La femme d’influence est celle qui va maximiser les 5 pôles :
la beauté (l’apparence), le pouvoir, l’argent, le savoir et l’amour.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Sarah Yakan, 31 ans. Je suis d’origine guadeloupéenne et camerounaise. J’ai fondé Femme d’influence, il y a 5 ans, une plateforme qui compte aujourd’hui quasiment
1 millions d’abonnées.
Femme d’influence, c’est quoi ?
Femme d’influence est un média féminin de développement personnel pour les femmes. Au départ, je l’ai créé pour valoriser la femme noire par le biais des visuels motivateurs et puissants. L’idée était de booster la confiance en soi à travers nos sujets traités : professionnels, personnels, amoureux… Nos posts abordent également des problématiques de bien-être, de développement personnel et d’apparence.
La femme d’influence est celle qui va maximiser les 5 pôles :
la beauté (l’apparence), le pouvoir, l’argent, le savoir et l’amour. Quand je parle d’amour, il s’agit de trouver la personne idoine pour nous accompagner dans notre accomplissement.
Au-delà du magazine, vous avez désormais un volet évènementiel…
Effectivement. On a commencé en organisant des masterclass. Nous étions curieuses de rencontrer notre communauté, la voir en réel… Nous avons parlé de tous les sujets traités sur nos réseaux, mais les questions tournaient surtout autour de l’épanouissement professionnel. Entourées par des coachs, nos futures femmes d’influence ont pu bénéficier de conseils sur le développement de leur leadership. Ma première surprise fut de constater que notre communauté était beaucoup plus métissée et éclectique que ce que j’avais presuppose. Ce constat m’a donc poussé à réadapter notre ligne éditoriale et nos visuels afin d’englober les femmes dans toute leur pluralité, même si l’objectif de base reste l’émancipation de la femme noire.
Quelques temps après nos premières masterclass, nous avons organisé Couple d’influence. Un évent exclusivement dédié à la thématique de l’amour et du couple, avec la présence de la fameuse avocate et coach américaine : Lynn Candace Toler.
Le 7 Mars 2020, nous avons fait une Pyjama party, où a pu parler de tout ce dont on parle dans une véritable pyjama party entre copines. On a discuté d’amour, de mecs, de sexe, de bien-être, de réussite… 300 participantes étaient conviées à l’espace Charenton, toutes en pyjama !
Les évents Femme d’influence se sont exportés sur d’autres territoires. Quelle est votre stratégie de développement ?
Nous avons fait des évènements en Belgique, Martinique, Haïti et à la Réunion. Ils nous ont permis de rencontrer une cible vraiment très différente de celle que nous côtoyons, plus régulièrement, en métropole. D’un pays à l’autre, on constate que les gens n’ont pas du tout les mêmes besoins, ni les memes attitudes. Par exemple, aux Antilles, les filles sont moins timides, elles se confient plus sur leurs problèmes. Là-bas, c’est beaucoup de problèmes d’amour, très peu de femmes sont célibataires et elles rencontrent de nombreux problèmes de couples. En France métropolitaine, au contraire, les interrogations vont davantage être d’ordre professionnel, les femmes veulent s’accomplir au travail. Selon le pays où on se rend, nos masterclass vont devoir s’adapter aux besoins. Quant à l’Afrique, c’est à venir. Mais cela demande des moyens supplémentaires et du temps pour trouver les personnes de confiance.
Nous sommes dans l’ère du “woman empowerement” et des “boss ladies” parfois auto-proclamées. Comment expliquez-vous le succès de Femme d’influence face à la pléthore d’autres plateformes dans le même créneau ?
Je pense que c’est grâce à notre forte identité de marque. Il faut savoir se différencier visuellement, que nos posts sur les réseaux sociaux soient identifiés Femme d’influence, dès le premier coup d’oeil. Par ailleurs, nous avons réussi à proposer du contenu qui comblait une attente, un besoin, en abordant des themes auxquelles s’intéressent les jeunes femmes d’aujourd’hui.
Nous avons su innover et ne pas avoir peur de parler de certains sujets jugés tabous comme l’argent, le pouvoir, le leadership…
Quels sont vos objectifs pour l’année 2021 ?
Mon premier objectif est d’augmenter mon chiffre d’affaires, comme tout le monde, je pense (rires) !
Le deuxième est de créer une application. J’ai remarqué que depuis 1 ou 2 ans la fréquentation du site a baissé. Je pense que c’est lié au fait que les gens sont plus sur leurs téléphones, les réseaux sociaux ou les applications. Donc je veux créer une application qui va contrebalancer ce problème. Cela me permettrait aussi d’être plus indépendante vis-à-vis des réseaux sociaux. Je me suis déjà faite pirater 2 fois mais, heureusement, j’ai pu récupérer mes comptes Instagram et Facebook très rapidement. Cela peut arriver à nouveau et si, demain, je n’ai plus accès à mes comptes, je pourrai toujours maintenir le contact avec ma cible via mon application, avec des newletters adressées à ma base de données.
Que représentent les Caraïbes pour vous ?
C’est mon origine. Lorsque j’y retourne, je me sens chez moi. Le fait d’être proche de ses racines est important, mais il est encore plus important d’agir, d’apporter pour son pays. Mon objectif est donc d’oeuvrer à la valorisation de la femme d’influence caribéenne.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora ?
Poursuivez vos projets, pensez-y, visualisez-les, visionnez-les et ensuite accomplissez-les !
Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ?
La fierté de soi et de ses racines.
Édition ROOTS spéciale Karayib & Afrique Centrale
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