Depuis des temps immémoriaux, les hommes se sont battus, souvent ensemble, le plus souvent les uns contre les autres. Et comme l‘Histoire s’écrit de la main des vainqueurs, est né le racisme, et l’idée que des hommes étaient supérieurs à d’autres, du simple fait de leur couleur. Belle arnaque. Comme toutes les arnaques, elle a fait son temps. Temps qui semble être arrivé à son terme, on veut bien le croire. Quoiqu’il en soit, la guerre contre le racisme est finie. L’humanité l’a remporté en Afrique du Sud. Car qui mieux que les sud Africains pouvaient pardonner. Ceux- là même, qui ont été faits étrangers sur leurs propres terres. Ceux là qui ont donné leur vies comme on le ferait par pur plaisir, non pas pour de l’argent. Ni encore pour un grand accomplissement, mais pour une chose toute simple, le droit de vivre. Qui pouvait mieux pardonner que ces mères, dont les enfants disparaissaient un beau jour, et revenaient avec une jambe, un bras cassé. Qui pouvait mieux pardonner que ces mères dont les enfants ne revenaient jamais. Qui ? Mieux que ce peuple dont les chants montent du Veld, comme les lamentations des anges. Qui le pouvaient mieux que ces hommes aux vies volées. Qui le pouvait aussi bien que Mandela ? Chacun d’entre nous. Alors j’arrive à la conclusion que si la vie n’est toujours pas rose, le bleu reste du bleu. Alors pourquoi le rose serait du blanc, et le marron du noir… Et la couleur d’origine, du gris ? Ou alors du rouge. Le rouge des terres du Nevada, le rouge des vieilles plaines d’Australie, ou alors le rouge massai du Kenya. Beaucoup plus tard, quand les générations futures regarderont en arrière. Nous aurons tous la même couleur. Nous serons verts, de honte.
Par Pierre Alain Nana
Édition : ROOTS n°8
Commentaires