La femme parfaite doit être une battante, respectueuse et patiente dans la vie.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Ya Levis, artiste chanteur originaire de la RDC et vivant à Paris, j’ai 26 ans.
La musique, une vocation ?
C’est de famille. Depuis tout petit, je suis dans la musique. On va dire que j’ai suivi le chemin de mes parents et mes frères. Je chantais, je dansais, même si je ne pensais pas forcément à en faire carrière. Au départ, je sortais des petits sons sur YouTube, je devais avoir 15-16 ans… Petit à petit, mes frères ont commencé à me motiver, ils étaient persuadés que je pouvais faire quelque chose de mon talent. J’ai suivi leurs conseils, j’ai fait mon bonhomme de chemin, puis j’ai rencontré mon manager Stimo et l’aventure a débuté.
Tu es imprégné de la musique congolaise, elle-même fortement animée par la rumba. Dès le début, as-tu souhaité rester dans cet univers de rumba congolaise ou voulais-tu faire la rupture avec un flow plus parisien ?
Au départ, j’étais très rumba mais, en réalité, je ne me voyais pas avoir la même carrière que ces chanteurs congolais. J’étais fou amoureux du r’n’b, notamment de la musique d’Usher et je voulais amener une nouvelle vibe. L’idée était donc de fusionner ces deux styles musicaux pour créer quelque chose de différent. C’est ainsi que j’ai trouvé mon créneau.
Quel a été l’élément déclencheur dans ta carrière ?
Je pense que c’est « Mokolo y’a l’Amour ». C’est le premier titre à m’avoir permis de monter sur scène, ici, en France. J’ai pas mal tourné avec ce morceau, c’était le début de la création de ma fan base. Puis, il y a eu « #Katchua », qui fut la révélation auprès d’un plus large public.
Quelle est, selon toi, la définition de la femme parfaite ?
Cette femme parfaite doit être une battante, respectueuse et patiente dans la vie. Battante, car j’ai été élevée par une femme qui l’était. En revanche, je n’ai pas de critère physique particulier.
Je t’offre une baguette magique. Avec quel artiste francophone et anglophone vivant ferais-tu un featuring ?
J’aurai adoré collaborer avec une légende de la musique congolaise : King Kester Emeneya ! J’ai grandi à travers sa musique, c’est un artiste qui a bercé une bonne partie de mon enfance.
En anglophone, je dirais Burna Boy, Wizkid ou Davido.
Depuis le début de ta carrière, quel est ton plus beau souvenir en live ?
Ma première fois en Belgique. C’était le premier véritable showcase estampillé « Ya Levis ». Je ressentais une forte excitation, cette envie de monter sur cette scène, connaître l’effet que cela procure… Mon rêve devenait réel. Voir tout ce monde, venu uniquement pour toi, plus de 600 personnes présentes, quasiment 3 à 400 autres se sont même faites recaler…
C’était juste inimaginable !
Qu’est-ce qui a fait la touche Ya Levis ? Ce qui a fait que tu te sois démarqué de toute l’offre déjà existante d’artistes sur internet ?
C’est mon style, ma vision des choses. J’ai fait comprendre à mon public que je n’avais pas envie de faire comme tout le monde. J’ai cultivé cette image un peu « rockstar », la veste de motard, ce côté Jackson… Un enchaînement de petits détails qui ont suscité l’interrogation et marqué ma différence.
Ton actualité pour 2021 ?
Je travaille sur la sortie de mon premier album. Plusieurs
featurings sont dans les tuyaux et j’aimerais faire découvrir plusieurs rythmiques musicales, sortir de ma zone de confort. Mais je garde le secret, vous en saurez plus tout au long de l’année !
Que représente le Congo pour toi ?
Le Congo représente énormément de choses pour moi. J’ai quitté le Congo à l’âge de 5 ans et suis revenu à Kinshasa à 25 ans. C’est comme si je n’étais jamais parti, je me suis tout de suite senti chez moi, ça ne s’explique pas. C’est une source d’inspiration incroyable. Quand tu sais ce qui se passe dans le pays, mais que tu vois tous ces sourires qui rayonnent, c’est juste fascinant ! Cela te donne envie de faire plein de choses pour que ces sourires continuent à rayonner !
Malheureusement, il manque, selon moi, une seule chose au Congo : l’union, la paix entre artistes, entre les peuples… On s’entretue pour rien. On doit être unis pour faire avancer les choses, mais je veux rester optimiste.
Si je te dis le mot “Roots”, cela t’évoque quoi ?
Je pense à l’union de nos peuples.
Édition ROOTS spéciale Afrique Centrale
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