1er décembre 1955 – L’éveil du leader
L’homme de foi devient le représentant de la lutte sans armes pour la considération du peuple afro- américain le 1er décembre 1955. C’est ce fameux jour que Mme Rosa Parks, une couturière noire, fatiguée ce jour là, refusa de céder sa place dans le bus à un homme « blanc ». Le conducteur la fit arrêter. Ceci entraîna la révolte de nombreux blacks dans les rues d’abord à Montgomery (Alabama), ville du litige, puis finalement un peu partout dans le sud du vaste continent américain. Ce fût l’éveil de Martin Luther King. Son premier discours public pose les bases solides de sa manière d’agir et de voir le monde : « La seule arme que nous ayons ce soir est la protestation. C’est tout. ». Il défend l’idée que les afro-américains sont des citoyens à part entière. Et que donc, la cour de justice et la constitution américaine leur doivent protection. Foi religieuse et principes démocratiques seront toujours ses références principales. Martin Luther King déclara au sujet de la réussite de l’action : « Nous avions l’intention de limiter le boycottage à une journée et nous comptions sur un succès de 60%. Mais le succès fut instantanément de 99%. Nous étions si impressionnés par cette bonne surprise que nous avons continué et que le boycottage des autobus de Montgomery par les Noirs a duré trois cent quatre- vingt-un jours avec un succès de 99% ».
13 avril 1963 – Une lettre de défense
Le leader afro-américain est emprisonné à Birmingham, le 13 avril 1963, à cause de marches non-violentes. Cette ville est un symbole car considérée comme celle où la ségrégation est la plus forte. Martin Luther King profita de son incarcération pour écrire une lettre, répondant à quelques détracteurs qui remettaient en cause sa lutte non violente : des pasteurs blancs pour lesquels il a un profond respect. Les pasteurs blancs souhaitaient vraisemblablement qu’aucune action soit faite comme si ce qu’avait entrepris Martin Luther était violent ou injuste. Tandis que le but est, à travers la marche, d’entraîner des négociations entre les communautés. Effectivement on peut remarqué qu’une action est utile car d’eux-mêmes, les puissants n’ont jamais laissé, par le passé, et où que ce soit, des pouvoirs au moins puissants sans y avoir été contraints. De plus cette ville remportait régulièrement le record de brutalité policière annuelle envers les populations noires ou métissées. Il est libéré une semaine plus tard.
28 août 1963 – Le discours incontournable : « Je fais un rêve »
Ce texte est sans doute le plus populaire de MLK, et pourtant en rien étonnant par rapport à ses précédents discours, la ligne directrice reste la même. Il est le rendez-vous où est conviée la société des Etats Unis avec la fraternité et la liberté grâce à sa popularité. Son mouvement est devenu très imosant après sa réussite à Birmingham, une tentative d’assassinat à son encontre dans un hôtel peu après son départ et qu’une bombe déposée par le Ku klux klan tua quatre jeunes filles noires dans une église. Le discours a lieu lors d’une marche sur Washington devant le Lincoln Memorial. Il revient, dès le début, sur le fait qu’alors que l’acte d’émancipation a plus de cent ans, les afro- américains sont exilés sur la terre où ils ont pourtant vu le jour. Ils sont des citoyens à part, marginalisés, pauvres. Ainsi selon lui l’Amérique a failli à sa promesse. Il prône lors de ce discours, comme régulièrement la non violence, la discipline et la dignité : « Pas étancher notre soif de liberté en buvant la coupe de l’amertume et de la haine. ». Le pasteur au grand cœur souhaite voir se lever de nombreuses interdictions : la brutalité policière, la location d’une chambre d’hôtel ou de motel, les pancartes « seuls les blancs sont admis », le droit de vote que pour les citoyens blancs. Martin Luther King profite de l’occasion pour remercier « ses frères blancs » sensibles aux causes qu’il défend.
4 avril 1968 – Une colombe s’est envolée
Le rêve prend fin le 4 avril 1968. Le réveil pour des millions d’afro-américains est difficile, un cauchemar s’est invité dans la réalité. Martin Luther King est tombé mortellement touché par une balle à la gorge tandis qu’il était sur le balcon de son motel, le Lorraine Motel de Menphis. Des membres du FBI qui le surveillait lui promulguent des soins, leur présence sous entend pour une partie de la population une implication gouvernementale. Immédiatement après l’assassinat, des émeutes et manifestations de révolte ont lieu. Les foules montrent leur désarroi de voir tuer un homme opposé à la violence, la guerre, le meurtre. La garde nationale est appelée en renfort et de nombreux morts sont dénombrés. L’homme aux mains sales et à la conscience si absente serait, d’après une rapide première enquête, James Earl Ray. Selon beaucoup, il serait l’outil d’une conspiration. Des membres de la famille de King, bien plus tard, en 1997, le défendront croyant en son innocence. Ses aveux ont été extorqués sous la menace de mort, aucune preuve ne met en cause sa culpabilité. Il faut patienter jusqu’en 2027 pour connaître le contenu des enregistrements du FBI au sujet de King.
Par Julien Serru
Édition : ROOTS n°10
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