SARAH MBYAL : Fondatrice de TOP DES TOPS

“Blanchiment dentaire, lifting fessier, perte de poids par des machines, épilation définitive au laser, micro-blading… Je veux être la première à installer cela à Kinshasa.”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Sarah Mbyal, 26 ans, originaire du Congo Kinshasa. Je suis chef d’entreprise de la société Top des Tops, et en parallèle à cela, je suis voix off pour des films afro.

Quel est le champs d’action de Top des Tops ?

Nous sommes spécialisés dans la beauté et l’esthétique. Nous faisons des cils, extension de cils, blanchiment dentaire, épilation, micro blading, lifting fessier, lipo-cavitation… Nous donnons également des formations pour ces différentes activités et effectuons la distribution pour certains de mes produits, notamment les cils.

Tu as démarré très jeune, il y a 5 ans, à l’âge de 21 ans. Comment as-tu réussi cette prouesse ?

Je sortais de formation BTS MUC (Management des Unités Commerciales), en région parisienne. Je n’ai pas fini ma deuxième année, du coup il fallait que je fasse quelque chose. Je suis allée chez Sephora et cela m’a donné un goût prononcé pour l’univers de la beauté. Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’être formée gratuitement. C’est de là que tout a commencé. Au début, je ne prenais pas cela au sérieux, je faisais des prestations par ci par là auprès de mes amies, histoire de ne pas perdre pas la main sur ce qui m’avait été enseigné. J’étais sur un marché tout neuf : l’extension de cils avec la méthode du « un à un ». Il y a eu un énorme engouement, et comme je n’arrivais plus à gérer à la fois mon poste chez Sephora et la demande croissante de clients pour de l’extension de cils, j’ai dû me décider à démissionner de mon poste, alors qu’on me proposait de passer responsable en vu de mon diplôme de manager. Finalement, je me suis lancée en décidant d’y aller à fond et de faire les choses correctement. J’ai travaillé 2 ans à la maison, et cela devenait compliqué. Il y avait de plus en plus de monde et je n’arrivais plus à recevoir convenablement à domicile. J’ai loué un espace dans un premier salon. Le salon a dû fermer, j’ai alors trouvé un second établissement et cela se passait toujours aussi bien. J’avais 3 fois plus de clientes et je me suis retrouvée à embaucher une assistante et deux esthéticiennes. Le temps était donc venu d’ouvrir mon propre institut. Étant donné que je gagnais de plus en plus en notoriété, je me suis dit qu’il fallait que je commence à faire de la formation car énormément de personnes me demandaient de leur apprendre mes méthodes. La réflexion fut alors de me dire que si je forme ces personnes, pourquoi les rediriger vers des marques pour acheter leur matériel ? Et, de là, j’ai lancé ma marque de cils Top des Tops et je suis devenue distributrice.

D’où vous est venue cette envie d’exporter votre concept au Congo ?

L’année dernière (2017) je suis venue au Congo pendant une semaine, pour la première fois de ma vie. J’étais là pour assister à un mariage et tout le monde me demandait des prestations. Je n’avais prévu que du matériel pour mes amies et j’ai regretté de ne pas en avoir plus. C’est ainsi que, pour 2018, je me suis décidée à faire un African Tour. J’ai fait le Cameroun, le Gabon et il allait de soi que je devais clôturer par le Congo. Je suis venue à Kinshasa cet été, ça a bien fonctionné, et j’ai alors pris la décision d’y ouvrir un institut permanent. Je suis en plein dedans. Je compte m’installer à Kinshasa et en profiter pour faire quelques aller-retours à Brazzaville pour des prestations ponctuelles d’une semaine.

En quoi vous démarquez-vous de l’offre existante au Congo ?

La seule activité qui existe déjà, à Kinshasa, ce sont les cils. Je me démarque, par rapport à ce qui se fait en local, de par la qualité. Ici, généralement, ce sont les Chinoises qui travaillent, avec des prestations « bâclées » en utilisant de faux cils, alors que moi, je suis dans l’extension de cils. Ensuite, au delà des cils, toutes mes autres prestations sont inédites au Congo : blanchiment dentaire, lifting fessier, perte de poids par des machines, épilation définitive au laser, micro-blading… Je veux être la première à installer cela à Kinshasa.

“J’ai commencé sans avoir de prêt, j’ai dû tout autofinancer, économiser un maximum, travailler du lundi au dimanche, je me sacrifiais énormément. J’ai eu une détermination têtue.”

Vous êtes très suivie sur les réseaux sociaux, boostée par énormément d’influenceuses. Quel a été le secret de votre réussite ?

Les bloggeuses et instagrameuses ont été des coups de pouce. Mais le vrai secret pour réussir mon entreprise est la qualité que j’ai donné à mon service, notamment l’accueil et mon sérieux. J’ai réussi à fidéliser une forte base de clientes et c’est ainsi que mon nom s’est répandu. Autre point, je pense avoir pu franchir toutes ces étapes grâce à ma détermination et mon courage. On aurait pu donner cette opportunité à d’autres femmes qui se seraient retrouvées face à certaines barrières – car il y a bien sûr eu énormément d’épreuves – et se seraient découragées. J’ai commencé sans avoir de prêt, j’ai dû tout autofinancer, économiser un maximum, travailler du lundi au dimanche, je me sacrifiais énormément. J’ai eu une détermination têtue. Par exemple, en venant à Kinshasa cet été, beaucoup ont essayé de me décourager : « ni va pas, ce n’est pas le moment, c’est la crise, la situation est instable, etc ». Je ne les ai pas écoutés, tout s’est bien passé et aujourd’hui je vais réaliser mon rêve d’ouvrir un institut au Congo.   

Que représente le Congo dans la personne que vous êtes devenue et aspirez à devenir ?

C’est mon deuxième passage ici, mais j’ai l’impression d’y avoir toujours vécu. Quand j’étais en France, j’avais mes petites habitudes mais je suis une Congolaise à 100%. J’ai un style de vie à la congolaise, la grande majorité de mes amies sont originaires du Congo, je parle lingala, la musique que j’écoute, etc. Ma vie, c’est le Congo. Je sais que je viendrai avec des prestations de qualité, de la création d’emplois…  Et, étant née en Europe, cela me tenait à cœur de faire quelque chose pour mon pays d’origine.

Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?

Je pense au Congo, au Bas-Congo, à Kwitit le village de mes parents. Cela me fait penser également à la première fois où j’ai mis les pieds au Congo. C’est un sentiment unique, une paix intérieure.

IG : @topdestops_eyelashes  –  FB : latopdestops

Édition ROOTS Kongo