La nourriture, bien présentée, est une sape et une mélodie bien accordée par le goût et les textures.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Joël Ntambue, Chefouichef. Originaire du Congo Kinshasa, résidant à Montréal au Canada.
La cuisine, une vocation de toujours ?
À la base, je n’aimais pas la cuisine, je savais faire les plats de base mais rien de gros, donc loin de moi l’idée en faire une carrière ! Je voulais être avocat, je me voyais avoir un travail avec plusieurs costumes sur-mesure, mais Dieu a voulu que je coupe des avocats et que je porte un costume de chef cuisinier sur-mesure.
Comment décririez-vous votre art culinaire à quelqu’un qui vous découvrirez ?
Mon art de la cuisine se décrit par beaucoup d’amour et des subtilités dans les saveurs, les textures et les goûts. Quand je traite, un produit je m’assure de lui rendre hommage pour son dernier passage sur terre. Il doit être beau, sentir bon et évidemment être bon au goût. Ce sont mes 3 principes quand je sors une assiette de ma cuisine.
Qu’est-ce qui fait LA touche ChefOuiChef ?
Au fil de temps, j’ai su créer des accords de goûts et une mélodie de saveurs. C’est la touche ChefOuiChef, ça se passe dans les papilles gustatives.
Quels aliments ou épices incontournables va-t-on toujours retrouver dans votre cuisine ?
En ce qui concerne les aliments ou épices, je dirais que je travaille beaucoup avec les ingrédients africains, asiatiques et une bonne base de cuisine française.
J’ai su créer une balance entre les différents continents pour avoir ma signature incontournable. Quand tu manges, tu te dis : « Oui, c’est du c’est ChefOuiChef ! ».
Vous êtes une référence à Montréal, là où vous exercez. Votre objectif est maintenant de vous faire un nom en France mais surtout en Afrique francophone. Quelle est votre vision de développement ?
En général, sur le continent africain, le métier de la cuisine a longtemps été perçu comme un métier de classe inférieure. Rares sont les parents qui souhaiteraient que leur enfant devienne chef ou cuisinier. Encore aujourd’hui, ce métier reste sous-estimé, ce qui continue d’intimider la génération actuelle, créant ainsi un doute, une peur du rejet ou de la non-acceptation venant de la famille ou de proches. Ces craintes peuvent faire dévier les personnes de leur vraie passion, de leur rêve.
Être chef n’est nullement moins qu’être docteur ou avocat. Je tiens à inspirer nos jeunes en Afrique et partout dans le monde en racontant mon histoire et mon parcours, à les encourager à suivre leur rêve, à ne pas abandonner.
Que représente le Congo pour vous ?
Pour moi, le Congo, c’est la maison, c’est mon enfance, c’est là où tout a commencé à l’hôpital Ngaliema. Le Congo, c’est le coeur, c’est gravé à vie.
Ressent-on l’influence du Congo dans votre art ?
Dans ma cuisine, je prends beaucoup d’inspirations à travers des mets congolais que je modernise à ma façon. Le but premier est de faire découvrir nos produits afin d’élargir nos horizons. Parce que le Congo ne s’arrête pas juste à la musique ou à la sape, la nourriture bien présentée est une sape et une mélodie bien accordée par le goût et les textures.
Un message direct à adresser à la diaspora ?
Enrichissons notre pays avant tout !
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ?
Le magazine de référence, moderne et actuel !
Édition ROOTS Afrique Centrale
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