un Camerounais, un Ivoirien ou un Togolais avec du talent aura largement sa place dans le label.

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On remarque dans tes sons que les femmes t’inspirent énormément. Question pour nos lectrices, es-tu es célibataire ? Quel est le portrait-robot de la femme type pour Hiro ?
Oui, je suis célibataire. Et non, je n’ai pas de portrait-robot, même si j’ai un faible pour les femmes charismatiques, qui ne parlent pas avec n’importe qui ou qu’on ne peut pas croiser partout. Une femme, c’est précieux, dans toutes les religions, dans toutes les cultures du monde. Je n’ai donc pas de style particulier. J’aime les formes (rires), comme beaucoup de gens j’imagine, mais la différence se fera vraiment au niveau de l’attitude.

Je te donne une baguette magique et tu as le choix de faire n’importe quel featuring avec un artiste francophone et anglophone vivants… Lesquels choisis-tu ?
Francophone vivant, je dirais Johnny Hallyday. En anglophone, j’aurais dit Tupac, mais il n’est plus là. Sinon, j’aime beaucoup Drake, c’est le meilleur de la nouvelle génération ! Il est très éclectique et capable à la fois de chanter et rapper.

Si tu avais un message à adresser à la jeunesse congolaise…
Mon message serait d’être fiers de ce que nous sommes. Même si ceux qui vivent à Kinshasa ne se sentent pas toujours concernés, notre pays, la R.D.C, connaît une guerre terrible à l’Est. Que Dieu nous protège et que les personnes qui sont garantes de la sécurité des Congolais se mettent à fond afin d’obtenir la paix !

Et si je te dis le mot « Roots », qu’est-ce que ça t’évoque ?
Roots, c’est la musique, c’est la force d’entreprendre, c’est la liberté.

Édition : ROOTS n°20 – Spécial Kongo

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