Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Mohombi Nzasi Moupondo. Je suis artiste chanteur, compositeur mais également entrepreneur. Je suis né il y a un peu plus de 30 ans (rires) au Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo.
Ma musique a transcendé les frontières et les langues créant un lien spécial avec des gens de tous horizons.
Mohombi, le grand public vous a connu dans les années 2010, avec de nombreux hits et collaborations avec des artistes mondiaux. Pourquoi cette volonté de retour au premier plan, une dizaine d’années après ?
Ceux qui écoutent ma musique et me suivent depuis mes débuts savent que je ne me suis jamais arrêté. Après le succès fulgurant de ma chanson « Bumpy Ride », et de mon album MoveMeant, j’ai ressenti le besoin de me plonger dans la production musicale et de creuser plus profondément dans les rouages de la création sonore.
Parmi les expériences les plus exaltantes de ces dernières années, je retiens : ma collaboration avec Shaggy sur le single « I need your Love » , mon single « Baddest girl in town » avec Pitbull (récompensé par un Grammy dans la catégorie …), ma collaboration sur le hit mondial « MI GENTE » de J.Balvin (récompensé aux Grammy Awards), ma participation sur le single « Dinero » (Dj Khaled, Cardi.B, J.Lo) et le single « Hasta que salga el sol » (Ozuna). Pouvoir apporter ma touche artistique sur des morceaux qui ont résonné à l’échelle planétaire a été une aventure incroyablement enrichissante. Ces expériences m’ont ouvert de nouvelles perspectives et m’ont permis de connecter avec des publics divers à travers le monde.
Pendant cette période, je ne me suis pas seulement limité à une seule scène, j’ai également embrassé le monde des affaires en tant qu’entrepreneur dans le domaine de la musique d’une part :
En 2017, j’ai co-créé une station radio à Kinshasa (UFM 94.7).
En 2018, j’ai co-fondé un label : de musique qui s’appelle PowerHouse. En 2022, j’ai co-fondé, au Cap Vert, un 2ème label de musique, Mansa Music Group, sous lequel je suis maintenant signé.
D’autre part, je détiens des parts dans une société spécialisée dans les ressources humaines qui opère et impacte de manière conséquente le secteur de l’emploi en Afrique centrale. En parallèle de mon immersion dans le monde de la musique, j’ai également connu des moments de grande joie et de transformation sur le plan personnel. J’ai eu la chance d’épouser mon amour de jeunesse et nous avons fondé une famille avec 4 enfants qui apportent une lumière nouvelle à ma vie chaque jour. Concilier la vie artistique et mon rôle de parent et d’époux m’a permis de trouver un certain équilibre.
En somme, ces dix dernières années ont été une période de travail acharné, de créativité passionnée, de croissance à la fois artistique et personnelle. Je suis ravi de revenir sur le devant de la scène.
Comment décririez-vous votre univers auprès des plus jeunes qui vous découvrirez peut-être ?
Entre 2010 et 2015, j’ai fait le tour du monde ! Quand on me disait « c’est quoi ton style? » je répondais « de l’afroPOP ».
Quand vous entendez un morceau comme « Bumpy ride »,
qui revient en force dans des challenges sur TikTok aujourd’hui et sur lequel la jeunesse du monde entier danse encore, je pense que je peux dire qu’il y a 10 ans je faisais déjà de l’Afrobeat ! (Rires) J’ai recommencé à tourner il y a peu de temps, principalement en Europe de l’Est, en Europe centrale et en Scandinavie… Et, partout, j’y ai vu des jeunes entre 15 et 20 ans chanter mes chansons, c’est si beau à voir !
Je pense que ma musique a transcendé les frontières et les langues créant un lien spécial avec des gens de tous horizons. Alors, que vous soyez un fan de longue date ou que vous veniez de rejoindre la famille, je vous invite à explorer les différentes facettes de mon art et à partager le voyage avec moi. Je suis impatient de vous faire écouter et de vous faire danser ma nouvelle musique !
