KADIATA MBOW : Fondatrice de KADI HAIRCONCEPT

“Au Sénégal, la tresse est un art ancestral […] 95% des clientes m’appellent pour tous types de tresses: collées, braids, vanilles,etc. Aujourd’hui, je souhaite devenir LA véritable spécialiste des tresses au naturel, à Paris.”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Kadiata, j’ai 37 ans et je suis originaire du Sénégal. Je me définis comme artisan coiffeuse, spécialiste des tresses africaines. Avant cela, j’étais responsable service client pour des grands portefeuilles de marques de luxe. Aujourd’hui, je me consacre à 100% à ma passion qui est la coiffure. Je coiffe depuis toute petite. La coiffure, c’est mon ADN. On va dire que l’on coiffe de mère en fille dans ma famille depuis toujours.

Comment as-tu fait pour te professionnaliser et ainsi étoffer tes techniques ?
Je suis autodidacte et effectue beaucoup de veille pour suivre les tendances. Je me suis auto-formée grâce aux vidéos YouTube, Instagram principalement puis grâce à des plateformes de formation aux USA et Afrique du Sud (véritable expertise et connaissance du cheveu crépu en Afrique du sud). Malheureusement, aujourd’hui en France, la coiffure africaine (les tresses) ne fait pas encore partie des référentiels de formation coiffure.

Quel a été le déclic, le moment où tu t’es dit : “Allez, j’arrête tout, je me lance dans l’aventure” ?
Tout a commencé l’année 2020, avec le COVID. C’était l’année de la remise en question et de grands changements pour beaucoup d’entre nous. J’ai effectué un voyage au Sénégal, au mois de septembre 2021, pour participer à une formation business qui s’appelle “Autour de Mary”, dans l’accompagnement business et le développement personnel. C’est vraiment là-bas où j’ai eu le déclic et que je me suis rendue compte de ce que je veux vraiment faire.

C’est donc à ce moment précis que tu t’es dit que tu voulais te mettre à temps plein dans la coiffure ?
Oui! D’abord, je finalise mon CAP coiffure classique et pratique essentiellement la coiffure les week-ends. J’espère vivement avoir la certification pour vraiment m’y consacrer à 100%, développer la partie prestation de services à domicile, accompagner les femmes sur les soins de leurs cheveux ou même former sur le tressage et l’auto-coiffage.

D’ailleurs les Sénégalaises sont unanimement reconnues par rapport à la coiffure. Peux-tu nous expliquer ce lien particulier qui existe entre Sénégal et coiffure ?
C’est vrai que les Sénégalaises sont mondialement réputées comme étant les meilleures tresseuses. Au Sénégal, la tresse est un art ancestral. Nous avons un lien très particulier par rapport à cela dans ma famille. Tout ce qui touche à la coiffure, à l’embellissement de la femme en général, cela fait partie de moi.

Te considères-tu comme une spécialiste des tresses ?
Je dirais oui. Je visualise vraiment cela comme un art à part entière, un peu comme un joaillier qui confectionne sa bague. 95% des clientes m’appellent pour tous types de tresses : les braids, les tresses collées, les vanilles et de plus en plus tous types de tresses et coiffures 100% naturelles (c’est-à-dire sans aucun rajout de mèches). Aujourd’hui, je souhaite devenir LA véritable spécialiste des tresses au naturel à Paris, mais je vais développer aussi la partie soins et entretiens des cheveux afro crépus et texturés. Des retours clients que j’ai pu avoir, il est parfois compliqué de se décider dans le choix du bon produit et du coiffage au quotidien. Il faudrait une astuce simple et accessible à tous. Je veux donc offrir cette expertise à mes futures clientes.

As-tu pour objectif d’ouvrir ton propre salon ?
Effectivement, sur le long terme, j’aimerais vraiment avoir mon espace coiffure et bien-être. Je veux vraiment que l’on associe la coiffure à un instant de détente et un vrai service de qualité.

Comment fait-on pour te contacter ?
Via ma page Instagram @kadi_hairconcept.

Quelle femme noire représenterait l’égérie parfaite pour personnifier tout ce que tu souhaites véhiculer ?
L’actrice Aïssa Maïga. C’est une femme élégante, fière de ses origines et qui défend la cause des femmes Noires. Elle fait sa place dans le monde du cinéma sans jamais oublier d’où elle vient et qui elle est. Sublime que ce soit avec des tresses ou en portant ses cheveux au naturel !

Quels sont tes prochains défis, à court terme ?
À court terme, j’aimerais développer mon service de prestations à domicile. Proposer mes services en Ile-de-France. La cliente prend juste un rendez-vous et je me déplace, je fais tout ce qu’il faut pour qu’elle soit à l’aise et satisfaite.

Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il ?
C’est toute mon histoire, ma culture, mon pays d’origine, celui de mes parents. Je suis fière de ma culture sénégalaise et peulh. Dans ma famille, on nous a toujours dit de ne jamais oublier de qui on est. D’ailleurs, les tresses font partie intégrante de la culture peulh. Mon rêve ultime serait d’avoir mon espace beauté au Sénégal.

Si je te dis le mot « Roots », tu me réponds ?
« Roots », c’est la fierté, l’enracinement et surtout la transmission. C’est ce que l’on a appris, ce que l’on nous a donnés.
À nous de transmettre à notre tour.