C-J WALKER : 1ère success story noire dans les cosmétiques !

Madam C.J Walker est connue comme étant la première femme d’affaire afro-américaine millionnaire grâce à ses produits cosmétiques et capillaires pour cheveux afro C.J Walker Manufacturing.
Sarah Breedlove, de son vrai nom, était une jeune entrepreneure afro-américaine, veuve à l’âge de 20 ans et travaillant comme blanchisseuse.
Après avoir cherché un traitement pour la perte de cheveux, elle développe une gamme de produits de beauté capillaires qu’elle produit elle-même et vend directement aux femmes noires.
Son talent pour l’auto-promotion a contribué à l’essor de son entreprise ce qui lui a permis d’acheter de nombreuses maisons luxueuses mais aussi de financer des bourses d’études pour les femmes au Tuskegee Institute, et de faire d’énormes dons à la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), au YMCA noir et à d’autres organismes de bienfaisance.

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Née en 1867 à Delta en Louisiane, fille d’esclaves.
Orpheline à 6 ans, mariée à l’âge de 14 ans et veuve à 20 ans, elle se retrouve seule à prendre soin de sa fille de 2 ans. Étant seule à élever son enfant, elle rejoint ses frères à St. Louis et consacre son salaire aux études de cette dernière. Ses premières années reflètent l’histoire commune des femmes noires de sa génération.
À l’époque, elle s’aperçoit qu’elle perd ses cheveux. Elle expérimente donc plusieurs produits présents sur le marché afin de traiter sa maladie mais aucun d’entre eux n’est efficace. En 1905, elle développe son propre shampoing et une pommade contenant du souffre afin de favoriser la pousse des cheveux et assainir son cuir chevelu malade.
Elle a su se distinguer des entreprises blanches de cosmétique de l’époque qui vendaient des produits redresseurs de cheveux en appuyant sur le fait que son traitement était mieux adapté aux besoins de santé particuliers des noires. Elle a vendu ses produits faits maison directement aux femmes noires, en utilisant une approche personnelle qui lui a permis de gagner de nombreuses clientes fidèles.
En 1906, elle épouse Charles Joseph Walker, un journaliste, et décide de se faire appeler « Madam C.J Walker », trouvant ce nom plus raffiné.
Ses produits se vendant à travers les États-Unis, elle décide d’établir son siège social à Denver, géré par sa fille A’Leila, avec une succursale à Pittsburgh. Son mari, Charles J. Walker, a quant à lui contribué à promouvoir l’entreprise prospère de sa femme.
Sarah ouvre, en 1908, le « Lelia College » pour former des professionnels au cheveu afro. Ses conférences et démonstrations engendrent des milliers de nouveaux clients et, en 1910, elle déménage son siège à Indianapolis et y construit une usine. Sa gamme de produits propose alors plus de 20 articles pour la peau et les cheveux et son entreprise emploie plus de 3000 travailleurs, principalement des vendeuses en porte-à-porte… Une véritable armée à son service ! Par la suite, elle donne des conférences à d’autres femmes noires et les aide à créer leur propre entreprise. Elle est également très active dans l’activisme noir et participe à des conventions parrainées par de puissantes institutions noires à l’époque.
Madam C.J Walker dont le talent était l’auto-promotion, devient la première femme noire millionnaire en Amérique.

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Outre sa générosité légendaire, la magnat des cosmétiques est connue pour dépenser des sommes folles pour ses biens personnels. Parmi ses nombreuses demeures très luxueuses, on retiendra cette maison de campagne à Irvington On Hudson (NY), conçue par l’architecte noir Vertner Tandy. Sa fille héritera de son manoir dans les années 1920 qui deviendra, par la suite, un salon pour les membres de la Harlem Renaissance.

Un management moderne, incitatif et conscient.
Sarah établit un réseau pour ses employés et offre des bonus et des prix à ceux qui contribuent à leur communauté grâce à des œuvres de bienfaisance. Elle promeut le talent féminin, soutient l’auto-assistance noire et finance des bourses d’études pour les femmes.
Alors que son entreprise est à son apogée, elle meurt le 25 mai 1919 d’une insuffisance rénale et de complications de l’hypertension artérielle.
Au moment de sa mort, elle est considérée comme la femme afro-américaine la plus riche d’Amérique.
Ses projets pour son siège social à Indianapolis seront achevés en 1927 et font partie d’un quartier historique de rénovation.

Sarah Breedlove, plus connue sous le nom de Madam C.J Walker, ne s’est jamais soumise à la domination blanche, rien ne l’a jamais freiné et elle a toujours su rester déterminée face au racisme de son époque. Une héroïne d’un autre temps, qui aura tracé la route pour des milliers de futures entrepreneures afro-américaines !

Par Anne Duret / Stella Mendès
Édition : ROOTS n°19