FABRICE NOUBOUDEM, fondateur de KYL’HAIR

“ Offrir un lieu qui permette de valoriser la coiffure et ma communauté afro-descendante. Faire un clin d’œil à l’Afrique, tout en restant très cosmopolite. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Fabrice Nouboudem, 37 ans, originaire du Cameroun. Je suis coiffeur et le fondateur de KYL’HAIR, un salon cosmopolite qui se veut autant caucasien qu’afro. On y traite tout type de cheveux.

Racontez-nous la genèse du salon et le début de cette aventure entrepreneuriale ?
Auparavant, j’étais un habitué de château d’eau. À force d’y aller et qu’on me rate trop souvent les contours, je me suis dit qu’il était temps que je fasse les choses par moi-même. Comme je suis perfectionniste, j’ai acheté une tondeuse. Et puis, de fil en aiguille, j’ai commencé à me couper les cheveux. Ça a commencé en 2006. Par la suite, j’ai coiffé des amis, ensuite des cousins et cousines… Au bout d’un moment, voyant que je commençais à gagner en popularité auprès de mes amis, j’ai commencé à coiffer des gens un petit peu « connus ». J’ai notamment coiffé l’équipe de basketball de Nanterre. Et puis, en 2014, j’ai décidé de mûrir ce projet et d’en faire ma profession. Alors je suis allé dans une école de coiffure (Olilor) et j’ai fait valoir tous ces acquis que j’avais depuis 2016. J’ai réussi à obtenir les deux diplômes dont j’avais besoin pour ouvrir le salon : le CAP et le BP. Depuis 2019, juste avant que le Covid ne nous tombe dessus, j’avais déjà le projet qui était finalisé. Il fallait juste entrer en contact avec les banques pour pouvoir financer le projet. Avec le confinement, ça a trainé une année et demie, et j’ai finalement pu commencer à faire mes travaux, ici, en 2021.

Que signifie le nom de votre enseigne, KYL’HAIR ?
« Killer », c’est un surnom que mon cousin m’avait donné étant plus jeunes, je ne me souviens même plus sur la base de quoi (rires). L’orthographe n’était bien sûr pas la même, j’ai juste remixé en ajoutant « Hair » à la fin. Je voulais un nom qui me ressemble, avec du sens. Mon credo, chez KYL’HAIR, est de vivre une expérience capillaire unique, une renaissance de vos cheveux !

Pourquoi ce choix d’ouvrir un salon mixte ?
D’emblée, je savais que je voulais un lieu mixte, pouvant recevoir des femmes et des hommes, mais pas dans un avenir aussi proche. C’était prévu pour le long terme. J’avais prévu de me lancer dans le barber parce que je suis plus à l’aise dedans mais, voyant qu’à ce moment-là il y avait beaucoup de concurrence, j’ai saisi l’opportunité de faire à la fois hommes et femmes. J’ai compris que les femmes sont la plus grosse clientèle dans le métier. Alors au lieu de remettre ça à deux ou trois ans, pourquoi ne pas tout commencer d’un coup, et voir où ça nous mène.

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La première chose qui frappe en poussant les portes du salon est le design. Un espace léché, lumineux et raffiné…
J’ai voulu faire un truc qui ne ressemble à aucun autre salon de coiffure à Paris. Quand j’ai pris cet endroit, il n’y avait que les murs en béton. J’ai dû penser – avec un architecte – à l’agencement de l’espace, du sol au plafond, en ajoutant ma touche qui était le bois, pour rappeler ma culture. Je viens de l’Ouest Cameroun, une terre où le bois ne manque pas. L’idée était d’offrir un lieu qui permette de valoriser, à la fois, la coiffure et ma communauté afro-descendante. Faire un clin d’œil à l’Afrique, tout en restant très cosmopolite.

Et vous traitez tout type de coiffures ? Par exemple, les locks ou, pour les femmes, les cheveux naturels, les tresses… ?
Pour l’instant, les locks et les tresses restent en prévision. Je suis dans un quartier (Nanterre Université, à deux pas de la Défense) où je m’adapte beaucoup à la demande. Pour un début, et pour tout chef d’entreprise qui démarre, il ne faut pas se lancer à perte. J’ai d’abord étudié le marché local. Ce qui était demandé, c’est que je fais en ce moment. Je fais les soins, brushings, coupes, transformations… autant sur les cheveux caucasiens que sur les cheveux afro. En ce qui concerne les tresses, c’est sur les cheveux naturels qu’on le fait. Et très peu de femmes demandent des tresses avec des rajouts parce que, j’aime bien le dire, beaucoup aujourd’hui sont fières de leurs cheveux et veulent vraiment les mettre en valeur. Beaucoup de mes clientes ne mettent pas de perruques, parce qu’elles sont fières de montrer que leurs cheveux représentent quelque chose de beau et puissant.

“ On se fera un plaisir de vous accueillir et vous servir à la hauteur de ce que vous êtes : des êtres humains et des personnes de qualité. ”

Si vous aviez un message direct pour nos lecteurs ?
Si vous voulez vivre une expérience capillaire vraiment unique, passez chez KYL’HAIR. On se fera un plaisir de vous accueillir et vous servir à la hauteur de ce que vous êtes : des êtres humains et des personnes de qualité. Notre volonté première est le souci que nous mettons dans l’humain. Je mets donc un point d’honneur à traiter chaque client avec beaucoup de valeur, afin qu’il se sente unique et privilégié.

Originaire du Cameroun, que cela représente-t-il ?
Le Cameroun représente ma base. Même si je ne suis pas vraiment attaché à un lieu ou un projet de vie, car je me considère un peu comme un homme itinérant. Je m’adapte à l’endroit où je suis, mais je ne peux pas oublier mes origines. C’est quelque chose de très important pour moi. Et surtout, les valeurs que j’ai héritées de mon mon pays et de mon ethnie ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. C’est ce qui m’a permis, aujourd’hui, de chercher à valoriser les gens. C’est ce qui m’a poussé à montrer à ma communauté et à mes proches, plus particulièrement la communauté camerounaise, qu’on peut faire des choses bien, qui ont de la valeur et atteindre des sommets.

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Prévoyez-vous, à termes, d’y développer votre activité ?
J’ai été agréablement surpris la dernière fois que j’y étais. J’ai vu que beaucoup de métiers à la personne se développent, et dans le bon sens. Là où je pensais qu’il manquerait de la formation, je me suis rendu compte que non. Beaucoup de Camerounais se sont formés et sont devenus experts dans ce domaine. Je pense que le marché camerounais est vraiment prêt à accueillir un salon comme Kyl’Hair. Notre qualité d’accueil, notre standing, les gens sont prêts à avoir un service comme le nôtre et à y mettre le prix. C’est ce qui me conforte dans l’idée d’ouvrir, un jour, une déclinaison de mon salon au Cameroun.

Si je vous dis « Roots », cela vous évoque quoi ?
La terre, le bois, mes racines, ce qui fait ce que l’homme est. Et je remercie aujourd’hui ma famille, mes « roots », qui ont compris et m’ont accompagné durant toute la phase de création de ce projet Kyl’Hair. Sans eux, je n’en serais pas là aujourd’hui.

KYL’HAIR : 36 Allée. de Corse, 92000 Nanterre

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