TIAKOLA : La mélodie des nôtres

“ Mwana Mboka, je suis l’enfant du pays ! On va représenter à vie le Congo.”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
William Mundala, je viens de La Courneuve et je suis originaire de RDC. Mon nom d’artiste est Tiakola, mais on me surnomme aussi “La Mélo”. Je suis issu du groupe 4 Keuss et on est fier d’être là, aujourd’hui, en cover de ROOTS magazine.

Raconte-nous tes premiers pas dans la musique…
Je suis issu d’une famille nombreuse, je suis le 8ème membre. Nous sommes une famille où l’église occupait une grande place et on y allait tous les dimanches. Un jour, je vois débarquer 3 tantes qui arrivaient du bled et je ne savais pas qu’elles avaient déjà une petite notoriété dans la musique au Congo : les Kunda sisters. Elle avaient pour habitude de chanter à la maison et à l’église. Je me rappelle même d’un jour où j’entendais plein de voix chez moi et j’ai halluciné ! Les voix de mes 3 tantes étaient parfaitements alignées, une qui fisaient des graves, l’autre très aiguë, etc. À force de les accompagner tous les dimanches à l’église et les voir chanter, j’ai commencé à comprendre les harmonies, la mélodie, etc. À cette époque, je devais avoir 5 ou 6 ans, et ce fut mon premier contact réel avec la musique.

On t’a suivi depuis tes débuts à l’époque de 4 Keuss. Depuis, c’est l’explosion avec ta carrière en solo. Quand on est issu d’un groupe, ce n’est pas toujours évident de se dire que l’on est celui qui va tirer son épingle du jeu. Comment as-tu vécu la transition ?
C’est vrai, je me rappelle très bien de l’interview, c’était dans une boîte de nuit dans le 8ème, juste avant le tournage d’un clip (rires).
Comment je l’ai vécu ? En réalité, je ne l’ai pas vraiment vu venir. Petit à petit, je sentais qu’il y avait de l’attente et on me réclamait de plus en plus de faire des solos. Mais basculer du travail de groupe à une carrière individuelle est une façon totalement d’appréhender la musique. Au début, en studio, j’avais des difficultés à poser des deuxièmes couplets, mais je me suis mis à fond dans le travail ! Je me suis dit qu’il n’y a qu’un seul moyen pour progresser : le travail et encore le travail.

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Mais sentais-tu que tu avais quelque chose en particulier ?
Au départ, ce sont les membres du groupe qui me tenaient ce genre de discours. Puis, j’ai commencé à recevoir plein de retours de gens de l’extérieur qui me disaient : “Tiakola, tu te démarques, tu as quelque chose”. Moi, je ne le voyais pas forcément mais, plus on sortait des sons et devenait populaires, plus je voyais que j’avais quelque chose et que je sortais un peu du lot.

Aujourd’hui, tu es l’un des chouchous de l’industrie de la musique en France…
Je n’aime pas trop ce mot, mais on va dire que c’est vrai (rires). Encore une fois, je le repète, si je suis là aujourd’hui c’est avant tout grâce au travail.

Même si tu es encore au début de ta carrière, quels sont les 3 moments les plus marquants ?
1) Le jour de la release party de mon album. Il y avait tous mes proches et des comptes fans qui me suivaient depuis longtemps, j’ai vraiment fêté cela en famille. C’était la libération !
2) Le disque d’or que j’ai fêté aux Ardentes, en plein festival, j’étais entouré de la famille 4Keus, c’était grand !
3) Enfin, la Cigale que j’ai fait en octobre dernier. J’ai fêté le disque de Platine avec mes parents, ainsi que tous ceux avec qui je travaille depuis le début, tous ceux avec qui j’ai fait des anciens sons, tout le monde. J’attendais ce moment depuis très longtemps et ça m’a fait kiffer de pouvoir le partager avec les miens.

Quelles sont tes actualités pour cette année 2023 à venir ?
Il y a des clips qui arrivent, on va continuer à défendre l’album. Pour 2023, il y aura de belles suprises mais je ne peux pas en dire plus. Je vais continuer à aller en studio et bosser. Et, bien sûr, la tournée qui se déroule dans plusieurs villes de France et qui s’achèvera le 12 mars à l’Olympia.

Tu es désormais l’une des égéries de Nike et ambassadeur du maillot tricolore pour le mondial au Qatar. Quel est ton pronostic pour cette coupe du monde ?
Ah c’est chaud ! Déjà, lorsque je vois N’Golo Kanté blessé, c’est compliqué ! Je suis confiant pour une demi-finale pour les Bleus. S’ils se parlent bien entre eux, qu’ils créent une vraie cohesion, ils peuvent aller loin. Même si, sans vous mentir, le Brésil apparaît comme le favori numéro 1. Cette année, sur le papier, ils ont l’air très forts !

Une Coupe du Monde qui se déroulera sans le Congo, dont tu es originaire…
(Rires) C’est vrai mais bon, on sera à fond derrière les equipes
africaines, que ce soit le Cameroun, le Sénégal, le Maroc, j’espère qu’ils iront le plus loins possible.

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Alors justement, que représente le Congo pour toi ?
Je commence à y aller régulièrement. J’y suis allé en octobre 2021, puis en août 2022. C’était les deux premières fois et quand j’y vais, je découvre, je kiffe, je me sens chez moi. Je n’ai pas eu la chance de connaître mes grands-parents mais au moins j’ai pu rencontrer mes cousins, mes neveux et j’en suis vraiment fier. Je sais d’où je viens, mais aussi d’où vient ma musicalité : le Congo !

On a pour coutume de dire que les Congolais ont le gène de la musique. Envisagerais-tu, dans un futur proche, de collaborer sur des sons de rumba congolaise ?
Bien sûr ou tout simplement sur des morceaux samplés. En studio, ça m’arrive d’avoir des idées de vibes congolaises et de vouloir sampler des sons iconiques du Congo. C’est quelque chose que j’aimerais, un jour, explorer et proposer à mes fans.

Si tu avais un message à adresser à la communauté congolaise ?
“Mwana Mboka”, je suis l’enfant du pays ! On va représenter à vie le Congo. J’espère qu’avec toutes les guerres que l’on a connu, la situation va s’apaiser. Et si, en tant qu’artiste, je peux aider à remonter le moral de certains, c’est un honneur. Tout ce que l’on souhaite c’est la paix pour le Congo.

Qu’est-ce que ça représente pour toi de faire ta première cover magazine ?
Ça me fait plaisir et c’est un honneur. C’est une fierté de pouvoir représenter l’Afrique et qui je suis au travers du magazine ROOTS. Partout où je vais sur le continent, que ce soit au Cameroun, au Congo… Je suis chez moi et je ressens des sensations de fou. Donc “ROOTS”, les racines, vous avez été là à mes débuts, on est ensemble !

Si je te dis le mot ROOTS, cela t’évoque quoi ?
Vu que je suis Congolais, je vais répondre le diamant (rires) !