KELLY KAMEN : L’aventure MIA Kosmetics

Contrôle d’identité s’il vous plait ? 

Je suis Kelly Kamen, d’origine camerounaise, j’ai 28 ans et je suis la fondatrice de la marque MiaKosmetics en parallèle à mon activité de consultante. J’ai créé MiaKosmetics officiellement en décembre 2015.

Quel est ton cursus ?

J’ai eu un BAC+ 5 ans en Ingénierie cosmétique. Avant cela j’ai travaillé pendant deux ans en assurance qualité cosmétique et pharmaceutique.

Un projet de longue date ?

J’avais ce projet depuis 10 ans et j’ai orienté mes études en fonction. L’idée était d’aller un peu plus loin que simplement sous-traiter les produits. Je voulais vraiment savoir ce qui se passait derrière un packaging et comprendre l’ensemble de la chaîne de fabrication.

Aujourd’hui, il y a énormément de produits sur le marché, quelle est ta valeur ajoutée ?

Je voulais apporter une touche africaine. J’ai toujours voulu créer une marque pour l’Afrique, avec une réelle volonté d’apporter ma pierre à l’édifice du développement du Cameroun en particulier, et de l’Afrique en général. Je savais que sur le marché occidental l’offre était pléthorique avec une très forte concurrence, mais qu’il y avait encore des choses à faire chez nous.

MiaKosmetics propose des produits pour la peau. Peux-tu nous décrire ta gamme ?

On a décidé de se lancer dans des produits de soins pour la peau : corps et visage. L’idée était d’avoir une marque disponible en parapharmacie et pouvoir concurrencer des marques comme Bioderman ou Avene sur le long terme. On a travaillé sur des produits sains, hypoallergeniques, mais avec cette petite touche où l’on voulait mettre en avant des actifs typiquement africains. Nous avons travaillé sur des huiles ancestrales : l’huile de palmiste, très connue au Cameroun et qu’on appelle le manianga, l’huile de marula, très utilisée en Afrique du Sud et l’huile de moringa, plébiscitée au Sénégal. Nous vous proposons un tour de l’Afrique avec nos produits, avec la représentation de l’Afrique centrale, l’Afrique australe et l’Afrique de l’ouest. Nous avons également joué sur les visuels. Les packagings sont inspirés du tissu pagne wax car nous voulions que nos produits, bien qu’’élaborés z éc des standards internationaux, gardent une essence africaine, tant à l’interieur qu’à l’exterieur.

Quels ont été les étapes pour la création de cette marque, quand on est une jeune femme de 27 ans ?

J’ai travaillé pendant deux ans en tant que consultante aussi pour mettre de l’argent de côté. Au départ, on pense pouvoir compter sur les tontons qui ont un peu de moyens. Quand tu proposes ton projet, on te répond “oui, oui” mais rien ne se passe. J’ai donc décider de diviser mon salaire en deux : la moitié épargnée pour le projet et l’autre moitié pour vivre. J’ai donc décidé de ma lancer par moi-même sur fonds propres. Là, je vais donc quitter mon emploi pour me consacrer à temps plein sur la marque car j’ai besoin d’être présente un maximum au Cameroun. La marque est aujourd’hui commercialisée à Douala et Yaoundé avec 25 points de vent et on travaille pour en avoir une trentaine à la fin de l’année. L’idée sera aussi de travailler avec des parfumeries pour élargir le spectre de distribution, mais cela demande d’être sur place.

Énormément de jeunes rentrent en Afrique lancer leur star t up. L’aventure africaine correspond-t-elle à l’idée que tu t’en faisant au départ ?

Je n’étais pas du tout préparée et pensais pouvoir gérer les choses à distance. En France, les choses peuvent se régler par mail ou téléphone, sans même avoir à rencontrer son interlocuteur, et une confiance dans les relations professionnelles peut tout de même s’installer. Au Cameroun, c’est absolument impossible. Si tu n’es pas sur le terrain, les affaires n’avanceront pas. Il faut participer à des event émets locaux, être au contact du client, être présents dans les tontines pour présenter son produit, etc.

Quel a été l’accueil du produit auprès du public Camerounais ?

Il a été doublé. Premièrement, le prix qui n’était pas forcement accessible pour tous, en nous positionnant moyen-haut de gamme. Mais dans un deuxième temps, une fois le produit testé par la clientèle, nous avons d’excellents retour. Aujourd’hui, tous nos clients sont satisfaits, le produit plait de par son authenticité, sa qualité et son originalité aussi bien dans les packagings que dans le choix de nos actifs africains. Nous sommes désormais en train de travailler sur des formats qui seront plus accessibles aux bourses un peu moins aisées. Note première gamme comportait des produits de 500ml, nous allons bientôt proposer une offre en 300ml pour avoir des prix de 5 ou 6000 fcfa afin d’élargir notre clientèle, ainsi qu’une gamme de savon aux alentours de 2000fcfa, à la portée de tous. Et enfin, une trousse, avec trois produits pour un montant global de 10000 fcfa, afin d’être accessible au plus grand nombre.

Que peut-on te souhaiter pour 2017 ?

D’être présente en Côte d’Ivoire, au Gabon et d’ici fin 2017 au Nigeria.

Si je te dis le mot Roots…

Un rêve, une ambition, un challenge qui paye 5 ans plus tard.