LEON GONTRAN DAMAS : L’un des pères de la négritude

Né en Guyane à Cayenne le 28 mars 1912, Léon Gontran Damas est un métisse blanc/amérindien/noir.

Il perd sa mère en 1913, mais reste à Cayenne pour son école primaire avant de rejoindre Fort-de-France au lycée Schoelcher où il rencontrera Aimé Césaire sur les bancs de l’école. Arrivé à Paris en 1929, il y fera tour à tour des études de russe, japonais, Droit et Lettres afin de doucement se tourner vers sa passion première : l’écriture. C’est de là que vont découler ses fabuleux écrits tels que le poème Pigments ou encore l’essai Poèmes Nègres sur des airs africains. L’homme est alors pleinement engagé pour lutter contre les problèmes raciaux rencontrés par la communauté noire en Europe et en Amérique du Nord. Et il n’est pas seul dans ce combat, car on le voit accompagné de ses deux alter-ego : Aimé Césaire, le Martiniquais ami de longue date, ainsi que le Sénégalais Léopold Sedar Senghor écrivain et homme politique.

C’est avec eux trois que naît le mouvement de la négritude, même si par les parcours variés de ces hommes, il trouve des explications différentes.

Selon Léon- Gontran Damas, c’est :

« Le mouvement tendant à rattacher les noirs de nationalité et de statut français, à leur histoire, leurs traditions et aux langues exprimant leurs âmes. »

Par leur mouvement, ils veulent pousser les noirs du monde à assumer leur passé afin de pouvoir l’inscrire de manière permanente dans l’histoire de l’univers, car elle a trop souvent été reléguée aux oubliettes.  De plus, pour Damas, ce combat que crée la négritude est également celui qui vise à exploser les fantasmes qu’ont les noirs par rapport aux blancs pour diminuer ces frustrations survenues avec les années de soumission.

C’est une période au cours de laquelle Léon-Gontran Damas se rend compte que littérature et politique sont indissociables afin de mener à bien ce projet international ; il devient alors député de la Guyane à l’Assemblée Nationale de 1948 à 1951, après le décès de René Jadfard.

Collaborateur à des revues manifestes dès lors, il ne veut pas se limiter à la France et l’Afrique et décide de se dédier jusqu’à la fin de sa vie (en 1978 à Washington) à une œuvre : faire connaître la négritude aux États-Unis ainsi que dans les Caraïbes.

“Nous les gueux

nous les peu

nous les riens

nous les chiens

nous les maigres

nous les Nègres

Qu’attendons-nous ?”