DÉSIRÉ KOSNAYE : Style advisor des célébrités U.S

Contrôle d’identité s’il vous plait ? 

Kosnaye dit Kos, 29 ans. Fashion consultant, style advisor & brand manager.

Comment tout a commencé pour toi ?

Fin Avril 2012, j’ai rencontré Cassie à une période où je faisais du placement de produits pour une marque de montre qui se nomme Quentin Carnaille (ndlr : la particularité de ces montres? Elles ne donnent pas l’heure, c’est un assemblage minutieux de mécanismes.). Je lui en ai offerte une, on a sympathisé puis son manager nous a invité au Festival de Cannes.
Sur place, Cassie nous présente à peu prés à tout le monde, mais plus spécialement à Derek Roche, le styliste de Puff Daddy, un ancien de chez Condé Nast.
Avec le temps, il prit l’habitude de me contacter pour me demander des conseils (c’est ouf de dire cela) et savoir quelles marques je recevais et/ou m’inspirais… Ce qui m’a permis aussi en 2015 de commencer à travailler avec Chris Brown. Son styliste avait entendu parler de mon travail et du fait que j’avais quelques exclusivités. Pour lui, j’ai donc organisé un showroom privé à Cannes pendant le festival et il a instantanément porté mes sélections. Ce même jour, son styliste m’explique que dans quelques jours ils seront à Los Angeles pour tourner un de ses clips en compagnie de Tyga et SchoolBoy Q et qu’ils auront besoin de mes services. Je me suis retrouvé propulsé à m’occuper de leur stylisme alors que je n’avais pas encore bossé sur un clip auparavant !
Pendant ce même séjour, je me rends chez Diddy pour travailler avec Derek. Quand j’arrive, il m’explique qu’il compte sur moi pour les BET Awards, le mois suivant. Je m’en souviendrai pendant longtemps, je m’occupais de Puff Daddy à ce moment, mais Chris Brown demandait mes services pour le même jour. Je n’en revenais pas, premiers Awards et je devais servir deux clients aussi prestigieux ; finalement, je restai focalisé sur le premier.
Fin 2015, j’ai travaillé sur la couverture de l’album Royalty de Chris Brown ainsi que sur 6 clips, tous nominés aux MTV VMA.
Depuis, je travaille pour plusieurs artistes, clips, concerts, red carpets… comme actuellement pour Puff Daddy et French Montana sur le Bad Boy Family Reunion Tour aux États-Unis.

Tu vas donc suivre le crew « Bad Boy » sur toutes ses dates ?

Je pourrais mais je ne ferai pas. La tournée démarre le 1 septembre et se termine le 4 octobre. Je m’y rendrais quand ils en auront le plus besoin, sur les dates stratégiques : NYC, Toronto et Miami. il y aura la fashion week de New-York, puis celle de Paris où je me rendrais, pour ensuite finir sur Vegas et Los Angeles.

Quelle était ta formation, et le métier que tu aspirais à faire ?

À la base, c’est le commerce international qui m’intéressait. Je n’aspirais pas à côtoyer ce milieu, cela est arrivé en provocant la chance. Ma “place” est majoritairement basée sur le bon feeling avec certaines personnes stratégiques, sur le fait que mon travail est apprécié et, par dessus tout, mon attitude. Raisons pour lesquelles je fus invité à la soirée de clôture du Festival de Cannes 2012 que Puff Daddy organisait. Une soirée qui fut significative. Cette nuit-là, on ne comptait pas les personnalités, et en parlant avec le coiffeur de Puff Daddy, celui-ci m’a très clairement dit que tous ces gens ont du succès, sont aisés …et que ma présence n’était pas le fruit du hasard. Cette nuit a provoqué le déclic.

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Du coup, quels sont tes projets à court et moyen termes ?

Pour l’instant je continue dans cette voie, je dois gagner en visibilité. En parallèle, je travaille sur une application mobile. Ce domaine, techniquement parlant, n’est pas le mien, et je suis à la recherche de développeurs compétents. En plus de cela, je m’occupe de la carrière de mon neveu qui vient de remporter prix du meilleur acteur au Festival des Short Movies 2016 (courts métrages) à Barcelone…

Donc en fin de compte, tout ton business est basé aux Etats-Unis ?

Les rares artistes français avec lesquels j’ai tenté de construire une relation n’ont pas donné suite pour des raisons qui leur sont propres. Les américains fonctionnent au coup de coeur, sont à l’écoute et se donnent les moyens pour atteindre leurs objectifs.

C’est surtout pour des produits français que l’on fait appel à toi ?

Français et européens. Il y en a d’autres qui font de la qualité et sont créatifs. On peut d’ailleurs s’en apercevoir avec les marques nordiques comme Acné, Han Kjobenhavn, Barbara I Gongini, Astrid Andersen

Quel est ton état des lieux de la mode américaine ?

Il y a un énorme changement. Los Angeles, par exemple, devient le nouvel épicentre de la mode moderne en terme d’influence.

Le temps où la qualité primait sur l’influence est bel et bien révolu.

Il suffit de regarder le raz-de-marée créé par les produits Yeezy, qui sont à mon humble avis une insulte au savoir faire en terme de qualité. L’influence prend le dessus, malheureusement pour les marques qui font du qualitatif.New-York, c’est un pêle mêle, loin d’être la ville qui m’inspire le plus, une scene différente, un monde décalé, à 1000 lieux des institutions françaises.

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Si je te dis le mot “ROOTS”, cela t’évoque quoi ?

Déjà, joyeux anniversaire pour les 5 ans ! Et puis « Roots », ce sont les racines, tout bêtement. Là tout de suite à chaud, cela me fait penser à Kunta Kinté et me renvoie au terme « kémit ». C’est un rappel à l’Histoire RÉELLE du continent.

Édition : ROOTS n°16