« Une nourriture rapide, dans un cadre soigné et design, participant ainsi à la démocratisation de la cuisine africaine. »
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Jawneh Abdelkader et je suis le président du groupe Afrik’n’Fusion, une chaîne de restauration fast casual africaine. Actuellement, il y en a 6 et d’autres en cours d’ouverture.
Revenons ensemble sur la genèse d’Afrik’n’Fusion…
Afrik’n’Fusion est né en janvier 2011. ROOTS et Afrik’n’fusion, nous avons quasiment démarré ensemble. Je me rappelle encore lorsque Michael (fondateur du magazine) est venu nous voir à l’ouverture en disant chercher des annonceurs pour sa 1ère édition, alors on s’est dit : « le concept est propre, allez, on s’entraide, on y va ! ». Mais l’idée originelle est née en 2007-2008. À l’époque, je travaillais dans le secteur des énergies renouvelables. Je me suis rendu compte, lorsque nous avions faim, qu’en matière de fast-food nos choix étaient restreints : chinois, japonais, kebabs… et puis c’est tout.
Je me suis dit qu’il y avait de la place pour une restauration africaine dite « fast », sans tomber cependant dans le cliché des « bouie-bouie »: de la nourriture rapide, dans un cadre soigné et design, participant ainsi à la démocratisation de la cuisine africaine.
Quelles ont été les épreuves au commencement ? Beaucoup ont eu l’idée, mais vous avez été les premiers à tenter le pari…
Il y en a eu de toutes sortes : financière, organisationnelle, la partie processus-cuisine pour apporter la rapidité tout en gardant la qualité des plats. Sans compter le fait que nous n’étions pas des professionnels de la restauration : nous avons dû nous former, apprendre les normes d’hygiène, etc. La constitution n’a pas été facile, pour preuve : nous y avons pensé en 2008 et la réalisation s’est faite en 2011.
L’élaboration des mets africains est souvent fastidieuse, comment arrivez-vous à concilier « fast food » & « fast good » ?
La cuisine africaine, dans sa base, n’est pas différente des autres. C’est avec du travail, de la réflexion, des processus et de «l’engineering de cuisine» qu’on arrive au même résultat final, plus rapidement. Adapter des techniques de cuisines d’ailleurs pour les intégrer aux nôtres nous a également été très utile.
On remarque immédiatement la décoration aux codes couleurs modernes et la grande carte de l’Afrique incrustée au mur. Avoir un lieu qui « a de la gueule » était une volonté forte de votre part ?
Un lieu soigné faisait partie des premières prérogatives à la genèse du restaurant. Nous ne nous voyions pas avoir une décoration et un design bancals. Nous voulions un lieu où l’individu moyen pourrait y aller avec sa femme, ses enfants, sa famille et/ou ses amis, s’y sentir à l’aise, sans forcément avoir de prix exorbitants.
Un lieu convivial où, quelles que soient les origines, tout le monde se sentira à sa place.
Quel est votre plan de développement à court et moyen termes ?
Nous lançons le développement de franchises, avec une ouverture à Cergy, Evry et dans plusieurs autres villes d’Île-de-France.
Pour 2019, nous prévoyons d’autres ouvertures de restaurants, avant d’entamer une expansion à l’étranger.
Quel conseil donneriez-vous à un petit frère voulant se lancer dans l’entrepreneuriat, comme vous à vos débuts ?
Je lui demanderais jusqu’où est-il prêt à aller car, dans le business, les épreuves sont constantes et seule la détermination le différenciera des autres. Tout en gardant à l’esprit que l’échec fait aussi partie de la réussite de celui qui aura su se relever.
Que représente le Sénégal pour la personne que vous êtes ? Projetez-vous d’y investir ?
Cela représente la paix et le fait de se ressourcer. Je retourne souvent à Dakar avec de petits projets et je pense pouvoir y installer Afrik’n’Fusion. Le but est de redonner à l’Afrique ce qu’elle nous a donné. Et je n’oublie pas la Gambie, puisque j’en suis également originaire.
Instagram : @afrik_n_fusion
Édition ROOTS n°22 – Spécial Djolof
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