Autrement appelé « Empire Aksoumite », le Royaume d’Aksoum était situé dans le nord-est africain, considéré depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui comme un des États les plus prospères et commerciaux d’Afrique.
Les rois Aksoumites portaient le titre de ngś ngśt (roi des rois), qui devint plus tard dans la langue guèze negusä nägäst ou tout simplement négus.
C’est vers le 1er siècle avant Jésus-Christ que le Royaume d’Aksoum voit le jour au nord de l’Ethiopie, de Djibouti et de l’Erythrée, un point culminant au carrefour de toutes les routes de navigations, principalement commerciales.
À cette période, il n’est encore que l’une des petites entités politiques qui ont réussi à émerger après l’explosion du Royaume de D’mt (Damaat).
Pendant environ 200 ans, ce nouveau royaume va doucement prospérer grâce à son emplacement avantageux.
Mais c’est au 1er siècle après Jésus-Christ que le royaume d’Aksoum assoit son hégémonie.
Fort d’une superficie d’1 250 000 km2 qui s’étend alors jusqu’au Soudan, à l’Egypte ou encore à l’Arabie Saoudite, le royaume a bâti sa puissance autour de sa maîtrise des zones maritimes de commerces entre l’Empire Romain et les Indes, de la vente de minerais ainsi qu’autour de ses fortes connaissances en culture agricole.
La création de sa langue (le guèze) ainsi que de sa monnaie vers le IIIe siècle seront les facteurs premiers qui mettront le royaume d’Aksoum sur un piédestal. Cette langue et cette monnaie ne se limiteront pas aux frontières des pays aksoumites, car on les retrouvera jusqu’en Inde, afin de faciliter tous les échanges commerciaux.
Sur la scène internationale, sa capitale Axoum a la même puissance que des villes comme Constantinople, preuves que l’on retrouva dans des écrits de poètes et philosophes perses ou encore byzantins.
La conversion au christianisme du Negus Ezana au IVe siècle fait d’Aksoum le deuxième empire à embrasser cette religion après l’Empire Romain, et le premier empire à brasser les trois plus grandes religions monothéistes en son sein.
Mais c’est l’expansion de l’Islam dans l’empire qui provoquera doucement son déclin car à une époque où la concurrence arabe était très forte sur les mers, Aksoum perdit d’abord son contrôle sur le Yémen, puis sur toutes les zones maritimes importantes. C’est à ce moment-là également que se font sentir les surexploitations agricoles, créant de lourdes famines poussant les populations à migrer vers les hauts plateaux, quittant ainsi les zones de pouvoir.
La vraie fin de l’Empire d’Aksoum arrive à la mort de Del Na’od, le dernier empereur aksoum, au moment de la montée d’une nouvelle ère guidée par la dynastie Zagoué vers le XIe siècle.
Les ruines massives d’obélisques monolithiques, stèles géantes ou tombes royales témoignent aujourd’hui encore de la grandeur passée de cet ancien royaume africain trop méconnu du grand public.
Édition : ROOTS n°17
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