Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
R : Chikho Nkatudi alias Roulyo, 33 ans, originaire du Congo RDC.
B : Bonheur Baloula, 38 ans, originaire du Congo Brazza et de l’Angola.
Revenons sur vos parcours…
R : J’étais commercial dans une structure spécialisée dans les énergies renouvelables : pompe à chaleur, isolation, chauffage. Mais j’avais déjà cette envie future de monter entreprise de transport de personnes dans le luxe et de bien m’entourer.
B : Ces dernières années, j’ai eu plusieurs vies. Avant la création du Beau Carrosse, j’étais dans l’entrepreneuriat, j’avais une agence évènementielle dans laquelle je proposais de la location de véhicule de prestige, mais sans chauffeur. Je proposais de la conciergerie de luxe et proposais divers prestataires pour les mariages ou services à la personne. Par la suite, j’ai eu un déclic. J’ai voulu apprendre à me connaître et je suis entré dans le développement personnel. J’ai étudié la religion, la philosophie, les différents courants du développement personnel et cela m’a amené à coacher au sein d’une association, bénévolement pendant 6 ans, des particuliers dans un développement personnel approfondi et ensuite consulting en développement d’affaires où j’ai coaché des professionnels.
Pourquoi avoir décidé de vous lancer en duo ?
R : Beaucoup de personnes pensent que nous sommes frères ou cousins, alors que pas du tout. Nous ne nous connaissions pas de longue date mais cela a été un coup de foudre professionnel ! Le destin a fait en sorte qu’on puisse se connaître par le biais des réseaux sociaux. De mon côté, je faisais de la conduite de berline de luxe, par passion. En parallèle, je passais l’examen pour être gestionnaire de capacité de transport afin d’ouvrir une structure et mettre en place une équipe de chauffeurs professionnels car nous sommes dans un domaine d’activité réglementé. C’est ainsi que Bonheur est venu à ma rencontre. On a discuté, il m’a fait part de ses différents projets et le feeling est immédiatement passé. Cela va faire maintenant 1 an et demi que nous sommes sur ce projet mutuel : Le Beau Carrosse.
B : Quand on a commencé, j’étais en train de relancer ma structure : Bonheur & Co. C’était tout un état d’esprit. Lorsque j’ai connu Roulyo, il était également en train de mettre sur pieds sa propre structure. Dans Bonheur & Co, le premier pôle était justement la location de voitures, j’ai donc décidé de mettre cela de côté et on s’est associé pour créer le Beau Carrosse.
Pouvez-vous nous décrire ce que propose le Beau Carrosse ?
R : Le nom Le Beau Carrosse parle de lui-même. Nous sommes dans le prestige à l’état pur. Nous avons tendance à parfois mélanger luxe et prestige. Le luxe, ce sont des véhicules que monsieur Tout-le-monde peut avoir, alors que le prestige se résume, selon moi, à trois marques : Rolls Royce, Bentley et Maybach. Mercedes, c’est du luxe, alors que Maybach est la gamme de prestige de ce même Mercedes. En ce qui nous concerne, nous sommes positionnés uniquement sur le prestige avec les 3 marques que je viens de vous citer, ainsi qu’une gamme de sportives : Lamborghini, Ferrari et Maserati.
Et il s’agit de mise à disposition avec chauffeur ?
B : L’idée était de rendre le rêve que suscite ce genre de voitures de prestige accessible au plus grand nombre. Nous avons décidé de partir sur de la location de prestige avec chauffeur, ainsi que pour les sportives Lamborghini ou Ferrari. Vous avez des personnes qui peuvent se payer ce rêve mais qui n’ont pas la capacité bancaire pour faire des cautions. Vous avez également des personnes qui, lors de leurs événements (mariages notamment), ne veulent pas conduire ou alors d’autres qui n’ont tout simplement plus de permis de conduire (rires).
On pourrait croire que la mise à disposition avec chauffeur est plus adaptée aux véhicules type Bentley, mais qu’en est-il pour les sportives ?
B : Cela fonctionne également avec les sportives. Dans ce cas précis, il s’agit souvent d’accompagnement, cela va être de la conciergerie de luxe. C’est avant tout destiné aux personnes qui veulent se déplacer dans un véhicule de rêve mais qui n’ont ni le temps ou l’envie de le conduire.
Avez-vous une cible principale que vous cherchez à développer ?
B : Nous avons tout d’abord ciblé le créneau des particuliers, notamment celui des futurs mariés. Par la suite, l’idée était de nourrir une expertise et se développer dans le B2B en bossant avec les artistes, les personnalités venant sur Paris et les businessmen internationaux, notamment Africains, en transit dans la plus belle capitale du monde.
Que représente pour vous le « K » ongo ? Prévoyez-vous d’y étendre vos activités ?
R : C’est un pays avec beaucoup de richesses. J’ai grandi avec une maman congolaise. Je parle lingala. Rien que pour représenter ma mère et mon pays, j’ai envie d’œuvrer pour ma terre natale et c’est clairement une de mes ambitions, à long terme.
B : Ma maman étant de l’Angola, mon papa du Congo Brazza et mes filles du Congo Kinshasa, je suis particulièrement sensible à cette appellation du Kongo avec le grand « K ». Je navigue dans cette symbolique, sans oublier tous les autres pays qui font partie de l’hémisphère Kongo. J’ai appris à être un citoyen du monde dans sa globalité, j’essaye donc d’observer les choses de façon globale, et pas seulement au niveau du Kongo. Je souhaite d’abord œuvrer solidement, ici, avant de pouvoir dupliquer sur le continent.
Que peut-on vous souhaiter pour 2019 ?
R : Que du bonheur ! La première année était l’année de rodage mais, pour 2019, on s’est fixé des objectifs élevés et on va clairement monter en puissance.
B : Le Beau Carrosse jouit de l’image de Rolls Royce, Bentley… On a la chance d’avoir de très bons fournisseurs. Les gens se demandent où nous dénichons ces voitures. Lorsque l’on est entrepreneur, il y a deux stratégies : soit vous avez l’argent, soit vous savez faire en sorte que les gens vous fassent confiance. Bientôt, le Beau Carrosse sera une centrale globale de réservation haut de gamme.
Un souvenir en particulier lors de votre première année et demi d’activité ?
B : J’ai beaucoup de mariés qui m’ont marqué. Étant dans le développement personnel, j’ai déjà eu à coacher des mariés bénévolement, parce que j’aime cela. J’ai souvent été ému par les mariés. Une fois, j’ai eu deux couples que j’avais reçu pour le même jour et qui voulaient absolument que je sois leur chauffeur et que je les coache pour leur mariage. Il fallait choisir et ce n’était pas évident. Le couple que j’ai choisi a insisté pour que je ne dise pas que je suis le chauffeur, mais un ami. Le marié considérait que je faisais partie de la famille et m’a alors présenté à ses parents !
R : Étant donné que nous sommes dans la location de véhicules de haut standing, nous avons développé une grosse clientèle dans le mariage, nous avons pas mal d’anecdotes à ce sujet. Aujourd’hui, nous arrivons à toucher toutes les communautés : afro, maghrébine, kurde, pakistanaise, juive… et cela permet à chaque fois de découvrir des nouvelles cultures.
Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?
R : Roots, c’est la famille. Je pense aussi au groupe de hip-hop américain.
B : C’est la famille aussi. La racine, c’est le pont qui unifie, c’est ce qui va créer le lien au plus profond.
Édition ROOTS Kongo
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