PEULHS, les nomades de l’Ouest

Flatté pour la beauté présumée de ses femmes, on ne parle pas de peuple peulh, mais bien des peuples Peulhs. Ayant pour beaucoup gardé les traits des anciens Egyptiens, l’histoire des Peulhs s’est diffusée à travers l’Afrique par un nomadisme – en compagnie du bétail – sur la plus grande partie du Sahel. Des ethnies peulhs, vous en croiserez de l’Ouest de l’Afrique jusqu’au Nord-Cameroun. Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Togo, Bénin, Nigeria Sénégal, Guinée, Guinée Bissau, soit un total de plus de 15 millions de locuteurs. Pourtant leur origine est floue. Certains émettent l’hyposthèse de racines remontant à la région lybio/syrienne, d’où la clarté de peau et la finesse des traits, caractéristiques de nombreux Peulhs. Les ainés transmettent aux plus jeunes et la responsabilité de l’éducation de l’enfant est confiée à l’ensemble du groupe. Contes et chants dictent cet enseignement oral. Principalement narrés par les femmes, ils dévoilent l’histoire du peuple, ses vertus, ses exploits. Les principes véhiculés vont tendre vers la recherche de la beauté, la discretion, la sagesse, tout ceci faisant parti du pulaaku, sorte d’en- cyclopedie des règles de la «pulanité». «En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle». C’est ainsi que s’exprimait l’illustre Hamadou Ampâté Bâ, dont l’œuvre d’une vie restitue la mémoire des peuples Peulhs. Grâce à lui, le pont est fait entre modernité et tradition, oral et écrit. Côté alimentation, le lait (sous toutes ses formes) est un élément récurrent du quotidien, alors que la consommation de viande (bœuf surtout) a vocation à l’exception. On citera le komboïri, une soupe au lait qui est un plat typique. De même que pour les soninkés, les peulhs ont hierarchisé la société en castes de trois niveaux, avec les nobles (Duroobe, et Jaawambe), les artisans castés que sont les grios, musiciens, coodonniers ou forgerons, et enfin les serviles, dont le nom diverge selon les regions.

Édition : ROOTS n°3