Plusieurs programmes scolaires africains les présentent comme tels : « Les Pygmées sont des hommes de petite taille qui vivent de la chasse, de la cueillette et de la pêche. »
Difficile de parler d’une définition erronée, car il s’agit bel et bien de la vérité.
Ce peuple d’Afrique Centrale jouit d’une renommée ancestrale au cœur de la forêt équatoriale. Une forêt dont il est l’autochtone. Disséminée le long de l’équateur, en plusieurs groupes ethniques, la population pygmée est perceptible dans plusieurs pays de la sous-région d’Afrique Centrale, notamment le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda… Pour eux, la forêt n’a plus le moindre secret. Plantes médicinales rares, vertus curatives de la verdure, techniques de subsistance dans la nature, ils maîtrisent tout cela à coup sûr. Au-delà la particularité de leur habitacle forestier où maisons et vêtements sont très souvent confectionnés à base de feuilles, il faut dire que leur taille constitue l’une de leur singularité. Ne dépassant pas souvent le mètre 50 pour la majorité, rien à voir avec le nanisme, leur nom « pygmée » est tout justifié.
Saviez-vous qu’en grec, il signifie : « Haut comme le poing » ?
Un peu comme leurs cousins les Aborigènes, leur entourage leur cause de la peine. Bien que classés comme étant des minorités à protéger, d’aucuns semblent profiter de leur vulnérabilité. Abusé par des populations « civilisées », l’Homme pygmée est on ne peut plus fustigé, stigmatisé. Maltraitance, filouterie, escroquerie, abus sexuel, professionnel et autres sont très souvent au chapitre de leurs dénonciations. La faute, peut-être, à leur faible taux de scolarisation, qui leur vaut souvent d’être l’objet de tas de dérisions. Souvent expropriés, ils voient très souvent leurs villages dévastés pars la déforestation.
Cependant, derrière cette vulnérabilité voilée, il n’en demeure pas moins que les Pygmées sont craints. En digne seigneurs de la forêt, leur maîtrise accrue du mystique leur vaut une réputation unique. Maladies incurables, secours impensables, actions mystiques et magiques sont le propre de ces hommes uniques.
Dire donc du Pygmée qu’il est primitif serait plutôt abusif. Il s’agit d’une vérité qui en réalité est aujourd’hui dépassée. L’Homme pygmée a énormément changé, il a bel et bien évolué.
Édition ROOTS Afrique Centrale
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