«Kinshasa La Belle», comme on la surnomme est parmi l’une des villes les plus atypiques d’Afrique Centrale, depuis des générations, par sa culture musicale unique, son style architectural, mais surtout par ses habitants, «les fameux kinois». Depuis une décennie, la ville de KINSHASA est un carrefour, une terre d’accueil, pour les nombreux Congolais venus de toutes les régions. On parle d’un exode rural très important (environ 400 000 habitants en 1960 pour environ 11 millions en 2010). Forte d’une superficie de 2 345 410 km, KINSHASA est devenue une ville multiculturelle, un peuple cosmopolite, avec des habitants d’origines diverses: congolaise, mais aussi libanaise, chinoise, indienne, rwandaise, angolaise et en provenance d’Afrique de l’Ouest… Tous ces facteurs font du Kinois actuel, un métisse d’ethnie, de langue et de culture. Au-delà de cet aspect, les Kinois sont également connus pour être les pères fondateurs de la musique africaine. KINSHASA est très rapidement devenue le berceau des ambiances du continent, avec des artistes comme LUAMBO MAKIADI (orchestre OK JAZZ), ou encore TABULEY. Loin des moyens techniques actuels, ces artistes sont parvenus à faire vivre toute une ville aux rythmes de leurs mélodies et à créer une réelle culture musicale congolaise. Les rumbas congolaises étant devenues cultes, ces sonorités envoûtantes et ce jeu de guitare unique n’ont pas tardé à franchir les frontières du continent, pour se répandre Outre Atlantique, et inspirer de grands artistes. La musique reste pour les kinois un patrimoine culturel, qu’ils se transmettent de génération en génération comme un précieux héritage en perpétuelle évolution. En plus de ce don inné, les kinois sont réputés pour avoir un goût très prononcé pour la mode. La ville a été surnommée KINSHASA LA BELLE, pour son style architectural à la fois ancien, moderne et urbain, mais aussi parce que ses habitants et ses habitantes ont une attache toute particulière pour les belles choses, notamment pour la mode. Il n’a donc pas été surprenant d’apprendre que la grande chaîne de prêt-à-porter, ZARA, a opté pour la ville de KINSHASA (en Octobre 2011) pour l’ouverture de sa première franchise en Afrique Centrale. En outre, à chaque coin de rue, on retrouve des ateliers de jeunes créateurs ou « tailleurs », comme on les surnomme, qui proposent de nous confectionner des models, sur mesure. D’ailleurs, il est connu de tous que les mamans kinoises sont à l’origine de nombreux modèles en tissus-pagnes, qui se sont propagés dans toute l’Afrique, et notamment les modèles KANZAKO et LABIONDA. Quant aux kinois, ils sont encore une fois aux prémices du concept de la sapologie, à l’effigie d’artistes comme KOFFI OLOMIDE ou PAPA WEMBA, qui ont porté ce mouvement jusqu’en EUROPE. Quoiqu’il en soit, ce peuple, par sa détermination, sa gaîté et son courage, est parvenu à laisser son empreinte dans la culture mondiale et reste une référence africaine incontournable.
Édition : ROOTS n°5
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