Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kebba Cissé, j’ai 34 ans et suis d’origine gambienne. Je suis recruteur dans une agence de football qui s’appelle SMC.
Actuellement, quel est votre portefeuille de joueurs ?
Je bosse avec un certain Doug Pingisi qui est l’agent de Nicolas Anelka et Youssouf Mulumbu, capitaine du Congo. En ce moment, nous gérons pas mal de petits jeunes, notamment: un international français U18 qui joue au Torino (Italie), un joueur d’origine angolaise, Nzola M’Bala, qui évolue à Capri, des joueurs qui évoluent en France dont un à Montpellier et un autre au Paris FC.
Comment avez-vous atterri dans le monde du football ? Êtes-vous un ancien joueur ?
Ancien joueur, c’est un grand mot. J’ai joué au foot, notamment à Créteil, mais à un niveau amateur. J’ai fait pas mal de tests en France et Belgique mais, malheureusement, je n’ai pas pu percer. Ce sport est avant tout une passion et c’est pour cela que j’ai choisi de rester dans le milieu. J’ai aidé pas mal de petits jeunes à faire des tests partout en France. C’est ainsi que j’ai pu rencontrer un certain George Claire, qui s’occupeait d’Hatem Ben Arfa . Il m’a lancé dans le milieu. Aujourd’hui, il s’est retiré du monde du foot et travaille à la mairie de Gennevilliers. C’est comme cela que j’ai commencé mes débuts d’agent, j’accompagnais des petits avec du talent, je les envoyais partout, de gauche à droite. Jusqu’au jour où j’ai rencontré Doug, qui est maintenant devenu un grand-frère. Il m’a beaucoup appris dans ce milieu, me ramenait avec lui dans ses rendez-vous, et nous ne nous sommes plus quittés jusqu’à présent. Je suis plus sur les terrains, j’aime aller voir les matchs des U19, la CFA… Et Doug s’occupe des papiers, de la partie strictement business.
Concernant le foot gambien, le fait que le pays soit à l’intérieur des frontières du Sénégal condamne-t-il l’équipe nationale à ne pas pouvoir décoller ?
À ma connaissance, je n’ai jamais vu de joueur gambien jouer pour le Sénégal. Si la Gambie n’émerge pas et ne parvient même pas à se qualifier juste pour la CAN (Coupe d’Afrique), c’est dû à un problème d’organisation au niveau de la fédération. Car les talents sont là. Il y a de très bons résultats en équipes de jeunes qui ont déjà gagné la Coupe d’Afrique des U17 ou des U20, mais on ne les entend jamais lors de la « grande » Coupe d’Afrique…
Cela vous motive-t-il à aller chercher des jeunes Gambiens pour les placer en Europe ?
On y travaille. J’ai récemment fait venir un jeune pour des tests mais il est reparti. Mais bien évidemment, notre but est de pouvoir récupérer pas mal de joueurs gambiens. Si notre sélection gambienne n’arrive pas à atteindre le niveau des autres équipes africaines, c’est tout simplement parce que nos joueurs ne jouent pas dans les championnats importants et partent, quasiment tous, vers des destinations footballistiquement « exotiques », comme la Slovaquie, la Norvège, etc.
Aujourd’hui, qui est LA star du football gambien ?
On a Modou Barrow qui joue à Reading, en Angleterre. Je pourrais citer Musa Barrow qui est un attaquant qui évolue à Atlanta, un joueur très prometteur. Ou encore Steve Traore qui évolue au Clermont foot.
Cette édition sera un numéro spécial Sénégal / Gambie. Avez-vous des projets pour y investir ou créer des activités ?
Bien sûr ! Je suis actuellement sur un projet avec un joueur qui s’appelle Kylian Djéter. Il a déjà commencé à développer une académie et je compte m’associer avec lui. On est entrain de voir pour le projet de l’académie pour sortir des jeunes talents de Gambie car ils ne manquent pas. Ce n’est qu’une question d’organisation.
Si vous aviez un message à transmettre à la diaspora Gambienne qui va vous lire… ?
Je leur dirais de partir dans le pays pour le visiter, cela vous donnera des idées pour y faire des choses.
Si je vous dis le mots « ROOTS », cela vous évoque quoi ?
La couleur, la solidarité africaine… Dans votre magazine, tu peux voir tous les pays rassemblés et j’aime cette idée de rassemblement.
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