Les femmes sénégalaises ont leurs petits secrets pour rendre les hommes fous. L’un d’entre eux est un parfum : Le thiouraye. Appelé wusulan au Mali, le thiouraye est un produit que l’on consume comme de l’encens sur des braises pour parfumer les vêtements… ou charmer l’être aimé.
Adame Ba Konaré, ex-Première Dame du Mali et militante de la cause des femmes consacre un livre au wusulan qui s’intitule Parfums du Mali : dans le sillage du wusulan, aux éditions Jamana en 1993. Dans cet ouvrage, elle nous emmène à la découverte du charme et savoir érotique des femmes du Mali.
La recette du Thiouraye
Très simple, vous aurez besoin de très peu d’ingrédients: herbes, huiles et résines. Les herbes et résines sont pilées et recouvertes au préalable d’une base alcoolique. Evaporez le tout, puis recouvrez cette matière parfumée d’huiles odorantes. Après une longue macération, la matière est brûlée sur les braises.
Le thiouraye chez les femmes sénégalaises est indissociable du désir de séduction. Les effluves de ce parfum sont connus pour éveiller le désir et les sens de l’homme. Utilisé en parfum d’ambiance ou corporel, il reste le produit de séduction par excellence. Les secrets de fabrication de ce parfum sont jalousement gardés et transmis à la jeune fille au moment du mariage comme le voudrait la tradition.
Petite anecdote
Pour dissuader les jeunes filles curieuses et impatientes de le tester, on dit au Sénégal et au Mali que la jeune fille qui le fait aura du mal à trouver un mari. Donc seules les femmes mariées doivent, en théorie, se parfumer d’encens.
Le thiouraye, tout un rituel
Avant la nuit tombée, pour parfumer ses vêtements, la femme s’empare de son djandjigui (encens très fins et coûteux). Elle pose alors ses vêtements dans un panier d’osier et, le soir venu, l’encens libèrera toutes ses fragrances.
Le thiouraye, fragance made in Sénégal, demeure encore l’un des derniers bastions des rituels de beauté traditionnels du pays de la Teranga !
Par Marie-Pierre Boulé
Édition ROOTS n°21 & 22 – Spécial Mandé & Djolof
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