Peuple pastoral dont les rites et coutumes ont voyagé géographiquement mais également à travers les époques, la population Massaï serait aujourd’hui comprise entre 300 000 et 900 000 personnes. Du Sud Ouest du Kenya au Nord de la Tanzanie, leur occupation des grands parcs animaliers d’Afrique de l’Est – convoités par les braconniers – a fortement contribué à leur notoriété. Eleveurs et guerriers originaires du Sud du Soudan, les Massaï se distinguent en cinq groupes: les Arusha, les Baraguyu les Kisongo, les Purko, et les Samburu, tous dits – semi-nomades de par leur mode de vie intermédiaire organisé autour du bétail, et lié de manière intrinsèque à Enkai, dieu de la pluie, auquel ils vouent un culte existentiel. Si le divin et les traditions occupent une place centrale dans leur vie, la culture Massaï, est plus que jamais légendaire de par sa langue, le swahili, et pour son esthétique : l’ornementation corporelle, à laquelle hommes et femmes se soumettent dès l’âge de 12 ans. Lobes d’oreilles distendus, accumulations de bijoux, et goût très prononcé pour le rouge. Soumis à une hiérarchie patriarcale, les Massaï sont très vite initiés à la connaissance de la nature et de leur histoire, avant de devenir morane (jeune guerrier). Depuis la fin du XIXè siècle, le peuple Massaï a été successivement dépossédé d’une partie importante de ses terres et contraint à la sédentarisation, afin de ne pas interférer avec les plans de développement des gouvernements Kenyan et Tanzanien. Fascinants, admirés, inspirants pour de nombreux acteurs de la scène artistique contemporaine, c’est appauvris et diminués de leur richesses naturelles, que les Massaï résistent et se battent pour préserver leur culture. C’est ainsi que nombreux d’entre eux délaissent le mode de vie traditionnel, au détriment de la perte d’une culture emblématique, pilier de l’Afrique équatoriale.
Édition : ROOTS n°3
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