« Soyez les femmes que vous avez envie d’être, tout en vous respectant et en respectant les autres. »
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Aïssa Moments, j’ai 29 ans, d’origine sénégalaise et je suis coach en relation de couple et développement personnel.
Vous êtes devenue un personnage public très suivi sur les réseaux, revenons sur vos débuts de coach 2.0…
Au début, j’ai commencé en faisant des vidéos d’interviews. J’avais 25 ans et mon but était de devenir une sorte d’Oprah Winfrey française. J’ai loué du matériel, des caméras pour recevoir les artistes invités… Et cela commençait à revenir cher. Il me fallait trouver une solution, alors je me suis dit : « tu vas prendre ton téléphone portable et faire des vidéos sur des sujets que tu maîtrises ». Le premier sujet abordé fut : « femme célibataire indépendante ». C’était la première vidéo, avec mon téléphone, affalée chez moi (rires), et ça a buzzé directement !
Nous sommes dans une ère du “black woman empowerement” et beaucoup d’initiatives nouvelles vont dans ce sens. Comment avez-vous réussi à vous démarquer face à la pléiade d’influenceuses, bloggeuses et coach en toute sorte qui fleurissent sur le web ?
Ce n’est pas un objectif pour moi de devenir une femme de pouvoir et je ne me considère pas spécialement comme étant une influenceuse. Par contre, ma plus value est que je suis dans un domaine qui concerne tout le monde mais qui n’est pas abordé par tout le monde : l’amour. Je suis sur un créneau quasiment vierge en France, car la plupart des filles de ma génération font des vlogs mode, lifestyle, beauté… mais ne traitent pas des relations de couple.
Étant donné votre jeune âge (29 ans), on pourrait se demander votre légitimité à prodiguer vos conseils ?
Je fais du développement personnel depuis mes 19 ans, donc déjà 10 ans. La base d’une relation de couple est aussi basée sur du développement personnel. Le nombre de mails, de témoignages, de personnes que j’ai coachées, de livres que j’ai lus… On dit d’une personne que : plus elle pratique, plus elle devient experte. J’ai interrogé, j’ai découvert… et c’est ce qui me rend experte dans ce que je fais.
Vous développez un nouveau créneau : les conférences. Vous venez de clôturer votre première, était-ce juste un « one shoot » ou aspirez-vous à le répéter ?
Le titre de la conférence était : Les Journées du Bonheur. Le but était d’être bien dans son corps, sa tête et son cœur. Il s’agissait de développement personnel et de travail sur la relation sentimentale en couple. Je n’étais pas seule, il y a plusieurs intervenants qui sont venus témoigner, et je suis vraiment satisfaite de cette première édition ! Le but est que cette conférence découle sur une tournée dans toutes les grandes villes de France : Paris, Marseille, Lyon, Lille. J’envisage ensuite de faire la Belgique, la Suisse et l’Afrique.
Beaucoup vous prennent pour modèle, comment gérez-vous cette pression ?
Que l’on me prenne pour une grande sœur, pas de problème. En revanche, que l’on me prenne pour modèle me met mal à l’aise. J’ai parfois l’impression que les gens attendent que je leur montre la personne avec laquelle je suis, veulent savoir si j’ai des enfants, etc. On en attend trop de moi. Chacun a sa vie. Par exemple, si demain je suis en couple et que je divorce, ça ne doit pas impacter le quotidien, le jugement ou la morale de qui que ce soit. Ceux qui pensent que, parce que je suis coach, je serais une personne parfaite qui doit être prise pour modèle, se trompent.
Que représente le Sénégal pour la personne que vous êtes devenue et avez-vous des projets à destination du pays ?
Mes deux parents sont Sénégalais, c’est donc une grande partie de ma vie. Quand je suis dehors, je suis franco-sénégalaise, mais quand je suis à la maison, c’est le Sénégal : on mange sénégalais, on regarde la télévision sénégalaise… Plus jeune, on y a souvent été et j’ai de très bons rapports avec ma famille au pays. Par ailleurs, j’ai une grosse communauté de followers à Dakar et j’envisage d’y faire une conférence au printemps prochain.
Si vous aviez un conseil gratuit en développement personnel pour nos lectrices ?
Les filles, faites ce que vous avez envie de faire. Soyez les femmes que vous avez envie d’être, tout en vous respectant et en respectant les autres. Le but est de ne jamais se mentir et toujours être soi-même, que ça plaise ou non.
Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ?
Je pense à mes deux racines : la France et le Sénégal.
Édition ROOTS n°22 – Spécial Djolof
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