Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Prince Baloubeta, de mon vrai nom. Big Kloz, de mon nom de réalisateur. J’ai 28 ans, je vis à Brazzaville et je suis réalisateur de clips, reportages, vidéos de mariage et courts métrages.
Comment es-tu entré dans l’univers de la vidéo ?
Je suis un autodidacte qui a tout appris par lui-même. J’ai commencé par le graphisme. Je concevais des visuels sur Photoshop. Ensuite, j’ai découvert le logiciel After Effect, qui était une suite logique de Photoshop. Je pouvais désormais animer ce que je concevais. En faisant de l’animation, j’ai atterri sur Premier Pro, pour gérer les montages.
“Roga Roga,Extra Musica, Cegra Karl. […] Fally Ipupa, le groupe mythique Zaïko Langa Langa, Fabregas… Et en ce moment, j’ai des projets de clips avec JB Mpiana”
Quels ont été tes mentors ?
Des grands frères qui m’ont inspiré. Je les voyais faire de la 3D, ils étaient dans la conception de publicités. J’ai commencé à bosser avec eux, au départ. C’est eux qui m’ont appris les réglages d’une caméra, les cadrages, etc. Ensuite, nous nous sommes séparés car ils ont quitté la société dans laquelle on travaillait. Ils m’ont donné les bases et j’ai continué par un long travail d’apprentissage en solitaire.
J’ai découvert la réalisation de clips, un monde où l’on peut librement créer, briser les codes et les règles cinématographiques. En parallèle à mes clips, je me suis concentré sur les documentaires et publicités.
Quels sont tes faits d’arme dans la réalisation de clips ?
Au Congo-Brazzaville, j’ai travaillé avec tout le monde : Roga Roga, la plupart des membres d’Extra Musica, les gros noms comme les jeunes talents, Cegra Karl qui tourne actuellement en boucle sur Trace Africa. De l’autre côté du fleuve, j’ai travaillé avec Fally Ipupa, le groupe mythique Zaïko Langa Langa, Fabregas… Et j’ai des projets en ce moment avec JB Mpiana.
Quelle est ta touche personnelle ?
J’aime les challenges. Je prends le temps d’écouter la vision de l’artiste pour la retranscrire au mieux. Lorsque l’artiste écrit sa chanson, il a une émotion, quelque chose qu’il aimerait exprimer. J’ai donc cette manie de vouloir maîtriser la chanson, essayer au maximum de la comprendre avant de cliper.
Je suis également très pédagogue et m’implique dans le coaching de l’acteur ou du chanteur lors du tournage. Je suis donc très minutieux sur les détails.
Quels sont les projets pour 2018 ?
On vise les collaborations internationales avec les grosses pointures, notamment ivoiriennes, nigérianes ou camerounaises. D’ailleurs, j’ai déjà eu à réaliser des clips avec le chanteur ivoirien Stelair, nouveau chouchou du rap. Pourquoi ne pas également travailler avec l’Europe ou les États-Unis ?
Pour cette année, je prépare également un court-métrage. Il s’agirait d’une histoire dramatique. J’aime tout ce qui est spirituel. Au Congo, quand une personne meurt, on dit que son esprit reste pendant 45 jours. Le défunt voit tout ce que vous vivez pendant 45 jours, mais vous ne pouvez ni le voir ni le toucher. J’ai écrit une histoire autour d’un homme qui,
justement, veut communiquer auprès de ses proches qui pleurent son départ durant cette période.
Les clips, cela reste de l’amusement. En tant que cinéaste, ce n’est pas avec des clips que l’on peut sérieusement se démarquer, c’est pourquoi je vais de plus en plus déployer mes compétences dans l’univers du film.
Édition ROOTS n°20 – Spécial Kongo
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