À quoi s’attendre en termes de featurings et orientations pour ce retour que vous espérez fracassant ?
Mon nouvel album explore un mélange de sons afro futuristes. J’ai pris le temps d’explorer de nouvelles directions musicales tout en restant fidèle à mon style.
Je suis ravi de vous dire qu’il y a de belles collaborations, cependant, je préfère garder une part de mystère pour que vous puissiez découvrir ces artistes en écoutant l’album.
Le morceau Chocola incarne une fusion de rythmes envoutants et de paroles significatives. […] Il célèbre la diversité et la beauté intrinsèque des femmes de couleur.
Suédois, Congolais, ayant fait ses armes aux USA et vivant au Cap-Vert. Vous êtes un citoyen du monde. Cette diversité dans vos influences se traduit-elle dans votre projet musical ?
Mon projet musical incarne une fusion captivante entre le Nord et le Sud. Mes racines congolaises apportent une profondeur rythmique et mélodique à ma musique et, de l’autre coté, mes origines suédoises y apportent une dimension atmosphérique et contemporaine. Chaque élément reflète de la richesse culturelle de ces deux héritages. Ma musique reflète mon métissage.
Un mot sur votre banger de la rentrée, « Chocola », qui semble être un ôde à la femme de couleur…
« Chocola » s’adresse aux couleurs de chacune des femmes du monde ! Ensemble, elles représentent une palette de teintes aussi variées que précieuses. Les mêmes que l’on retrouve dans une boîte de chocolats finement assortis. « Chocola » incarne une fusion de rythmes envoutants et de paroles significatives. J’ai essayé de créer une toile sonore qui célèbre la diversité et la beauté intrinsèque des femmes de couleur. « Chocola » est bien plus qu’une simple chanson. C’est une déclaration d’amour propre. J’espère qu’au delà de sa musicalité, cette chanson touchera les coeurs et les esprits de chacun, en encourageant les conversations sur l’importance de la diversité et de l’inclusion dans notre société.
Que représente la RDC pour vous ? Quels sont vos projets ou actions actuelles à destination du Congo ?
La RDC est le pays qui m’a vu naître. C’est le poumon droit du monde, c’est chez moi !
J’y ai passé une bonne partie de ma petite enfance et je m’y suis installé avec ma famille de 2017 à 2021.
Durant cette période, j’ai participé à plusieurs actions sociales et celle dont je suis le plus fier c’est la construction d’une école (avec l’association caritative de ma grande soeur) dans le village de mon père dans le Kwilu.
J’ai également co-créé la radio urbaine kinoise UFM 94.7
J’aime mon pays et porterai toujours fièrement les couleurs de notre drapeau !
Un message direct à adresser à la diaspora…
J’aimerais dire à la diaspora africaine, toutes nationalités confondues, que l’avenir de notre cher continent dépend de chacun de nous. Que l’on soit dans les arts comme moi ou dans d’autres domaines tels que la médecine, l’ingénierie, l’éducation, ou la gouvernance, chacun de nous peut jouer un rôle significatif dans la restauration de la souveraineté de notre continent. J’encourage les diasporas à prendre conscience du potentiel collectif qu’elles représentent. Revenir sur la terre mère c’est rajouter des voix à la chorale de l’espoir. L’espoir de transformer les défis en opportunités.
L’Afrique était là hier, elle sera toujours là demain mais c’est aujourd’hui qu’il faut y être.
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Le mot « Roots » évoque en moi le village de mon père dans le Bandundu (Kwilu central). Il évoque les fondements de ma créativité et de mon expression artistique. Mes oeuvres sont une exploration de chacune de mes racines, c’est une tentative de fusion entre les éléments traditionnels et contemporains de mes deux cultures. Mes « Roots » sont le point de départ de mon voyage créatif mais aussi la base solide qui me permet d’innover et d’évoluer.
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